Dix nouvelles fosses communes ont été découvertes dans la province du Kasaï (centre de RD Congo), secouée par des violences qui ont fait au moins 3 300 morts depuis août 2016. Le procureur de la République, qui a annoncé cette découverte lundi 26 juin 2017, a également indiqué avoir obtenu l’autorisation d’ouvrir une enquête sur le député Clément Kanku, soupçonné d’avoir encouragé les exactions.
C’est une nouvelle découverte macabre, faite par des employés de la Croix-Rouge congolaise dans la province du Kasaï. Une découverte confirmée par les autorités judiciaires congolaises. « Le commandement opérationnel vient de découvrir d’autres fosses communes sur l’axe Tshikapa-Sumbula-Diboko », a précisé en conférence de presse le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi.
Alertée par la Croix-Rouge, « une équipe importante sous la conduite d’un magistrat s’est déjà rendue sur le lieu depuis le samedi 24 juin 2017 sur instruction de M. l’auditeur général des Forces armées de la RDC », a détaillé le procureur général. « Le nombre de fosses communes et le résultat des exhumations qui seront faites seront communiqués ultérieurement », a-t-il par ailleurs ajouté. La découverte porte sur au moins dix fosses, ce qui porterait le nombre total de fosses communes découvertes dans la province du Kasaï à 52.
Plus de 3 300 personnes tuées selon l’Église catholique
La province du Kasaï est secouée par des violences depuis la mort de Kamuina Nsapu, un chef traditionnel tué dans une opération en août 2016. Depuis, miliciens et forces de l’ordre s’affrontent et multiplient les exactions. L’Église catholique du Congo a publié mardi 20 juin une « note technique » sur la base d’informations collectées auprès des paroissiens de la région.
Selon ce rapport, le bilan s’établit à plus de 3 300 personnes tuées depuis le début de la crise. Le même jour, Kinshasa présentait sa version des faits, sans pour sa part avancer un nombre de victimes. Environ 1,3 million de personnes originaires de la région du Kasaï ont été déplacées par les violences, et 30 000 se sont réfugiées en Angola.
JA/CR