Le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, était face aux étudiants de l’Université Pédagogique Nationale (UPN) mercredi 05 mai 2021. Le premier citoyen congolais a également abordé le sujet de la vente des syllabus dans les universités et instituts supérieurs.
Félix Tshisekedi s’est joint au ministre de l’Esu, Mohindo Nzangi, en confirmant la suppression de la vente des syllabus en milieu universitaire. Le Chef de l’Etat a également annoncé aux étudiants de l’UPN la disponibilité et l’accessibilité d’un réseau internet via un wifi gratuit dans un futur proche.
« Avec le wifi gratuit, fini avec la vente des syllabus… à partir de ce moment là, les professeurs qui vendent les syllabus, ça sera fini », a-t-il dit.
Cet accès gratuit à l’Internet sera rendu possible grâce au Registre des Appareils Mobiles (RAM), dont le payement de la taxe ne semble pas réjouir la population congolaise.
ESU : MOHINDO NZANGI EXIGE LA SUPPRESSION DE LA VENTE DES SYLLABUS
Le ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Mohindo Nzangi, a exigé l’arrêt de la commercialisation des syllabus en milieu supérieur et universitaire. Le ministre de l’Esu était face aux étudiants de l’ISC, l’UPN et l’INBTP mardi 04 mai 2021.
Le ministre en charge de l’ESU a visité, à tour de rôle, les sites universitaires de l’Institut Supérieur de Commerce (ISC), l’Institut National des Bâtiments et Travaux Publics (INBTP) ainsi que l’Université Pédagogique Nationale (UPN). Face à la communauté estudiantine de ces trois temples du savoir, Mohindo Nzangi a prêché sur la suppression de la vente des syllabus.
«Le chef de l’État a fait confiance à un jeune ministre que je suis. Nous devons par conséquent, changer des choses. Je ne veux plus entendre parler de la vente des syllabus dans les milieux universitaires», a déclaré Mohindo Nzangi.
L’achat des supports des cours est devenu une obligation pour les étudiants congolais. La réussite dans certains cours est conditionnée par l’achat des syllabus, témoigne un étudiant.
A l’Université de Kinshasa, les prix d’achat des syllabus varient entre 10 et 25 usd par cours. Une situation devenue une habitude pour certains professeurs, a renchéri cet étudiant.
L’arrêt de la vente des supports des cours dans le milieu universitaire congolais permettra de réduire le coût lié aux études.
EMMANUEL LUYATU : « ÉPARGNONS NOTRE SYSTÈME ÉDUCATIF DU POPULISME POLITIQUE » (Tribune)
Il s’est tenu une activité à l’UPN, université pédagogique nationale, ayant bénéficié de la présence de la plus haute autorité du pays, le Président de la République et dont les motivations me taraudent encore l’esprit jusqu’à ce jour.
De ce chaud académique comparable à un meeting politique, j’apprends que le WIFI va mettre fin à l’acquisition des supports de cours. C’est-à-dire que l’enseignant entre dans l’Internet sinon met ses écrits dans l’Internet et les étudiants téléchargent.
Ah bon ? Et quid du vade mecuum qui oblige l’enseignant à produire un support ? Cette disposition est donc annulée par le meeting de l’UPN. Bien merci.
Avec ce wifi, mesure salutaire, peut-on alors supprimer le rôle du prof et nous fier tous à internet? Wifi offrant toute la matière, le prof deviendra donc un régulateur ou un simple thuriféraire?
À notre humble avis, nous devons éviter de rééditer les exploits de ruiner un systeme éducatif déjà très faible. Les conditions des enseignants devaient d’abord subir des fortes améliorations avant de se lancer dans pareilles campagnes.
Avons-nous oublier les grèves ayant abouti à des depravations des moeurs? Grèves qui avaient pour cause directe une décision de ramener à 150$ des frais d’une année académique.
Nous recommandons:
- Le populisme du politique, c’est à éviter.
- Un syllabus est un livre, un produit intellectuel qui a un prix. A moins que l’Etat le finance sinon il continuera à être acquis à titre onéreux à qui veut l’obtenir. Ça ne changera jamais…
- Ce populisme pourra lui mettre à dos les professeurs qui pourraient partir en grève…
- Sauf si cette sortie des Wifi est pour protéger le ministre des PTNTIC interpellé par l’opinion et des députés avec son projet de RAM où il ne parvient à convaincre personne…
« …Tout ce qui se fait pour nous sans nous est contre nous », disait Mandela.
Qui a consulté l’élite congolaise pour cela ?