
Le président de la RD Congo, Félix Tshisekedi, a décidé de gracier le Colonel Eddy Kapend ainsi que plusieurs de ses co-accusés, emprisonnés pour l’assassinat de l’ancien président Laurent-Désiré Kabila.
Il aura passé 19 ans en prison. Vendredi 1er janvier 2021, Eddy Kapend , l’ancien aide de camp de Laurent-Désiré Kabila, s’est vu accordé une grâce présidentielle par le président de la République Démocratique du Congo Félix Tshisekedi .
En 2001, Eddy Kapend ainsi que plusieurs dizaines de personnes avaient été emprisonnées après avoir été jugées coupables de participation à l’assassinat de l’ancien président congolais Laurent-Désiré Kabila dont il était aide de camp, par un tribunal militaire. Une condamnation qui, malgré des années, a continué à choquer les organisations de défense des droits humains
Plusieurs ONG, comme l’Association africaine pour la défense des droits de l’homme (ASADHO) ou la Voix des Sans Voix (VSV ), ont continué de demander la libération d’Eddy Kapend, bouc émissaire de l’affaire, selon certains.
Eddy Kapend , qui a toujours clamé son innocence, avait déjà bénéficié d’une réduction de peine à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance de la RDC le 30 juin 2020, lorsque le président Félix Tshisekedi avait annoncé la commutation des sentences et des grâces collectives pour plusieurs centaines de prisonniers.
Condamné à mort à l’issue de son procès, Eddy Kapend n’a jamais eu à affronter la sentence.
Aujourd’hui, l’ancien militaire et ses co-détenus graciés sont théoriquement libérables.
EDDY KAPEND : BIOGRAPHIE
Eddy Kapend Irung, né au Katanga en 1960, est un colonel de l’armée congolaise, qui aurait été impliqué dans l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila en 2001.
Fonctions
Chef d’état-major des Forces armées congolaises
Cousin du président Laurent-Désiré Kabila, il est originaire du Sud-Katanga. Diplômé d’une licence en philosophie et en droit de l’Université de Lubumbashi, il sert dans l’administration sous le régime de Mobutu Sese Seko.
Formé militairement en Angola au sein des Tigres Katangais, il se rapproche de l’Union des fédéralistes et des républicains indépendants dans les années 1990.
Relais de l’influence de l’Angola en RDC, il exfiltre le président Kabila pendant l’attaque rwandaise sur Kinshasa en août 1998 et gagne sa confiance.
Il remplace Joseph Kabila, fils de Laurent-Désiré Kabila, au poste de chef de l’armée congolaise le 20 octobre 1998, après que celui-ci a brièvement remplacé Célestin Kifwa.
Il devient, quelques mois plus tard, aide du camp du président Laurent-Désiré Kabila.
Le 16 janvier 2001, Eddy Kapend découvre Laurent-Désiré Kabila assassiné par Rashidi Mizele, son garde du corps. Ce dernier est immédiatement abattu par les soldats de garde.
Avec le général Yav Nawej Jean, le colonel Kapend travaille à l’ascension de Joseph Kabila comme successeur de son père.
Le 24 février 2001, il est arrêté et mis au secret. Une enquête est ouverte pour déterminer l’implication d’Eddy Kapend dans l’assassinat : il est accusé d’avoir tué le meurtrier, dissimulé l’arme du crime et manoeuvré pour prendre le pouvoir.
D’après Kapend, le meurtrier se serait suicidé et il accuse son accusateur, le procureur militaire et colonel Charles Alamba.
Il est condamné à mort à l’issue de son procès, sentence non encore exécutée.
En conséquence, les appels à sa libération se sont multipliés.
Par Africanews/CR