Le député Jean Claude Vuemba et son parti MPCR (Mouvement Populaire du Congo pour le Rassemblement) déplorent l’indifférence des autorités congolaises vis-à-vis du jour anniversaire de la mort, le 24 mars 1969 à Boma (Kongo Central), du premier président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kasa Vubu.
« La conscience collective des Congolaises et Congolais garde et gardera à jamais de ce grand Monsieur l’image souvenir d’un Elite. C’est pourquoi, à ce jour du 24 Mars 2019, à l’occasion de la commémoration du cinquantième anniversaire de sa mort, l’Honorable Jean Claude Vuemba et le MPCR déplorent la manière dont la date de sa mort est déconsidérée par l’Etat Congolais, alors qu’il mérite les honneurs digne de son rang en sa qualité de premier Président de la République Démocratique du Congo », dénoncent-ils dans une Déclaration dont copie est parvenue à congpreformes.com.
A cette occasion, ils sollicitent, du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, « la prise en compte de la date historique de la mort de ce digne fils Ne Kongo parmi tant d’autre afin que cette dernière soit aussi commémorée, qu’il soit élevé à titre posthume au rang de grand officier de l’Ordre national des Héros nationaux Kabila – Lumumba, et que sa tombe se trouvant à Singini en état de dégradation soit bien entretenue ainsi que son environnement délabré qui devra nécessairement servir de lieu touristique à quiconque le voudra bien ».
LE MPCR ET JEAN CLAUDE VUEMBA RENDENT HOMMAGES AU PRESIDENT JOSEPH KASAVUBU ET COMMEMORENT LA 50ème ANNEE DE SA MORT
Réuni en session ordinaire ce dimanche 24 Mars 2019 au siège national du Parti, situé au n°63 de l’Avenue KASAVUBU, dans la Commune de Ngiri-Ngiri, sous la houlette de son Directeur, Monsieur Gabin MUKE – S ; le Bureau Politique du MPCR publie la déclaration dont la teneur suit :
Nous voici aujourd’hui, jour après jour à la date du cinquantième anniversaire de la grande détresse qui avait frappé notre cher pays, à travers le grand rendez-vous de l’histoire ; nul n’ignore qu’ « il y a un temps pour tout, un temps pour chaque chose sous les cieux, un temps pour naître et un temps pour mourir », disent les saintes écritures.
Tout protocole observé, et sans aucune invitation, «Les sanglots longs de l’automne blessent nos cœurs d’une langueur monotone », a écrit le poète Lamartine, elle était là à la date du 24 mars 1969 dans notre maison, dans notre famille et dans notre pays, l’inévitable passage obligé de tout Homme, cette évidence que nous appelons tous « la mort ». La grande perte d’une grande personnalité de la République que notre pays n’avait jamais connue avant, le Premier Président de la République Démocratique du Congo, feu Joseph KASAVUBU, à l’âge de 56 ans. Il fut astreint en résidence surveillée par l’Etat Congolais et meurt de maladie et du manque de soins en 1969 dans sa résidence de Kisundi, situé à Boma, dans l’actuelle province du Bas-Congo, à l’extrême Ouest de la République.
En effet, lui qui était l’artisan du grand projet de la renaissance de la République Démocratique du Congo, lutte que nous menons depuis plusieurs décennies et pour laquelle ce digne fils Ne Kongo était une cheville ouvrière.
Hélas ! A ce jour-là, on l’a vu pour la toute dernière fois, immobile dans une caisse, la mort l’avait arraché à nous très tôt au moment où nous avions encore besoin de lui en vue de conduire à bon port le combat de la liberté qui requiert beaucoup d’énergie de tout le monde.
Ce grand Combattant de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme était arraché à notre affection par la maladie sans avoir démérité dans la lutte pour l’avènement d’un Congo nouveau, car il fut jusqu’à son dernier souffle un Leader exemplaire sur qui on pouvait compter, il a été pour plusieurs un canal du savoir et pour d’autres un sujet de réconfort, nous nous souviendrons de sa générosité légendaire et de ses bonnes œuvres.
La conscience collective des Congolaises et Congolais garde et gardera à jamais de ce grand Monsieur l’image souvenir d’un Elite. C’est pourquoi, à ce jour du 24 Mars 2019, à l’occasion de la commémoration du cinquantième anniversaire de sa mort, l’Honorable Jean Claude VUEMBA et le MPCR déplorent la manière dont la date de sa mort est déconsidérée par l’Etat Congolais, alors qu’il mérite les honneurs digne de son rang en sa qualité de premier Président de la République Démocratique du Congo.
Le MPCR sollicite du nouveau Chef de l’Etat la prise en compte de la date historique de la mort de ce digne fils Ne Kongo parmi tant d’autre afin que cette dernière soit aussi commémorée, qu’il soit élevé à titre posthume au rang de grand officier de l’Ordre national des Héros nationaux Kabila – Lumumba, et que sa tombe se trouvant à Singini en état de dégradation soit bien entretenue ainsi que son environnement délabré qui devra nécessairement servir de lieu touristique à quiconque le voudra bien.
Une fois de plus nous disons, que la terre de nos ancêtres lui soit douce et légère!
Paix à son âme !
Fait à Kinshasa, le 24 Mars 2019
Gabin MUKE S
Directeur du Bureau Politique
JOSEPH KASA-VUBU : BIOGRAPHIE
Né en 19171 à Dizi près de Tshela centre dans le Mayombe (Bas-Congo), district du Bas-fleuve au Congo belge et décédé le 24 mars 1969 à Boma (kongo Central).
Élève brillant et discipliné au petit-séminaire de Mbata-Kiela, il a poursuivi ses études supérieures au grand-séminaire de Kabwe au Kasaï pour devenir prêtre catholique. Cependant, au cours de la dernière année de sa formation, il a été jugé trop indépendant et trop critique pour devenir prêtre. Exclu du grand-séminaire sans motif valable à ses yeux et fort de sa formation en philosophie, il s’engage alors dans l’enseignement colonial. S’estimant insuffisamment payé pour son niveau d’instruction, il abandonne la carrière d’enseignant, et devient employé dans la société Agrifor à Tshela pour ensuite devenir en 1942, comptable au service des finances du gouvernement colonial à Léopoldville.
C’est là qu’il subit les influences parfois divergentes de divers groupes d’« évolués » congolais et du mouvement de la décolonisation africaine. Il a été le premier Congolais à réclamer auprès du colonisateur les droits des premiers occupants en 1947. Il s’est surtout révélé au grand public national et international en tant que dirigeant et président de l’Association de Bakongo, ABAKO en sigles, peuple qui constituait plus de 60 % de la population qui habitait la ville de Léopoldville dans les années 1950.
Association culturelle au départ, l’ABAKO s’est peu à peu transformée en parti politique vers 1955. Joseph Kasa-Vubu a, au nom de l’ABAKO, réagi au plan Van Bilsen qui demandait que l’élite congolaise soit préparée avant d’accéder à l’indépendance. Ce plan proposait 30 ans pour cette préparation.
En effet, le groupe congolais de la conscience africaine (Malula, Iléo, etc) répondit au plan Bilsen par un manifeste pour l’approuver tout en demandant l’intégration progressive du peuple congolais dans la gestion de la chose publique avant l’échéance de 30 ans. Par contre, l’ABAKO, à travers son contre-manifeste, voulait l’annulation du plan Bilsen et avait demandé l’indépendance immédiate et sans condition du Congo conduisant à la première crise politique belgo-congolaise. Par cet acte, l’ABAKO était le premier parti-politique à demander l’indépendance du Congo.
En 1958, après une élection largement remportée par l’ABAKO à Léopoldville, il devient le premier bourgmestre noir de la commune de Dendale (aujourd’hui commune de Kasa-Vubu)2 situé au centre de la ville de Léopoldville (actuellement Kinshasa).
Le 4 janvier 1959, à la suite de l’interdiction par le pouvoir colonial du rassemblement politique de l’ABAKO devant être donné par Joseph Kasa-Vubu et les autres dirigeants de l’ABAKO, de graves émeutes éclatent à Léolpoldville. Les partisans de l’ABAKO revenant du lieu de l’évènement annulé, pour manifester leur colère, s’attaquent aux édifices coloniaux, commerces et magasins appartenant à des Blancs. Il s’est ensuivi un affrontement sanglant avec les forces de l’ordre lourdement armées. Ces émeutes font plusieurs morts et blessés, particulièrement du côté des manifestants.
À la suite de ces graves émeutes, Joseph Kasa-Vubu et les autres dirigeant de l’ABAKO (Daniel Kanza, Gaston Diomi Ndongala, Pindi, etc.) sont recherchés et certains d’entre eux arrêtés, mais à la suite de la pression populaire et politique de plus en plus montante, ils ont été vite libérés. La Belgique a alors ouvert des négociations avec les forces politiques locales, négociations dites de la « table ronde de Bruxelles », pour une indépendance immédiate.
Lors de la table ronde de Bruxelles, Joseph Kasa-Vubu s’est particulièrement illustré en demandant la libération immédiate de Patrice Lumumba et sa participation à la table ronde, menaçant de quitter lui-même la table ronde. Lumumba était incarcéré à la prison de Stanleyville pour un prétendu détournement des fonds de la société qui l’employait au profit de son parti politique. Grâce à son intervention, Lumumba a été libéré et a rejoint la table ronde.
KASA-VUBU ET LE GOUVERNEUR GENERAL DU CONGO CORNELIS
À l’indépendance du pays (30 juin 1960), Joseph Kasa-Vubu est largement élu premier président de la jeune République du Congo par le premier Parlement congolais face à Bolikango. Il dirige le pays du 30 juin 1960 au 24 novembre 1965, dans un contexte de crises politiques, rébellions et tentatives de sécession. Il garde aujourd’hui en République démocratique du Congo une image généralement positive, et reste dans les mémoires comme un homme politique soucieux d’honnêteté et de transparence3.
Quelques mois après l’indépendance, un conflit ouvert éclata entre Joseph Kasa-Vubu et le Premier ministre Patrice Lumumba. Ce dernier était accusé de mauvaise gouvernance, mais aussi de vouloir conduire le pays vers le communisme et aussi d’entretenir l’anarchie dans le pays notamment en poussant les militaires à se révolter contre les partenaires et techniciens étrangers encore présents au pays – d’où la décision de Joseph Kasa-Vubu de révoquer Lumumba et de demander au Parlement de pouvoir choisir un autre Premier ministre. Ce dernier, à son tour, par un message diffusé à la Radio nationale tenta de révoquer Kasa-Vubu avant d’être mis en résidence surveillée, puis assassiné.
Après avoir été évincé par le coup d’État militaire de Joseph Mobutu en novembre 1965, Joseph Kasa-Vubu fut astreint à résidence par ce dernier et meurt de maladie et du manque de soins en 1969 dans sa résidence surveillée de Kisundi, situé à Boma, dans l’actuelle province du Bas-Congo, à l’extrême ouest de la République démocratique du Congo.
Angelo Mobateli