Le Président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a quitté Kinshasa lundi 16 août 2021 à destination de Lilongwe, au Malawi, pour participer au 41ème Sommet des Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement des États de l’Afrique australe (SADC) prévu les 17 et 18 août 2021.
Un sommet de tous les enjeux pour la RDC qui a aligné un candidat au poste de secrétaire exécutif de cette organisation sous régionale.
Le Chef de l’État congolais a été précédé dans la capitale malawite par quelques membres du gouvernement dont le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala, ainsi le candidat congolais, l’ambassadeur itinérant du Président de la République, Faustin Mukela Luanga
Le candidat de la RDC est dans une bonne posture
Il ressort des missions de plaidoyer effectuées par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde et le ministre en charge de la Coopération et intégration régionale, Didier Mazenga que le candidat de la RDC est dans une bonne posture.
Le gouvernement de la RDC s’est impliqué dans la campagne de son candidat, face à celle du botswanais Elias Magosi, dont l’élection ou la désignation par les Chefs d’État et du gouvernement des 16 pays membres de cette organisation, est prévue ce mardi 17 aout 2021.
En effet, selon le principe de rotation en vigueur dans l’organisation, la RDC est le seul membre statutaire disposant encore de son quota intact pour soumettre une candidature à ce poste.
A l’issue de sa mission, le ministre congolais de l’Intégration régionale et Francophonie avait indiqué qu’il avait reçu les assurances de ses interlocuteurs, notamment du président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, du président angolais Joao Manuel Gonçalves Lourenço, du soutien de leur pays au candidat congolais. Après l’étape du Zimbabwe et celle de l’Angola, la délégation congolaise avait poursuivi sa mission de plaidoyer au Lesotho, en Namibie, en Zambie et en Tanzanie, avant de regagner Kinshasa.
Selon lui, la RDC peut obtenir ce poste en raison notamment de la carrure de son candidat qui jouit d’une grande expertise et d’une longue expérience. En outre, la RDC a démontré qu’elle remplit les critères pour briguer ce poste par rapport à l’autre postulant, ressortissant du Botswana, pays qui abrite le siège de la SADC et qui assume le secrétariat exécutif adjoint de l’organisation.
Faustin Luanga qui avait figuré dans les dernières missions qu’avait effectuées le chef de l‘Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo dans les différents pays de la SADC, notamment en Zambie et en Ouganda, passe naturellement pour le super favori de ce challenge.
Le fait pour le Botswana d’avoir un de ses ressortissants à la tête du Secrétariat régional de l’OMS à Brazzaville et d’abriter sur son territoire le siège de la SADC, risque de ne pas plaider en sa faveur, se convainquent maints analystes.
Gaborone pourrait, pour besoin d’équilibre, se contenter du poste de secrétaire exécutif adjoint de la communauté d’Afrique australe, rassure-t-on dans les milieux diplomatiques.
L’élection de Faustin Luanga à ce poste pourrait représenter un succès diplomatique majeur pour la RDC
Les atouts du candidat congolais
Le Congolais Faustin Luanga possède tous les atouts requis pour briguer le secrétariat exécutif de la SADC eu égard à son cursus et à sa riche expérience.
Grand baroudeur des arcanes des communautés économiques régionales d’Afrique, avec plus de vingt-cinq ans d’expérience sur des questions relatives à la gouvernance commerciale, au développement économique des pays et à leur intégration au système commercial multilatéral, Faustin Luanga apparaît comme l’homme providentiel dont a besoin la SADC pour relever ses nombreux défis de développement.
Il est déterminé à faire de cette institution sous régionale une communauté d’intégration capable de promouvoir une croissance économique durable et équitable.
Économiste de formation, au fil de ses expériences de mobilité internationale, dans le cadre académique et professionnel, Faustin Luanga Mukela est titulaire d’un phd. en Sciences Économiques, de l’Université de Nagoya du Japon obtenu en 1994. Puis d’une maîtrise en Relations Internationales, Économie et Finances Internationale de l’université Internationale du Japon obtenue en 1991.
Engagé sur les questions de développements depuis plus de 25 ans, Faustin Luanga Mukela est un haut fonctionnaire de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) qu’il a intégré en 1996. Entre 2001 et 2003, il a effectué un bref passage au cabinet du Président de la République de la RDC de l’époque, Joseph Kabila, en qualité de conseiller en matière économique et de développement, puis comme administrateur, avec rang de ministre, du Programme National de « Désarmement, Démobilisation et Réinsertion. DDR », entre 2004-2006 à la suite des accords de Paix de San City.
À son actif, il a été à la base de l’élaboration et de l’exécution de plusieurs programmes de développement des pays africains au sein des instances internationales. D’où ses liens solides avec l’OMC et d’autres institutions comme la Banque mondiale, la FAO, l’OMS et le BIT. Faustin Luanga Mukela est, entre autres, chercheur et professeur d’économie, des finances et d’économétrie à l’université de Nagoya au Japon, et à l’université internationale de Genève en Suisse.
Un sommet visant à accélérer la mise en œuvre du RISDP 2020-2030 de la SADC
Selon un communiqué du Secrétariat de la SADC,
le Sommet se tiendra sous le thème « Renforcement des capacités en matière de production face à la pandémie de COVID-19 en vue de mener des réformes économiques et industrielles à caractère inclusif et durable ».
Ce thème vise à accélérer la mise en œuvre du Plan stratégique indicatif de développement (RISDP) 2020-2030 de la SADC, en particulier le pilier « Industrialisation et intégration des marchés ».
Il sera précédé d’une réunion du Conseil des ministres qui se tiendra sous un format hybride, permettant
à un nombre limité de délégués d’y participer physiquement et à d’autres d’y participer par vidéoconférence.
Au cours de ce sommet, précise-le communiqué, le Président de la République du Malawi, le Dr Lazarus McCarthy Chakwera, prendra la présidence de la SADC, succédant ainsi au Président de la République du Mozambique Filipe Jacinto Nyusi, qui a assumé la présidence de la SADC depuis le 17 août 2020, lors du 40ème Sommet de la SADC.
Le Sommet fera, également, le point sur les progrès réalisés dans la promotion et l’approfondissement de l’intégration régionale, conformément aux aspirations de la SADC telles qu’elles sont exprimées dans le RISDP 2020-2030 et la Vision 2050, qui envisagent une région industrialisée pacifique, inclusive, compétitive, à revenu moyen ou élevé, où tous les
citoyens jouissent d’un bien-être économique durable, de la justice et de la liberté.
Parmi les temps forts du 41ème Sommet de la SADC, le Secrétaire exécutif de la SADC, le Dr Stergomena Lawrence Tax, fera ses adieux aux Chefs d’État et de
gouvernement de la SADC après huit ans de service et un nouveau Secrétaire exécutif de la SADC prêtera serment.
Le 41ème Sommet de la SADC a été précédé notamment, du Colloque public de la SADC sous le thème : Promotion de la numérisation en vue de relancer le Programme de la SADC en matière d’industrialisation de la SADC à l’ère de la pandémie de COVID, des Réunions du Comité permanent des Hauts fonctionnaires et du Comité des finances , des Réunion du Conseil des ministres de la SADC et du Sommet de la Troïka de l’Organe de coopération en matière de politique, défense et sécurité de la SADC .
Composée de 16 États membres, la SADC fut créée en 1980 en tant que Conférence de coordination de l’Afrique australe (SADCC), se transformant en août 1992 en une Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Les États membres sont l’Angola, le Botswana, les Comores, la République démocratique du Congo, l’Eswatini, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, Maurice, le Mozambique, la Namibie, les Seychelles, l’Afrique du Sud, la République-Unie de Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe.
Avec ACP