Ca sent le casting à mille lieues. L’accord de répartition des portefeuilles faisant foi, le Premier ministre Sylvestre Ilunga entreprend de remplir les cases. Ou de faire le tri parmi les noms que les partis et/ou les plateformes – les bienheureux ayants droit – lui proposent. Peut-être allons-nous assister au remake de « Yandive ». Avec l’espoir d’un bon tamisage. C’est bien cela le hic.
Certes, en régime semi parlementaire ou semi présidentiel, le Gouvernement est fonction de rapports de force à l’Assemblée nationale. La majorité FCC-CACH est donc en droit de constituer l’équipe gouvernementale.
Ce pré requis politique ne devrait, cependant, pas dispenser le Premier ministre d’être regardant sur le profil moral et technique des candidats ministres . De même qu’une hirondelle ne fait pas le printemps, de même la caution politique ne garantit pas forcément l’efficacité à un poste ministériel. D’autant moins que les partis politiques rd congolais disposent rarement de think tank et de personnes-ressources qui vont avec.
« Notre peuple souffre »
Depuis les années Mobutu, l’opposition se déclinant- pour l’essentiel – en termes des critiques frisant le nihilisme, des diatribes, poncifs et de démagogie aussi réductrice que simpliste. Le fameux « il n’y a qu’à… « , » notre peuple souffre… ».
Mais, une fois les opposants aux affaires, le déficit en compétences se fait cruellement sentir. Ce constat avait déjà amené, en 1992, Mgr Monsengwo -le même- à sortir de sa manche ou de sa calotte le concept » ministres vertébrés « . Le millésime pourtant estampillé » CNS » avec l’appellation bien contrôlée » Etienne Tshhisekedi » n’a pas laissé le goût d’un grand cru. Pas plus que les tentatives précédentes du Premier ministre-leader de l’UDPS de faire du neuf en faisant table rase de cadres mobutistes.
La dream team n’a pas été au rendez-vous. Bien au contraire, l’opinion a découvert des ministres qui n’avaient que « le changement radical » à la fois comme pedigree et comme discours devenu, pour le coup, simple slogan.
Blanchi sous le harnais de différentes républiques et transitions, Ilunga Ilunkamba devrait avoir mis à jour le vade-mecum d’un bon ministre. Parions qu’il s’en sert déjà pour les postes qui échappent aux choix discrétionnaires du Président et de l’Autorité morale du FCC. La réussite du mandat FATSHI est à ce prix.
Par José NAWEJ