Des milliers de manifestants étaient dans les rues de Kinshasa pour exiguer une « dépolitisation » de la Céni, samedi 13 novembre 2021.
Des milliers de militants de la société civile et de l’opposition ont répondu à l’appel des mouvements laïcs catholiques et protestants pour réclamer « la dépolitisation de la Commission électorale », dont le choix des membres est contesté, en particulier celui du chef de cette Céni, Denis Kadima suspecté de liens avec le président Félix Tshisekedi.
Malgré les fortes pluies, ils étaient des milliers répartis dans trois itinéraires. Comme prévu, les partisans de Joseph Kabila ont participé à la marche sans afficher leur appartenance politique. Dans cette foule hétéroclite, ils se serrent les coudes autour Ramazani Shadary : « Nous marchons contre la Céni, nous allons continuer jusqu’à ce que les incompétents qui sont des microbes politiques comprennent que le peuple dit « non » à leur dictature instaurée par Felix Tshilombo, une dictature qui dépasse celle de Mobutu ».
Un premier succès pour les organisateurs
C’est la première fois que le FCC manifeste aux côtés de la société civile et qu’il marche avec la coalition Lamuka portée par Martin Fayulu. Serait-ce un bloc anti-Tshisekedi ? Serge Wello de Lamuka, relativise : « Ici, il est question de la survie de l’État, de manifester de manière ponctuelle et après chaque parti va s’organiser. Ce n’est pas une alliance, ce n’est pas un rassemblement, ce n’est pas un contrat signé ».
Ils sont d’accord sur les mots d’ordre : retrait de l’ordonnance de nomination, en octobre dernier de Denis Kadima, expert électoral investi malgré l’opposition des églises catholiques et protestantes. « Ce n’est pas une opposition à sa personne, mais au processus qui a prévalu lors de sa désignation. Ce processus était truqué, il était tronqué. Ce n’est pas une politique de fait accompli qui va nous aider. Nous connaissons les erreurs du passé », explique Hervé Diakese, le porte-parole des organisateurs de la marche.
Cette première mobilisation est un succès, selon ses organisateurs qui n’excluent pas de continuer de manifester dans les prochains jours. Selon la police, près de 4 000 personnes ont participé à cette marche qui s’est déroulée sans incident majeur, les organisateurs ayant respecté les itinéraires convenus avec les autorités de Kinshasa.
« Nous disons consensus par rapport à la Céni. Le forcing de Kadima n’est pas acceptable. Nous ne voulons plus être roulé dans la farine. Nous voulons qu’il y ait un dialogue où nous allons nous retrouver avec des réformes consensuelles ».
« Nous devons mettre en place une Céni qui rassure toutes les parties présentes ».
Avec le correspondant de RFI à Kinshasa, Pascal Mulegwa