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RDC-Gouvernement : les Congolais s’impatientent

Il ne reste plus qu’à espérer que d’ici au 30 juin 2019, la fumée blanche, synonyme de cadeau d’indépendance, sorte de la Cité de l’Union africaine.

Dans leur message intitulé: “Libérez mon peuple (Ex 3,10). Pas d’entraves au changement”, rendu public le lundi 24 juin courant au terme de leur 56ème Assemblée plénière, les évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ont exprimé beaucoup de préoccupations sur quantité de sujets liés à la vie nationale. Notamment, la formation du nouveau Gouvernement qui se fait toujours attendre.

 

A propos justement de cette question qui déchaine des passions et qui continue à susciter des attentes généralisées des Congolais, les princes de l’Eglise catholique de la RD Congo ne cachent pas leur déception. “Nous sommes plus que préoccupés par le temps pris pour les négociations en vue de la désignation des animateurs de certaines institutions, en l’occurrence le Bureau du Sénat et le Gouvernement. Cette manière d’agir, dans le contexte de notre pays, porte de graves préjudices au bon fonctionnement de l’Etat “, déclarent les 44 évêques signataires dudit message.

 

CINQ MOIS SANS GOUVERNEMENT…

 

Après la passation civilisée de pouvoir au plus haut sommet de l’Etat congolais, le jeudi 24 janvier 2019, entre Joseph Kabila et son successeur élu, Félix-Antoine Tshisekedi, le pays n’a toujours pas de Gouvernement investi de plein pouvoir.

Tout compte fait, les Congolais en sont à leur cinquième mois d’attente d’un nouvel Exécutif. Le temps jugé suffisamment large, entre l’investiture du nouveau Chef de l’Etat et l’avènement d’un nouveau Gouvernement, a finalement donné lieu à une sorte de foire aux spéculations. Certaines allant jusqu’à soutenir que les deux plateformes coalisées, n’émettent pas sur la même longueur d’ondes.

 

Entretemps, la République démocratique du Congo a un nouveau Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, nommé à ces fonctions depuis le 20 mai dernier. Donc, un peu plus d’un mois. D’ores et déjà, les Congolais se trouvent dans une situation (inédite ?) où le pays est doté de deux Premiers ministres forcés de cohabiter.

 

Le sortant n’attendant plus que la formation de la nouvelle équipe, pour remettre les clefs de la primature à son successeur. Dans l’administration, on dirait non sans humour que “le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba attend son affectation !”

 

CONSTAT

 

Le grand retard observé dans la formation du nouveau Gouvernement ne semble pas contrarier l’agenda du Président de la République. Pour preuve, Fatshi va de voyages en voyages, aussi bien à l’intérieur du Continent qu’en Occident. Normal, dans la mesure où il doit, soit trouver de nouveaux partenaires extérieurs, soit prendre langue avec les partenaires traditionnels du pays, capables de l’accompagner dans la matérialisation de son programme.

 

Que Félix Antoine Tshisekedi ait pris des engagements avec l’extérieur, personne ne s’en plaindrait. Mais, toute la question est de savoir, quelle institution du pays est habilitée à exécuter tous ces différents engagements, si ce n’est l’Exécutif national, comme l’indique si bien son nom.

 

C’est ici que plus d’un Congolais invite le Président de la république à faire diligence dans la mise en place du nouveau Gouvernement, de manière à se doter d’interlocuteurs valables face à ses partenaires extérieurs.

 

Evidemment, tout ne dépend pas que du Chef de l’Etat seul. Coalition oblige ! Moralité, les deux camps, à savoir le Front commun pour le Congo (FCC) du président honoraire Joseph Kabila et Cap pour le changement (CACH) gagneraient en temps, s’ils venaient à se mettre finalement d’accord sur la mouture du Gouvernement.

 

Certes, les deux plateformes ont convenu de mutualiser leurs ressources en vue d’une gestion collégiale de la RD Congo. Mais, à terme, le Président Félix Tshisekedi sera seul comptable de son quinuennat. Et dire que sur ses cinq ans, cinq mois sont déjà à déduire! Pourtant, les défis sont aussi nombreux qu’immenses.

 

L’ASSEMBLEE NATIONALE PRIVE DE CONTROLE?

 

Lorsque les évêques congolais affirment que ? “le temps pris pour les négociations en vue de la désignation des animateurs de certaines institutions, en l’occurrence le Bureau du Sénat et le Gouvernement (…) porte de graves préjudices au bon fonctionnement de l’Etat?”. Ils ne croient peut-être pas, si bien dire les choses.

 

Pourtant, les princes de l’Eglise mettent en relief la situation actuelle des deux chambres du Parlement qui, toutes proportions gardées, sont quelque peu en hibernation.

 

Si le Sénat peut trouver la bonne excuse de ne pas tourner à plein régime, faute de Règlement intérieur validé par la Cour constitutionnelle, l’Assemblée nationale, quant à elle, semble ne pas avoir de matières.

 

L’histoire des Parlements d’ici comme d’ailleurs, renseigne que la Chambre des représentants, en plus de la fonction législative, a une mission administrative. Celle de contrôler le pouvoir Exécutif.

 

Dans le contexte actuel où la RD Congo n’a pas encore de Gouvernement, il est bien évident que l’Assemblée nationale, déjà installée depuis près de quatre mois, sous réserve de la publication par la Haute Cour, de la liste définitive des députés élus, se voit sevrée partiellement de prérogatives constitutionnelles. En l’occurrence, le contrôle parlementaire. Comme qui dirait, dans le contexte actuel de la RD Congo, le contrôleur n’a personne à contrôler !

 

LA FUMEE BLANCHE CE 30 JUIN ?

 

Dans exactement quatre jours, la RD Congo fête son indépendance. Ce sera ce dimanche 30 juin. Possible que cette solennité soit ramenée à samedi, compte tenu de la mauvaise coïncidence de calendrier qui fait que le 30 juin tombe un dimanche.

 

En rapport avec la récurrente question des Congolais sur la formation du nouveau Gouvernement, Certaines langues parlent de la première quinzaine du mois de juillet prochain. Par contre, d’autres pronostiquent que la très attendue fumée blanche, pourrait finalement, s’échapper de la Cité de l’Union africaine à cette historique date de la célébration de l’indépendance du pays. Ce, en guise du cadeau présidentiel ou, pour contextualiser, de l'”offrande” de la coalition FCC-CACH à la nation. Comme on peut le constater, aucune des deux hypothèses ne se confirme à l’absolu.

 

A tous égards, quand les évêques de la Cenco interpellent sur la question en rapport avec la formation du Gouvernement, d’aucuns pensent qu’ils ont mille et une fois raisons. Quand on sait que l’Eglise catholique romaine est implantée sur l’ensemble du territoire national congolais, il ne fait alors l’ombre d’aucun doute que les princes de cette même Eglise aient une parfaite connaissance de vrais défis du Congo profond.

 

Grâce à ses quarante-quatre diocèses à travers le pays, l’Eglise catholique maîtrise les urgences et les besoins réels de la majorité silencieuse, écartelée entre le désespoir et l’espérance d’un changement qui serait une alternative à sa misère chronique. Mais, comment faire face à ces attentes légitimes des populations, s’il n’y a pas de Gouvernement ? Poser la question, c’est à la fois y répondre.

 

 

Par Grevisse KABREL (FDA)

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