Le président du parti politique Congo Na Biso (CNB), Freddy Matungulu a échangé, jeudi 20 avril 2017, avec le Premier ministre Bruno Tshibala à la cité de l’Union africaine. Les deux personnalités ont parlé de la crise économique et politique, ainsi que de la « mise en œuvre harmonieuse » de l’accord du 31 décembre 2016.
« Je n’ai pas trouvé d’inconvénients quand l’opportunité m’a été donnée d’échanger sur toutes ces questions avec le Premier ministre », explique Freddy Matungulu.
Il précise qu’il a rencontré le Premier ministre en tant qu’expert économique et non pas en tant que membre du Rassemblement.
« J’ai rencontré le Premier ministre non pas en tant que membre du Rassemblement, mais en tant que Freddy Matungulu. Je pense que sur la situation notamment économique extrêmement difficile, que nous connaissons,
il y a un certain nombre d’idées assez précises que je peux apporter (…) », estime le président de CNB.
Après sa rencontre jeudi 20 avril 2017 avec le nouveau Premier ministre, Freddy Matungulu a indiqué avoir échangé avec Bruno Tshibala, pas en tant que membre du Rassemblement de l’opposition conduit par le tandem Félix Tshisekedi-Pierre Lumbi.
«Moi, je crois que j’ai rencontré le Premier ministre nommé, pas en tant que membre du Rassemblement, mais plutôt comme Freddy Matungulu. Je pense que sur notamment la situation économique extrêmement difficile que nous connaissons, il y a un certain nombre d’idées que j’ai», a-t-il déclaré à Radio Okapi.
Radio Okapi : Vous avez rencontré le Premier ministre Bruno Tshibala. De quoi avez-vous parlé ?
Freddy Matungulu : Vous savez que notre pays connaît une profonde double crise économique et politique. La voie de sortie, on le sait, c’est notamment la bonne application de l’accord de la Saint Sylvestre. Je pense que c’est de la crise économique, politique et de la mise en œuvre harmonieuse de l’accord que le Premier ministre et moi avons parlé. Je souhaitais également lui dire merci pour le privilège qu’il m’a donné pour échanger avec lui sur toutes ces questions qui sont d’une très grande importance.
Vous faites partie du Rassemblement présidé par Félix Tshisekedi qui refuse d’avoir des entretiens avec Bruno Tshibala. Mais vous avez accepté de le rencontrer. Comment expliquez-vous cela ?
Moi, je crois que j’ai rencontré le Premier ministre nommé, pas en tant que membre du Rassemblement, mais plutôt comme Freddy Matungulu. Je pense que sur notamment la situation économique extrêmement difficile que nous connaissons, il y a un certain nombre d’idées précises que j’ai. Je n’ai pas trouvé d’inconvénients quand cette opportunité m’a été donnée. Je pense qu’en tant que que responsables politiques, nous avons l’obligation de nous parler régulièrement. Et, c’est de cette façon que l’on trouvera des solutions avec le niveau de consensus et d’inclusivité? qu’il faut pour sortir notre pays de la crise.
Selon l’accord de la Saint Sylvestre, le Premier ministre devait être désigné et nommé après la signature de l’arrangement particulier. Ce qui n’a pas encore été fait. Votre plateforme n’a pas accepté la nomination de Bruno
Tshibala. Matungulu a-t-il été consulté par celui-ci comme expert économique ?
Pour l’essentiel, il s’agit de ça. Et, deuxièmement, je pense que la CENCO avait le 27 mars dernier, fait le constat de blocage que nous connaissons au niveau de la mise en œuvre de l’accord et avait fait quelques propositions quant à la façon dont on devait éventuellement procéder pour sortir de la crise. Aujourd’hui, nous avons des bons offices offerts notamment par nos partenaires au niveau des Nations unies et de la SADC avec la délégation qui est ici. L’objectif, c’est d’amener les Congolais à se retrouver et se parler. Mon espoir est que l’échange avec le Premier ministre nommé Bruno Tshibala pourra contribuer à faire avancer les efforts en faveur d’une sortie rapide de la crise.
Partagez-vous en ce moment la même ligne que le Rassemblement présidé par Félix Tshisekedi ?
Je vous le dit, j’ai été reçu en tant que citoyen congolais. J’ai donné mon point de vue sur les questions, notamment économiques. Je ne souhaite pas être catégorisé comme appartenant à ce titre à tel ou tel autre.
Vous espérez que vos compagnons du Rassemblement aile Félix Tshisekedi vont comprendre cela de cette manière-là ?
Ne me demandez pas de parler à leur place. Je suis en train de donner mon point de vue responsable que j’assume. Je ne parlerai pas au nom du Rassemblement dont je ne suis ni le président, ni le porte-parole.
Récemment, vous avez suspendu le secrétaire général de «Congo na Biso» pour avoir pris une démarche contraire à la ligne de votre parti politique sur la formation du nouveau gouvernement. Maintenez-vous cette décision?
Le secrétaire général a pris cette décision sans se référer aux instances de notre parti «Congo na Biso». Moi-même, je n’étais pas au courant de la démarche qu’il avait entreprise en rencontrant certaines personnalités du monde politique. Et encore moins en prenant les positions qu’il a prises. Nous avons besoin d’avoir un minimum de discipline au sein du parti. Je crois que ce sont ces manquements-là qui nous ont amenés à le suspendre.
Propos recueillis par Pellet Kipela Mondo.
Il propose d’ailleurs que les hommes politiques se parlent régulièrement.
« Je pense que nous avons, en tant que responsable politique l’obligation de nous parler le plus régulièrement et c’est de cette façon qu’on trouvera des solutions consensuelles et inclusives pour sortir le pays de la crise », conseille-t-il.
Freddy Matungulu est reçu par le premier ministre alors que le Rassemblement, la plateforme dont son parti est membre refuse de le rencontrer dans le cadre de ses consultations. Ce regroupement politique boude aussi de participer au gouvernement.
A ce sujet, il affirme qu’il ne faut pas faire de l’amalgame entre sa personne et son affiliation au Rassemblement.
« Je ne parlerai pas au nom du Rassemblement dont je ne suis ni le président, ni même le porte-parole. J’étais reçu en tant que Congolais et j’ai donné mes idées sur le plan économique notamment. C’est mon point de vue responsable que j’assume », conclut Freddy Matungulu.
RO/CR