
La polémique fait rage depuis que les informations faisant part de l’exploitation illégale des mines de la République Démocratique du Congo par des entreprises chinoises. Une véritable fatwa a été lancée contre Pékin et ses ressortissants, au point de vouloir jeter le bébé et l’eau du bain. La communauté nationale a certes envoyé un message de malaise, de déception, de révolte. Elle a exprimé un sentiment de défaitisme mais la réalité veut que l’on dédramatise, l’on dépassionne, eu égard aux résultats de l’implication de la coopération et des partenaires chinois dans la reconstruction de la République Démocratique du Congo durant les 15 dernières années, quitte à laisser les services compétents mener les enquêtes autour de cette affaire des mines illégales, établir les responsabilités et, éventuellement, punir les fautifs.
Alors que le gouvernement réuni en Conseil des ministres le vendredi 10 septembre a dévoilé sa volonté légitime de revisiter les contrats chinois, le moment parait propice pour faire l’état des lieux de la coopération entre Pékin et Kinshasa. Et, à ce propos, des études et analyses sérieuses plaident en faveur d’une perception objective, raisonnable de ce partenariat.
Menées séparément, d’une part, par un consultant indépendant européen et le gouvernement français, et, d’autre part, par l’ambassadeur chinois à Kinshasa, chacun pour des besoins précis, toutes ces études attestent que sur le plan commercial et des investissements, la Chine est aujourd’hui le premier partenaire commercial de la République Démocratique du Congo et un des principaux investisseurs dans le pays. Toutes affirment que pendant les 15 ou 20 dernières années, le volume du commerce bilatéral a été multiplié par 450 par rapport à l’année 2000, avec un excédent important du côté Kinshasa, évalué à 5 milliards de dollars, soit une croissance de 39% par rapport à l’année 2019.
Les investissements directs des entreprises chinoises dans l’ex-Zaïre s’élèvent à plus 10 milliards de dollars américains, faisant une contribution importante au développement économique du pays avec plus de 80.000 emplois locaux créés. Les statistiques du ministère français des Affaires étrangères indiquent, pour leur part, que la Chine est le premier client de la République Démocratique du Congo avec 43%, suivie de la Zambie 24%, la Corée du Sud 8%, l’Italie 3,5% et la Belgique 3,3%. La Chine, toujours elle, se positionne comme le principal fournisseur du pays avec 20%, devant l’Afrique du Sud 18%, la Zambie 11%, la Belgique 6%, l’Inde 4,3% et la France 3%.
L’apport de la Chine dans la reconstruction de la République Démocratique du Congo depuis 2007 est mieux expliqué par le chercheur Thierry Vircoulon, dans la revue Afrique Contemporaine. Consultant indépendant, Thierry Vircoulon coordonne l’Observatoire de l’Afrique centrale et australe de l’Ifri et collabore avec le Global Initiative against Transnational Organised Crime -Afrique du Sud. Depuis 20 ans, ses travaux portent sur les conflits, les questions de sécurité et de gouvernance en Afrique. Il est l’auteur de plusieurs livres sur l’Afrique du Sud et la République Démocratique du Congo.
Diplômé de l’Ecole nationale d’Administration et de la Sorbonne, Thierry Vircoulon a enseigné un cours de master sur les enjeux de sécurité en Afrique Sub-Saharienne à Sciences-Po et a travaillé pour le ministère des Affaires étrangères et la Commission européenne sur le continent africain, notamment en Afrique du Sud, au Kenya et en République Démocratique du Congo.

Selon les analyses de ce chercheur qui fait autorité, parmi les nombreux bailleurs étrangers qui prennent une part active à la reconstruction de la République Démocratique du Congo, la Banque mondiale et la Commission européenne jouent les premiers rôles avec des enveloppes quinquennales de 700 à 800 millions d’euros.
Mais il en est un autre qui est sorti en 2007 de sa discrétion légendaire: la Chine. Nouvel acteur de la politique africaine, Pékin a rétabli ses relations diplomatiques avec l’ex-Zaïre à l’occasion d’une visite de Mobutu en 1973. Depuis lors, les liens entre les capitales ont toujours existé malgré les éclipses liées aux troubles et aux guerres. Ils se sont intensifiés sous Joseph Kabila, à tel point qu’il est désormais impossible de parler de la reconstruction de la République Démocratique du Congo sans évoquer la Chine, dont la volonté de jouer les premiers rôles dans la reconstruction du pays suscite, chez les RD-Congolais, intérêt, perplexité et même inquiétude.
Ce que propose Pékin
De l’avis de Vircoulon, la Chine propose en fait, à travers son activisme économique et commercial, une formule de développement fondé sur le secteur des infrastructures avec des visées commerciales de long terme, notamment minières, et inscrites dans une perspective régionale. Cette stratégie de «développement par le commerce et les infrastructures de transport» est aux antipodes des philosophies du développement humain et de la sécurité humaine actuellement en vogue au PNUD et chez d’autres bailleurs, mais elle constitue un partenariat très attractif pour les autorités de la République Démocratique du Congo, car cette stratégie répond au besoin urgent d’infrastructures pour relancer l’économie d’un pays qui sort péniblement d’une longue période de conflits et fait encore face aux groupes armés et au terrorisme; elle ne s’accompagne pas, par ailleurs, de considérations politiques et de Droits de l’homme et elle respecte, en ce sens, la souveraineté du pays hôte mise à mal durant la transition; enfin, elle repose sur un système d’échanges -besoin de produits manufacturés à bas prix d’un côté et besoin de matières premières de l’autre-, qui garantit à la République Démocratique du Congo une balance commerciale, pour le moment, structurellement excédentaire avec la Chine.
Arrivées tardivement sur le marché minier congolais, les sociétés chinoises travaillent à rattraper leur retard. Anhua Mining Investment, Titan Mining, Covec et Seiza Mining ont créé des joint-ventures avec des entreprises locales pour s’assurer une partie des droits d’exploration et d’exploitation, a constaté Thierry Vircoulon. Elles se focalisent sur la région la plus riche au plan minier, le Grand Katanga, en s’associant avec la Gécamines à travers des accords de partenariat classiques, notamment la joint-venture entre China National Overseas Engineering -72% du capital- et Gécamines -28%- et en obtenant des concessions, comme la mine de Luisha, cédée aux Chinois pour 60 millions de dollars et qui représente des réserves de 500 000 tonnes de cuivre et 9 000 tonnes de cobalt. En outre, on note une arrivée de creuseurs chinois dans les concessions de cuivre et de cobalt du Grand Katanga encadrés par des sociétés de négoce chinoises -localement ils étaient estimés à environ 4 000 fin 2019.
Le pertinent rapport du gouvernement français
Une étude du ministère français de l’Economie, des Finances et de la Relance tend à confirmer les conclusions de Vircoulon. Elle indique que la dépendance structurelle de la République Démocratique du Congo à l’égard de la Chine découle de sa forte présence dans le secteur minier. Les mines et l’électricité peuvent être considérées comme les deux voies congolaises des «routes de la soie» vers Pékin. Initialement très ambitieuse, la coopération chinoise est devenue utilitariste en se recentrant sur la production d’électricité au profit du secteur minier. Cette coopération ne s’est pas traduite par un ré-endettement excessif pour la République Démocratique du Congo, la dette publique ne représentant que 18% du PIB en 2017. Pertinente constat.
À en croire le rapport français donc, le secteur minier en République Démocratique du Congo concentre les intérêts économiques chinois: 80% des exportations congolaises du secteur minier sont à destination de la Chine alors que, côté offre, les entreprises minières chinoises sont aujourd’hui fortement dominantes -70 à 80% du marché du cuivre et du cobalt. Ainsi, 90% du cobalt et du cuivre du pays -premier producteur d’Afrique subsaharienne- est exporté vers la Chine. Le cobalt, minerai stratégique dont la République Démocratique du Congo détient 60% des réserves mondiales, est utilisé dans le processus de fabrication des batteries automobiles et des smartphones.
S’agissant d’un produit dérivé résultant de la première transformation d’autres minerais -cuivre, etc.-, elle est généralement effectuée depuis des concessions minières détenues par des entreprises chinoises. Kinshasa est le producteur de ce minerai avec une position de quasi-monopole au niveau mondial. L’industrie chinoise de transformation qui concentre l’immense majorité des fabrications de batteries à l’échelle mondiale, est sa «cliente captive» mais elle s’emploie à sécuriser ses approvisionnements.

Outre la Sicomines, une importante entreprise commune «d’État» sino-congolaise créée en 2008 pour exploiter le cobalt et le cuivre, plusieurs acteurs chinois de taille internationale exploitent les plus grandes mines katangaises aux côtés d’acteurs de taille moyenne. Ces dernières années, deux nouvelles importantes mines sont tombées dans l’escarcelle chinoise à la faveur de rachats de concessions minières américaines et canadiennes. Sur le terrain, les intérêts chinois sont également présents jusque dans l’artisanat minier, qui reste très important -20% de la production de cobalt-, au travers de coopératives de ramassages, dont les pratiques contreviennent parfois aux principes d’une chaîne d’approvisionnement responsable.
La présence chinoise s’affirme également dans d’autres secteurs clés des infrastructures, et notamment dans les travaux publics et le génie civil -CREC, SinoHydro principalement. Les chemins de fer comme les routes sont des secteurs d’intérêts pour les entreprises chinoises. Ces dernières ont été adjudicataires dans le cadre du programme «ProRoute» de la Banque mondiale pour la réfection de 1 000 kms du réseau routier dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Le projet de la nouvelle aérogare de l’aéroport de Kinshasa est également revenu à la société chinoise WIETEC. D’un coût de 364 millions de dollars, il sera cofinancé par l’Eximbank chinoise et l’Etat congolais. Pour le projet de barrage d’Inga 3, d’un coût de 14 milliards de dollars, un consortium sino-espagnol a été constitué, charge à lui de trouver les financements, de construire, d’exploiter et de commercialiser l’électricité produite.
Les effets positifs du très combattu contrat contre rien pour le FMI!
En 2008, en échange d’un accès préférentiel aux ressources minières de la République Démocratique du Congo, la Chine s’était engagée en faveur d’un très ambitieux programme de construction d’infrastructures pour le pays de Lumumba. À l’origine, ce programme prévoyait deux enveloppes. La première, d’un montant de 3,2 milliards de dollars d’investissements proprement miniers et la seconde, d’un montant de 3 milliards de dollars, dédiée aux grands projets d’infrastructures. Ce programme, pierre angulaire du projet des «5 chantiers» porté à l’époque par le président Kabila n’a, cependant, jamais pu être exécuté comme prévu par ses initiateurs. Tout d’abord, en raison des pressions exercées par le FMI «pour que ces montants soient revus à la baisse afin de limiter les graves risques de surendettement que n’aurait pas manqué de générer un tel package», Kinshasa étant précisément encore en discussion dans le cadre de l’initiative PPTE.
Ensuite, et surtout, des difficultés étaient apparues dans le cours des discussions avec la partie chinoise. L’Eximbank, afin de compenser l’absence de prise en garantie de Kinshasa, exigeait une prise de contrôle totale de la Sicomines au lieu des 66% initialement prévus. En face, la République Démocratique du Congo n’a jamais voulu céder sur ce point en rétrocédant toutes ses parts aux Chinois. Il en est résulté un rythme d’engagements moindre de la part de la banque chinoise.
Si on est loin des ambitions initiales, plusieurs importants projets ont pu être réalisés à travers le pays grâce à la coopération chinoise. Le barrage de Zongo II dans le Kongo Central, inauguré en juin 2018, et dont les travaux avaient débuté en 2012, financés par l’Eximbank de Chine à des taux préférentiels -360 millions de dollars. Zongo II est venu remplacer Zongo I construit depuis plus de 60 ans et dont l’activité était réduite à cause de sa vétusté.
Sur la rivière Lualaba, province du même nom, la centrale hydroélectrique de Busanga en construction servira à alimenter et garantir en énergie électrique écologique et renouvelable le site de la Sicomines et, latéralement, à renforcer le taux de la desserte en électricité de la Société nationale d’électricité -SNEL- dans la partie Sud du pays. La centrale de Busanga, financée par Sicomines, le plus grand pas de porte de l’histoire des minings avec plus de 350 millions de dollars versés à l’Etat, est en train d’être construit par China Railway Group Limited pour un investissement total 656 millions de dollars, avec une capacité installée de 240 MW. Le besoin principal de Sicomines pour ce projet est d’augmenter sa production minière en sa deuxième phase, et d’améliorer la quantité et la qualité de l’approvisionnement en électricité dans le Grand Katanga. Il faut aussi épingler les travaux du projet du poste électrique de Kinsuka destiné à alimenter environ 2 millions d’habitants kinois et à atténuer le problème de la pénurie du courant électrique dans la capitale.

Plus modestes, des investissements chinois apparaissent dans le secteur du textile -rachat de l’usine de textile Congotex à Kinshasa en 2004- et le secteur médical, avec notamment la création en juin 2006 d’une joint-venture entre Labo Médical et le groupe chinois Fuzhou Huasheng Textile Co Ltd pour fabriquer des moustiquaires imprégnées avec l’ambition d’approvisionner les deux Congo, mais aussi les pays limitrophes: Angola, Burundi, Rwanda, Centrafrique, Ouganda et Zambie.
Aucun autre partenaire n’a fait mieux!
Ce partenariat économique s’accompagne aussi d’une coopération accrue. Depuis le début du siècle, la coopération sino-congolaise a repris notamment dans les secteurs classiques du développement sous la forme de dons -structures clés en mains telles que des hôpitaux, des stations d’épuration, etc.- et de prêts. L’Hôpital de l’amitié sino-congolaise de N’Djili en dit long. Dans le secteur de l’assainissement urbain, la société chinoise CMSC a signé en octobre 2006 un contrat de 100 millions de dollars avec la Regideso, pour la construction de l’usine de traitement d’eau de Lukunga à Kinshasa, d’une capacité de 220 000 m3, entièrement financée par le gouvernement chinois au taux de 4,5%. Dans le secteur de la santé, la Chine a livré un hôpital clé en mains dans le quartier populaire de N’Djili, don du gouvernement chinois à Kinshasa d’un montant de 6 millions de dollars pour une capacité de 150 lits.
Dans cette présence multisectorielle en République Démocratique du Congo, la Chine a privilégié le secteur des infrastructures routières, contribuant, à ce titre, de manière réelle et visible, à la reconstruction du pays en suivant la gouvernementale de développement mise en place depuis 2007.
En 2006, les deux compagnies chinoises de construction présentes au pays, la Compagnie nationale chinoise des transports des ponts et chaussées -CNCTPC- et Sinohydro, avaient dans leurs carnets de commande pour près de 110 millions de dollars de travaux routiers. Déjà très présente sur les marchés routiers financés par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, Synohydro a ouvert la route Beni/Komanda. Dans le secteur routier, le premier semestre 2007 a été aussi très productif avec l’émergence de nouveaux projets à l’Est et à l’Ouest du pays. En avril 2007, un protocole d’accord a été signé entre le ministère des Travaux publics et la CNCTPC pour une liaison routière entre l’aéroport de N’Djili et le centre-ville de Kinshasa. Dans la capitale, la voirie urbaine est marquée par les empreintes chinoises. Le boulevard Lumumba, le boulevard du 30 juin, les avenues Kasa-Vubu, Tourisme, By-pass… doivent leur élargissement et modernisation aux entreprises chinoises.
En 2015, la société chinoise CREC 7 a fini les travaux de construction du pont Lualaba, à Kolwezi, le deuxième pont le plus long du pays, bâti sur 56 poutres avec 710 km sur une largeur de 21m avec une capacité de 100 tonnes. Dans ce domaine, aucun autre partenaire n’a proposé ni fait mieux!
Enfin, la Chine fournit une cinquantaine de bourses d’études par an à des ressortissants de la République Démocratique du Congo pour former des techniciens agricoles et en infrastructures et elle accueille régulièrement des fonctionnaires du pays en voyages d’études. La MONUC a été la première mission de maintien de la paix à laquelle a participé l’armée chinoise par l’intermédiaire d’un régiment du génie basé à Bukavu au Sud-Kivu.
Les chiffres de Monsieur l’ambassadeur!
Au mois d’août dernier, l’ambassadeur de Beijing à Kinshasa, Zhu Jing, a dressé un tableau reluisant de la coopération entre les deux capitales. Sur le plan des infrastructures économiques et sociales, l’Immeuble intelligent, le Bâtiment administratif du gouvernement congolais, l’Hôpital général de référence à Lubumbashi et la Centrale hydraulique Zongo II ont, selon lui, allongé la liste des acquis du partenariat commun qui est déjà longue, sans parler du Palais du Peuple et du Stade des Martyrs, symboles de longue date de l’amitié entre les deux peuples. Il a estimé que la Covid-19 n’a pas arrêté l’avancement de nouveaux projets. Le Centre culturel et artistique pour l’Afrique centrale à Kinshasa est en train de pousser du sol. Les travaux préparatoires de la station de transformation d’électricité de Kinsuka et de l’aérogare de N’Djili sont sur la bonne voie. L’ambassadeur a souligné le fait que sur le plan commercial et des investissements, la Chine est le premier partenaire commercial de la République Démocratique du Congo et un des principaux investisseurs dans le pays. Monsieur l’ambassadeur a donné ses chiffres, relevant que pendant les 20 dernières années, le volume du commerce bilatéral a été multiplié par 450, avec un excédent important du côté congolais. Les investissements directs des entreprises chinoises à Kinshasa s’élèvent à plus 10 milliards de dollars américains, faisant une contribution importante au développement économique du pays avec plus de 80.000 emplois locaux créés.
Les échanges humains sino-congolais sont de plus en plus intenses. La Chine reçoit chaque année des centaines d’étudiants et de stagiaires congolais dans le cadre de formation universitaire et professionnelle, financés par des bourses du gouvernement chinois. Mais à en croire les recherches précédemment évoquées, la coopération chinoise en République Démocratique du Congo n’a pas encore réussi le mariage idéal du développement social et du commerce. Le second terme est privilégié et l’aide au développement chinoise est intégrée et assujettie à une stratégie commerciale.

Par ailleurs, la coopération et les entreprises chinoises se heurtent, en fait, aux mêmes difficultés que les autres en République Démocratique du Congo, à savoir l’absence de contrepartie nationale, le harcèlement administratif et l’insécurité. Lors de sa visite, le groupe China-Africa a demandé des garanties de sécurité physique et juridique pour les investisseurs, et les commerçants subissent les habituels harcèlements de l’administration congolaise, y compris des arrestations -à ce titre, en 2007 les seuls étrangers présents à la prison centrale de Kinshasa étaient des Chinois. De même, plusieurs autres projets n’ont pas pu aboutir ou ont été retardés faute de réalisation des engagements pris par les autorités de Kinshasa.
Se garder de tout triomphalisme et de tout défaitisme
Vircoulon, lui, a le sentiment qu’il faille donc se garder de tout triomphalisme comme de tout défaitisme: la voie chinoise de la reconstruction et du développement présente des avantages comparatifs réels par rapport à «l’offre européenne», mais elle n’est pas exempte de zones d’ombre et de problèmes, notamment les risques d’un nouveau pillage des ressources naturelles, le désintérêt actif affiché par Beijing pour la question de la gouvernance en République Démocratique du Congo et la position des autorités chinoises longtemps en marge des instances de coordination des bailleurs malgré les appels du pied dont elles font l’objet.
Par Tino MABADA (Afrika News)