Le groupe des experts de l’ONU chargés de l’application des sanctions en République démocratique du Congo met en garde contre la prolifération des engins explosifs improvisés dans le nord-est du pays dans un rapport annuel remis au Conseil de sécurité et obtenu mardi 15 juin 2021 par l’AFP. « Le groupe recommande que le Conseil de sécurité charge la Monusco (force de l’ONU en RDC) d’améliorer sa capacité de lutte contre les engins explosifs improvisés », indique son rapport. Les Casques bleus doivent développer leurs « capacités de sensibilisation, de recherche, de détection et d’intervention sur les engins explosifs improvisés », précisent les experts dans leurs conclusions.
Les engins explosifs improvisés sont l’une des armes de prédilection des groupes armés, de l’Afghanistan au Sahel. En RDC depuis un an, « des groupes armés ont continué d’opérer dans une quasi-impunité dans l’Est », avec des infiltrations venant de pays voisins, indique le rapport.
Au cours de la période considérée, « en particulier dans les zones opérationnelles des ADF (groupe armé d’origine ougandaise des Forces démocratiques alliées), les incidents enregistrés sur l’utilisation d’engins explosifs improvisés se sont multipliés », rapportent les experts.
Selon eux, le recours à cette arme vise davantage à sécuriser le contrôle de zones – tout en s’accompagnant d’un nombre croissant de victimes civiles – qu’à être utilisé comme un outil terroriste.about:blank
Le groupe d’experts indique n’avoir « pas été en mesure d’établir (la preuve d’) un soutien direct ou d’un commandement et un contrôle du groupe Etat islamique sur les ADF, malgré les tentatives de ces derniers de montrer un alignement » sur cette organisation.
Dans leur rapport, les experts reviennent aussi sur la mort en février dans l’Est du pays de l’ambassadeur italien en République démocratique du Congo, Luca Attanasio, lors d’une attaque contre un convoi du Programme alimentaire mondial. Ils indiquent n’avoir pas pu établir l’identité des auteurs de cette attaque, en rappelant que des enquêtes nationale et internationale sont toujours en cours.
Début mai, Kinshasa a décrété un état de siège dans certaines régions, appelé à durer et qui se traduit par un transfert du pouvoir des gouverneurs à des militaires. Son objectif est d’éradiquer la violence des quelque 120 groupes armés actifs dans l’Est du pays, selon son président, Félix Tshisekedi.