Les hommages se multiplient en République démocratique du Congo (RDC) après la mort de Laurent Monsengwo, cardinal et archevêque émérite de Kinshasa. C’était la figure la plus connue de l’Église catholique au Congo, président de la conférence épiscopale du Zaïre, déjà critique à l’époque du maréchal Mobutu. Malgré son opposition à tous les régimes depuis trente ans, les hommages, dimanche 11 juillet 2021 au soir, étaient unanimes.
L.e président Tshisekedi « salue un prince de l’Église qui œuvra longtemps au service du peuple ». Son principal opposant, Martin Fayulu, qualifie le cardinal Monsengwo de « ciment de la cohésion nationale ». L’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba dit garder de lui « l’image d’un Père enjoué, altruiste et dévoué pour l’Église du Congo ». L’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, celle d’un berger courageux attaché à cultiver l’amour entre tous les Congolais.
Même dans le camp de l’ex-président Joseph Kabila, son ancien conseiller diplomatique Barnabé Kikaya salue « un grand homme et un fin acteur politique ».
Le cardinal Laurent Monsengwo était un pilier de la démocratisation dans son pays. C’est ce que tous reconnaissent. Pour le rôle qu’il a joué au moment de la conférence nationale souveraine bien sûr, mais il restait une référence parmi les jeunes, comme ceux de la Lucha, le mouvement citoyen, qui se disent profondément attristés par le décès du cardinal Monsengwo pour qui il était « un modèle d’engagement et de courage face au déni de démocratie et aux injustices qui perdurent ».
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Pour Monseigneur Fridolin Ambongo qui lui a succédé à la tête de l’archidiocèse de Kinshasa, le cardinal Monsengwo « était cette autorité morale majeure vers qui beaucoup de gens allaient encore. Tout le monde se souvient encore de lui pendant la conférence nationale souveraine avec son calme, son tempérament très pondéré, tranquille même au milieu des tensions politiques qu’il y avait sous Mobutu. Il a toujours été un homme mesuré qui essayait de ramener les gens à l’essentiel et toute sa vie, cela a été comme ça ».
Pour Isidore Ndaywel, l’historien congolais, spécialiste de l’Église catholique, qui était à la tête de comité laïc de coordination à l’origine des marches des chrétiens de 2017 et 2018, « le peuple congolais vient de perdre en lui l’un de ses plus grands défenseurs ».
C’est une très triste nouvelle et nous restons tous Congolais dans cette grande émotion et présentons nos condoléances à tous ceux qui aiment ce pays.
Par Sonia Rolley (RFI)