Un décaissement immédiat de 217 millions de dollars a été approuvé par le Fonds. Les futurs versements dépendront de l’application d’un programme de réformes.
Le conseil d’administration du Fonds a validé le 15 juillet 2021 à Washington un programme d’aide triennal en faveur de Kinshasa. C’est l’aboutissement de négociations intenses et le fruit d’importantes concessions – en termes notamment de réformes économiques – de la part des équipes du président Félix Tshisekedi. En mai 2020, les représentants de l’institution dirigée par la Bulgare Kristalina Georgieva étaient parvenus à un accord avec Kinshasa sur les contours de cette Facilité élargie de crédit (FEC) de 1,5 milliard de dollars sur trois ans.
Pour une croissance « menée par le secteur privé »
« L’économie de la République démocratique du Congo a été gravement affectée par la pandémie de Covid-19. On estime que le PIB n’a augmenté que de +1,7 % en 2020 malgré l’expansion du secteur extractif de près de 10 % et qu’il devrait augmenter de 4,9 % en 2021. L’impact de la pandémie sur les recettes et les dépenses a affecté négativement les finances publiques [et] l’inflation a atteint un pic de 15,7 % en glissement annuel en août 2020, parallèlement à une dépréciation rapide du franc congolais », notaient les représentants du Fonds.
KINSHASA S’EST ENGAGÉ À AMÉLIORER LA TRANSPARENCE DE L’INDUSTRIE EXTRACTIVE
En décembre 2019 puis en avril 2020, le Fonds avait déjà approuvé un financement d’urgence d’environ 732 millions de dollars au total pour aider la RDC à faire face aux effets immédiats de la crise du Covid-19.
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Pour Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint du FMI, la nouvelle facilité de crédit va permettre à la RDC de faire face « aux besoins de sa balance des paiements et soutenir les réformes visant à maintenir la stabilité macroéconomique, à accroître la marge de manœuvre budgétaire, à garantir la viabilité de la dette et à promouvoir une croissance économique durable et menée par le secteur privé ».
Catalyser le soutien des partenaires extérieurs
En effet, pour convaincre le Fonds, le gouvernement du président Tshisekedi s’est engagé dans un vaste processus de réformes économiques, incluant entre autres le renforcement de l’indépendance de la Banque centrale – à la tête de laquelle a été nommée début juillet Malangu Kabedi Mbuyi, ancienne cadre du FMI -, mais aussi la modernisation de la collecte des recettes fiscales, une application plus rigoureuse de la TVA ainsi qu’une rationalisation des dépenses publiques.
Par ailleurs, Kinshasa doit accroître ses efforts en termes de transparence de l’industrie extractive ainsi que dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).
Les futurs décaissements de la FEC dépendront du strict suivi du programme de réformes agréé entre le FMI et la RDC. Les deux parties espèrent également que l’accord approuvé ce 15 juillet permettra de « catalyser le soutien au budget et aux projets des partenaires extérieurs » du pays.
Par Joël Té-Léssia Assoko(Jeune Afrique)