ImLe prix Nobel de la paix a, dans une déclaration, exprimé ses réserves face à la récente nomination par le président Félix Tshisekedi de Tommy Tambwe Ushindi à la coordination du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS).
La nomination, samedi 08 août 2021, du coordonateur du Programme DDRCS continue à susciter des polémiques en République démocratique du Congo. Dans une déclaration parvenue à Digital Congo et signée le 10 août 2021 par le docteur Denis Mukwege, ce dernier a exprimé sa « circonspection » quant à la nomination d’Emmanuel Tommy Tambwe Ushindi, un ex-seigneur de guerre. Mukwege constate que les différents accords politiques visant à mettre fin à la violence ont planté les graines de l’instabilité et de la culture de l’impunité en intégrant des éléments des groupes armés rebelles, congolais et étrangers, au sein des forces de sécurité et de défense de la République.
« C’est dans ce contexte que nous exprimonsnotre circonspection face à la récente nomination par ordonnance présidentielle d’un ancien chef rebelle du RCD-Goma, du M-23 et de l’ALEC, comme coordinateur du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation », a-t-il écrit dans ce document.
Celui que l’on surnomme « l’homme qui répare les femmes » a aussi rappelé que les processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion sous-financés et bâclés ainsi que les politiques de mixage et de brassage, souvent accompagnées de promotion, ont intégré l’indiscipline au sein des institutions. Et cela, jusqu’au plus haut niveau de l’Etat. Et en gratifiant ainsi des « criminels » au lieu de les traduire en justice, cette stratégie de « tireurs de ficelles » qui tapissent à Kinshasa, à Kigali (Rwanda), Kampala (Ouganda) et à Bujumbura (Burundi) encourage les groupes armés en brousses à attendre leur tour.
Il appelle également à la nomination des hommes et femmes intègres, « sans antécédent de violations graves des droits humains » pour assurer le relèvement des communautés affectées par les « exactions des milices qui sévissent dans notre pays depuis 25 ans et d’instaurer une paix durable ».
Par Dido Nsapu (DC)