Dans sa communication lors de la 54e réunion du conseil des ministres, vendredi 20 mai 2022, le Chef de l’État Félix Tshisekedi est revenu sur la nécessité de relancer la production nationale de bitume, un produit important utilisé dans la production des revêtements des axes routiers.
À cette occasion, le Président de la République a rappelé au conseil que la RDC dispose non seulement de gisement de bitume, mais également des capacités techniques et financières suffisantes pour en produire localement. Aussi, il a déploré le fait que la société congolaise des industries de raffinage (SOCIR) qui a récemment reçu du gouvernement une unité de production de bitume n’enregistre à ce jour aucune production.
Se référant à la crise russo-ukrainienne sur l’économie nationale, il a affirmé que cette situation nous oblige à recourir à nos propres richesses et potentialités, répondant à certains de nos besoins prioritaires surtout dans la perspective du lancement du programme de construction des 145 territoires qui nécessitent l’approvisionnement en bitume pour la réalisation de milliers de kilomètres de route.
» Il est donc plus qu’urgent de relancer les activités de production de la SOCIR. Pour ce faire, le Président de la République a chargé le ministre d’État, ministre du portefeuille, de mettre en place une commission spéciale chargée de dresser l’état des lieux et d’élaborer le plan de relance de la SOCIR. Ladite commission sera constituée des délégués de la présidence, de la primature, du ministère des finances, du ministère des hydrocarbures ainsi que de la direction de la SOCIR « , rapporte le compte rendu de la réunion fait par le porte-parole du gouvernement.
La SOCIR dispose d’une capacité de stockage de 160.000 m3. À titre illustratif, pour l’exercice budgétaire 2015, la Socir avait reçu et fait transiter dans ses installations plus de 1.101.056 tonnes métriques (Tm) de carburants. Mais la question de la relance de la raffinerie, mission originelle de l’entreprise, se repose avec acuité.
La Socir constitue, en pratique, un maillon stratégique de la chaîne pétrolière de la RDC. Créée en 1963, l’entreprise a réellement débuté ses activités en 1968 comme entreprise d’économie mixte, à parts égales entre l’Etat congolais (50%) et un partenaire privé, la multinationale italienne Eni.
De la raffinerie au Transport du fuel
A ce jour, la SOCIR ne s’emploie plus que dans la logistique pétrolière, exactement comme le Sep, Service des entreprises pétrolières. Pour se distinguer du Sep, la Socir opère en amont. Elle assure la réception des tankers pétroliers de haute mer, elle stocke les cargaisons des produits pétroliers importés par les entreprises pétrolières opérant en RD Congo, et assure ensuite leur transbordement sur ses propres tankers à fond plat, à destination du terminal pétrolier de Sep-Congo de Ango-Ango situé à quelques encablures du port de Matadi. Sep, à son tour, achemine ces produits pétroliers vers ses installations de Kinshasa.
SOCIR : Budimbu constate une société moribonde
Fleuron du pays après les années indépendances, la SOCIR se meurt aujourd’hui.
Depuis la cité balnéaire de Moanda où il séjourne depuis samedi dernier, le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, aux côtés de son collègue du Tourisme, Modero Nsimba Matondo a visité les installations de la Société congolaise des industries de raffinerie (Socir).Lire aussi :RDC : les données techniques des bassins sédimentaires présentées par Budimbu
L’entreprise garde son vieux look. Les équipements datent des années 1963. La modernisation de la raffinerie s’impose, si on veut voir la SOCIR jouer pleinement son rôle dans la chaîne de traitement de la production pétrolière.
A l’état actuel, il est difficile de voir cette entreprise petrolière remplir ses obligations dans le traitement technique et chimique pour améliorer les caractéristiques du brut congolais avant sa commercialisation.
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Après la ronde, Didier Budimbu a tranché. Il faut vite remettre à neuf l’outil de production de la société pétrolière qui n’est plus performant. Le patron des Hydrocarbures estime que les appels d’offres de blocs pétroliers à venir pourront, au bout du compte, redonner le souffle à la SOCIR afin de lui permettre de faire face à la concurrence
Clément MUAMBA (Actualité.cd)/Jeanric Umande (Ouragan.cd, publié le 18 août 2021)