Dix civils ont été tués et un hôpital incendié en Ituri, dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), où d’intenses combats ont opposé lundi 7 juin 2021 l’armée régulière à des miliciens dans cette province placée sous état de siège, ont rapporté mardi des sources concordantes. Le bilan de l’attaque de Boga lundi a été « réévalué à dix victimes civiles après la découverte de cinq corps supplémentaires », a indiqué le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) qui avait donné un premier décompte de cinq civils tués.
« L’hôpital a été incendié et un tombeau a été profané dans la cathédrale », ont ajouté les experts du KST, indiquant que « deux assaillant ont également été tués ».
L’hôpital général du village de Boga, dans le Sud de l’Ituri, « a été la cible délibérée d’une attaque brutale le 7 juin », avait indiqué un peu plus tôt l’organisation Médecins sans frontières (MSF) qui soutient l’hôpital.
La pharmacie et le dépôt des médicaments ont été pillés, le service de soins intensifs incendié et les bâtiments saccagés, selon les premières évaluations, a indiqué cette source.
« Neuf enfants hospitalisés dans le service pédiatrique de l’hôpital et deux adultes attendent d’être évacués » vers un autre hôpital, à Gety, où « au moins huit patients, dont trois blessés par balle, sont arrivés hier soir (lundi) », poursuit MSF.
L’ONG affirme savoir « très peu de choses » sur les auteurs et les motivations de l’assaut contre cet hôpital, « dernière structure qui fournissait des soins aux populations vivant dans cette partie négligée » de la RDC.
L’armée mène des opérations militaires dans cette région de Boga et Tchabi, dans le territoire d’Irumu frontalier du Nord-Kivu, théâtre d’un récent carnage.
Le 31 mai, une cinquantaine de civils ont été assassinés dans l’attaque des deux villages de Boga et Tchabi.
D’après l’armée, l’hôpital a été incendié par des membres en fuite du groupe armé d’origine ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF).
L’attaque a été menée par des « hommes armés non encore identifiés » qui « se seraient retranchés » dans un village voisin, a déclaré de son côté à l’AFP Kabimba Zitono, chef du groupement de Rubingo, qui avait mentionné un bilan de quatre morts.
MSF a appelé les parties au conflit au respect des établissements de santé.
Avec La Libre Afrique/AFP