
Par Angelo Mobateli
Le message au peuple congolais du président Félix Tshisekedi sur l’état de la nation annoncé officiellement par le président du Sénat pour lundi 14 décembre 2020, la veille de la clôture de la session ordinaire de septembre, est confirmé par le protocole d’État dans un communiqué lu dimanche 13 décembre au journal télévisé de 20h à la RTNC, bien avant la session extraordinaire qui sera convoquée aux fins d’examiner et de voter le budget de l’exercice 2021
« Le Chef de l’État sera, le lundi 14 décembre 2020, devant les deux chambres du parlement réunies en Congrès. C’est pour le traditionnel discours sur l’état de la nation », a affirmé Alexis Thambwe Mwamba devant les sénateurs siégeant en plénière au Palais du peuple à Kinshasa, vendredi 11 décembre 2020.
En effet, aux termes de l’article 77 de la Constitution, le président de la République est tenu de prononcer, une fois l’an, devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès, un discours sur l’état de la nation.
UN PARLEMENT BANCAL
À l’analyse de l’atmosphère qui prévaut à l’Assemblée nationale, où le Bureau de Jeanine Mabunda a été déchu jeudi 11 décembre 2020, le président de la République va prononcer son discours en présence d’un parlement bancal.
En effet, il y aura sur le podium, d’un côté, un Bureau définitif du Sénat et, de l’autre, un Bureau provisoire (Bureau d’âge) de l’Assemblée nationale.
CRISE POLITIQUE EN COURS
En principe, les 286 députés, qui ont voté pour la déchéance, donnent à penser que la « majorité » à l’Assemblée nationale est récupérée par le président Félix Tshisekedi et ses partisans.
N’empêche qu’en
République démocratique du Congo, le cœur des Congolais bat la chamade en rapport avec la personne que le président Félix Tshisekedi va désigner pour remplir la mission d’Informateur pour « identifier une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée nationale ».
À la suite des consultations qu’il a menées du 2 au 25 novembre 2020, le président de la République a exprimé, dans son message à la nation du 6 décembre 2020, sa volonté de s’appuyer sur une « majorité nécessaire » à l’Assemblée nationale « pour rendre effectives et concrétiser les réformes envisagées, la majorité parlementaire actuelle s’étant effritée ».
« Une nouvelle majorité est nécessaire. En conséquence, j’ai décidé de nommer un INFORMATEUR, conformément aux dispositions de l’article 78, alinéa 2, de la Constitution. Il sera chargé d’identifier une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée Nationale », a déclaré Félix Tshisekedi.
Ainsi, « c’est avec cette nouvelle coalition que le Gouvernement qui sera mis en place au plus vite, conduira son action durant le reste du quinquennat, suivant Ma vision, dans le but de répondre aux aspirations du peuple », a-t-il expliqué.
« Au cas contraire, fort de ce que les raisons de dissolution sont réunies en ce qu’il existe effectivement une crise persistante cristallisée notamment par le refus du parlement de soutenir certaines initiatives du Gouvernement comme ce fut le cas lors de la prestation du serment des membres de la Cour Constitutionnelle, j’userai des prérogatives constitutionnelles qui me sont reconnues, pour revenir vers vous, peuple souverain, et vous demander une majorité », a-t-il menacé.
Pour l’heure, Félix Tshisekedi a besoin de garanties certaines devant le Congrès, dont les sénateurs et leur Bureau sont encore identifiés » FCC « .
Par Angelo Mobateli