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RDC : des ONG s’opposent au « bradage » de la société publique Sokimo à la canadienne AJN

Le collectif d’ONG congolaises « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV) a demandé, samedi 27 juin 2020, au président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de commanditer un audit financier du patrimoine et des ressources humaines de la Société minière de Kilo-Moto (Sokimo), au sein du capital de laquelle le gouvernement de Kinshasa envisage de faire entrer la société canadienne AJN. La société civile congolaise dénonce depuis plusieurs semaines un protocole d’accord signé le 18 janvier dernier entre la société publique Sokimo, dont le siège est établi à Bunia, dans la province de l’Ituri (nord-est de la République démocratique du Congo) et la société AJN Resources, cotée aux bourses de Francfort (Allemagne) et de Vancouver (Canada), dont le PDG est le géologue allemand Klaus Peter Eckhof.

La « Coalition pour la Gouvernance des Entreprises publiques du secteur extractif » (Cogep), rassemblant des ONG travaillant sur les ressources naturelles, avait déjà demandé au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba d’annuler ce protocole d’accord, un Memorandum of Understanding (MoU). La Cogep estime la transaction « très défavorable » à la Sokimo, qui aurait cédé ses parts dans plusieurs mines d’or de l’Ituri pour 17 millions de dollars. « Un véritable bradage », selon la Cogep, citée par le site La Libre Afrique.

Samedi, le collectif CNPAV a, dans un memorandum reçu à Bruxelles par l’agence Belga, demandé à M. Tshisekedi de commanditer un audit financier, du patrimoine et des ressources humaines de la Sokima SA – une entreprise d’Etat transformée en 2009 en société commerciale – et de le rendre public.

Le CNPAV réitère son exigence d’une annulation du protocole d’accord entre la Sokimo et AJN, afin d’éviter que la société canadienne ne continue à lever des fonds sur les marchés internationaux, profitant des actifs souverains de la RDC à travers la Sokimo.

« Ce protocole d’accord entame la crédibilité de l’Etat congolais quant à la gouvernance de son secteur minier et des entreprises de son portefeuille », déplore le collectif.

Les ONG qui le composent appellent en outre au lancement d’appels d’offres « ouverts » et « compétitifs » afin de recruter de nouveaux partenaires pour la Sokimo après audit de ses ressources.

C’est le ministre du Portefeuille, Clément Kuete Nymi Bemuna, issu du Front commun pour le Congo (FCC), plate-forme politique de l’ex-président Joseph Kabila, qui a proposé d’approuver la cession des parts sociales de la Sokimo à la minière canadienne AJN.

Par La Libre Afrique/Belga

Oscar BISIMWA

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