Face à « un processus électoral dont la gestion soulève de sérieuses questions » en RD Congo, notamment « l’insuffisance de financement », le professeur Freddy Matungulu Mbuyamu Ilankir, président du parti politique Congo Na Biso (CNB, opposition) et candidat à la présidentielle du 23 décembre 2018, appelle à « une concertation des partis politiques de l’opposition en vue d’évaluer le processus électoral en cours et de se positionner ».
«« Parce que c’est quand nous sommes unis et que nous sommes forts que nous comptons. Et en ce qui me concerne, je crois qu’un point de vue de l’ensemble de l’opposition serait aussi globalement le point de vue de la grande majorité de la population congolaise », a-t-il déclaré dimanche 9 septembre 2018 à Kinshasa.
Et d’expliquer : « Nous avons en face de nous un processus électoral dont la gestion soulève de sérieuses questions. Je parlerai de l’insuffisance de financement. On voit clairement que la centrale électorale n’a pas tous les moyens qu’il faut. Je parlerai évidemment de la machine à voter. Mais il y a des problèmes partout, y compris au niveau du fichier électoral. Quand vous ajoutez les exclusions et l’impossibilité d’avoir un processus électoral inclusif. On est en droit de se poser la question si ce processus électoral évolue bien et qu’il nous amènera l’apaisement des esprits et des cœurs que nous recherchons à son terme. Pour nous, il est important que nous ayons une concertation avec les autres amis de l’opposition ».
« Le candidat commun de l’Opposition ne peut pas être battu par celui du FCC»
Jugeant « important de trouver un candidat commun de l’opposition », Freddy Matungulu est d’avis qu’« avec la Charte de l’unité de l’opposition, des élections transparentes et un candidat commun, il est impossible pour le candidat du Front commun pour le Congo de gagner », soutenant que « cette candidature commune conduira à une majorité parlementaire qui permettra de bien gérer le pays ».
« Le mandat d’un Président de la République est de cinq ans. C’est écrit dans la Constitution de 2006. Il faut un grand oral tous les cinq ans, pour rendre compte au peuple congolais », insiste-t-il.
Le « besoin d’un leadership d’expertise »
Freddy Matungulu, , qui avait ramené l’inflation de 500% à moins de 10% durant les deux années de sa gestion ministérielle (2001-2003) et renoué en 2001 avec les institutions de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale), déplore le fait qu’« aujourd’hui, la République démocratique du Congo est confrontée au manque d’un leadership d’expertise, de compétence, d’éthique et d’expérience professionnelle ».
« Il nous faut un Président sérieux pour que le Congo soit pris au sérieux à l’étranger. C’est le seul moyen d’attirer des investisseurs. Personnellement, je suis parfaitement capable de trancher dans des dossiers et de faire des choix. Comme Président, il faut aussi savoir inspirer son entourage. En plus, il faut un programme économique. Les dirigeants du pays doivent respecter l’éthique et la justice doit bien fonctionner. Il faut aussi respecter la chose publique », assure-t-il.
Tenant « beaucoup à une meilleure gouvernance du pays et au respect de certaines normes éthiques », Freddy Matungulu croit « à la solidarité, à l’entraide entre les filles et fils de mon pays, la République Démocratique du Congo, au respect des lois de la République et au devoir d’intégrité de ses dirigeants ».
« Ces valeurs, j’aspire à les incarner humblement à la tête de notre pays si mes compatriotes me font l’honneur de me porter à la Magistrature Suprême lors de l’élection présidentielle fin décembre 2018. Je crois en la fin de la marginalisation politique du peuple congolais. Je lui ferai retrouver sa place souveraine à la table des grandes décisions qui affectent le destin et l’avenir de la nation. Sous mon mandat, le peuple congolais retrouvera son droit de sanctionner les dirigeants. Il redeviendra le Patron et les dirigeants ses dignes Serviteurs. Je désire un pays où personne ne sera au-dessus de la Loi », souhaite-t-il dans la perspective de réunir les critères du « candidat commun de l’opposition ».
Angelo Mobateli