Une équipe des Forces d’opérations spéciales américaines est en RDC, en appui à l’armée congolaise engagée contre le groupe islamiste ADF à Beni et en Ituri.
Cette équipe composée d’une vingtaine d’experts des forces spéciales américaines s’est entretenue avec le président congolais, Félix Tshisekedi. Ce dernier a autorisé son déploiement dans l’est et le nord-est de la RDC.
Pour Mike Hammer, ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa, cette équipe a pour mission d’apporter un appui à l’armée congolaise dans la lutte contre le terrorisme.
‘’Pendant cette visite, l’équipe aura l’opportunité d’échanger avec les FARDC (l’armée congolaise, ndlr) pour faire une analyse, les planifications des capacités des FARDC et pour faire la guerre contre les terroristes qui sont dans l’est du pays, je parle des ADF. » a dit Hammer.
»Cette équipe sera aussi avec les gardiens des parcs nationaux des Virunga et de Garamba pour mettre fin aux activités illégales qui se passent dans ces parcs. »,a-t-il poursuivi.
Cette mission américaine s’inscrit, selon l’ambassadeur américain à Kinshasa, dans le cadre du partenariat privilégié pour la paix conclue en 2019 entre la République démocratique du Congo et les Etats-Unis.
Une simple mission d’évaluation ?
Selon les chiffres des experts du Baromètre sécuritaire du Kivu, depuis le 6 mai, le groupe islamiste ADF, présenté par le groupe Etat islamique comme sa branche en Afrique centrale (ISCAP), serait responsable de la mort de 254 civils, principalement dans la région de Beni au Nord-Kivu.
Pierre Boisselet, coordonnateur du Baromètre sécuritaire du Kivu, pense qu’à court terme cette présence militaire américaine ne changera pas grand-chose.
‘’Cette mission est simplement une mission d’évaluation. En tout cas pour l’instant il n’est pas question que ces hommes participent à des missions opérationnelles », explique-t-il.
Et il ajoute : »Cette mission qui vient d’arriver à Kinshasa est probablement un pas pour renforcer la coopération mais on est encore très loin de ce qui peut être une coopération militaire robuste et opérationnelle. »
L’armée congolaise fait face aux attaques des combattants ADF qui ont fait plus de 6.000 morts, notamment parmi les civils, depuis 2013 d’après un bilan de l’épiscopat congolais.
Depuis avril 2019, certaines de leurs attaques sont revendiquées par l’organisation jihadiste Etat islamique. Les Etats-Unis les ont placés en mars sur la liste des organisations terroristes affiliées à l’Etat islamique.
Des experts militaires américains associés à la traque des ADF dans l’est
Des soldats des FARDC en patrouille dans la forêt de Wagu en juillet 2019 dans l’est de la RDCafp.com – John WESSELS16 AOÛ 2021
Le président congolais Félix Tshisekedi a autorisé dimanche des experts anti-terroristes américains à appuyer l’armée congolaise dans sa mission de lutte contre le groupe armé « Forces démocratiques alliées » (ADF), présenté par l’État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale, a-t-on appris auprès de la présidence congolaise.
« Le président Félix Tshisekedi a autorisé le déploiement des experts anti-terroristes américains dans l’est de la République démocratique du Congo », deux jours après leur arrivée, lit-on dans un communiqué de la présidence congolaise.
Ces forces spéciales américaines ont pour mission d' »apporter un appui aux Forces armées de la RDC (FARDC) dans la lutte contre le terrorisme et aux gardiens des parcs nationaux des Virunga et de Garamba devenus le sanctuaire des forces terroristes », explique le communiqué.
Cette mission qui doit durer « plusieurs semaines » consiste spécialement pour les unités spéciales américaines à « lutter contre les ADF, une branche de Daech, dans le cadre de la coalition mondiale pour vaincre ce groupe terroriste », indique la présidence congolaise.
Le très actif ambassadeur américain à Kinshasa Mike Hammer, qui a conduit la délégation militaire auprès du président Tshisekedi, a rappelé qu’il s’agit de la mise en application du partenariat privilégié pour la paix signé par la RDC et les États-Unis en 2019, indique la même source.
A l’origine, les ADF étaient des rebelles musulmans ougandais qui voulaient chasser le président Yoweri Museveni du pouvoir. Mais ils ont fait souche depuis près de 30 ans dans l’est de la RDC où ils sont accusés d’être responsables des massacres de plus de 6.000 civils depuis 2013, d’après un bilan de l’épiscopat congolais.
Depuis avril 2019, certaines de leurs attaques sont revendiquées par l’organisation jihadiste État islamique. Les États-Unis les ont placés en mars sur la liste des « organisations terroristes » affiliées à l’EI.
Les provinces congolaises du Nord-Kivu et de l’Ituri sont placées depuis le 6 mai 2021 en état de siège, pour lutter contre les groupes armés qui terrorisent les civils. Le président Félix Tshisekedi y a remplacé des autorités civiles par des officiers de l’armée et de la police.
Avec Saleh Mwanamilongo (DW)/TV5MONDE