Environ 300 tonnes de riz avarié issus des stocks du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été détruits par les autorités congolaises dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris mardi 28 avril 2020 de source officielle locale.
Les 5.922 sacs de riz ont été « déclarés impropres à la consommation » après deux séries d’expertises menées par l’Office congolais de contrôle (OCC) en mars 2020, a indiqué Sylvain Mbusa Kanyamanda, maire de la ville de Butembo dans la province du Nord-Kivu.
La destruction du stock a commencé samedi, a-t-il précisé. Des photos ont montré l’enfouissement des sacs de riz sous terre.
Le stock venait du Programme alimentaire mondial (PAM) qui a financé l’opération de destruction de ce riz destiné aux personnes guéries d’Ebola, selon le maire de Butembo.
La décision a été saluée par les représentants de la société civile.
« Nous regrettons cette perte énorme de denrées qui auraient dû aider des populations qui souffrent des affres de la guerre et des épidémies », a précisé à la presse Me Cathy Furaha, vice-présidente de la société civile de Butembo. Mais « les droits de l’homme, c’est aussi le droit de protection des consommateurs », a-t-elle ajouté.
Au total 13 millions de personnes sont en « insécurité alimentaire » en RDC, estime le PAM, qui tire régulièrement la sonnette d’alarme avec d’autres agences des Nations unies et les ONG.
« Parmi eux, 5 millions sont des enfants souffrant de malnutrition aiguë », ajoutait le PAM en 2019, considérant la situation alimentaire dans le pays comme l’une des plus graves au monde, avec le Yémen.
En 2019, le PAM affirmait vouloir aider 5,2 millions de Congolais « soit le même nombre qu’en 2018 ».
Des ONG redoutent une aggravation des problèmes de famine en Afrique avec la pandémie de nouveau coronavirus et les mesures préventives qu’elle entraîne.
Par La Libre Afrique/AFP