Par Oscar BISIMWA
Le vice-Premier ministre ministre de la Justice Célestin Tunda ya Kasende était devant la représentation nationale, pour répondre à une question orale avec débat, essentiellement sur les circonstances et les conditions de l’interpellation du Député national Jean-Jacques Mamba, auteur de la pétition contre le Premier Vice-président de l’assemblée nationale.
L’occasion faisant le larron les élus du peuple se sont interessés au fonctionnement de l’appareil judiciaire congolais.
Face au patron de la justice, Solange Masumbuko Nyenyezi, élue de la circonscription de Lukunga à Kinshasa, a plaidé pour l’amélioration des conditions de vie des magistrats afin de les mettre à l’abri des sollicitations déviantes des justiciables. « Les conditions précaires dans lesquelles sont placés les magistrats ne seraient-elles pas la cause de leur fragilité, ce qui porterait à croire qu’ils seraient sous pression des politiques dans leur travail? » s’est interrogé l’élue de Kinshasa.
Outre cette préoccupation relative à l’amélioration de la prise en charge des magistrats, Solange Masumbuko a posé une série de questions au Vice-Premier Ministre, ministre de la justice, par rapport à lettre lui adressée par le Président du Conseil Supérieur de la magistrature relative aux injonctions régulières qu’il donne aux magistrats du Parquet Général.
Au nombre de ces questions on note entre autres :
- Quelles sont les prérogatives légales et les limites du ministère de la justice pour le bon fonctionnement de la justice et les garanties de l’indépendance du pouvoir judiciaire ?
- Comment le ministère de la justice entend appuyer la séparation des pouvoirs face à la pression judiciaire aux Honorables Députés qui ne font que leur travail?
- Les débats et la résolution des conflits internes des partis politiques sont-ils de l’apanage de quelle juridiction en RDC?
- Le ministère peut-il initier des ateliers de formation des partis et Regroupements politiques en matière de fonctionnement de la justice en RDC?
- Mon pays va mal à tout point de vue.
Pensez-vous que les actions judiciaires actuelles sont propices à la garantie de la paix, de la cohésion nationale et de l’état de droit pendant que le pays fait face à des problèmes sérieux de la dépréciation de la monnaie, des guerres, de la pandémie COVID-19 ? - La liberté des droits fondamentaux et celle des femmes en particulier sont violées au quotidien pendant cette période de COVID-19. Plusieurs ONG dénoncent les violences conjugales et diverses. Le ministère de la justice a-t-il mis en place une stratégie de prévention en collaboration avec ses collègues sectoriel pour juguler ce phénomène ?
- La tolérance et la liberté d’expression sont par moments bafouées, des manifestations interdites et réprimées, la destruction méchante des bureaux des partis politiques, de plus en plus la cybercriminalité, les fake News etc….
Qu’en pense le ministère de la justice face à ce phénomène qui nous fait reculer? Que compte-t-il faire pour réprimer ces antivaleurs?
Ces questions de la députée nationale élue de la Lukunga constituent une matière a réflexion pour les gouvernants en général, ceux qui ont la justice dans leurs attributions en particulier, la justice étant le socle de l’état de droit auquel aspire la République démocratique du Congo et l’ensemble de son peuple.