Les Congolais de la République démocratique du Congo sont, peut-être en Afrique, la seule population qui ne détient pas la carte d’identité depuis 24 ans (17 mai 1997). Cette situation a été approuvée par la suppression de la mention «Tenant lieu de carte d’identité provisoire » par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui donnait pourtant l’ancienne carte (de 2006 et 2011) la valeur juridique de l’identité.
Avant les élections de 2006, des Congolais avaient été dotés d’une carte d’électeur qui faisait l’office de carte d’identité. Cette carte d’électeur de 2006 a été remplacée par une autre en 2011. Toutes ces deux cartes portaient, au verso, la mention « tenant lieu de carte d’identité provisoire ».
Par conséquent, l’exhibition de la carte d’électeur (carte d’identité) était obligatoire pendant la circulation et autres transactions bancaires. Curieusement, l’actuelle Commission électorale nationale indépendante (Céni) a biffé cette mention dans la nouvelle carte d’électeur. Est-ce par omission ou par autre intention cachée ?
À ce jour, l’unique document de valeur juridique d’identité est soit le permis de conduire ou le passeport. Et pourtant, la majorité des Congolais n’ont pas un véhicule pour chercher de se procurer un permis de conduire. Sans oublier qu’obtenir un passeport en RDC, c’est un casse-tête chinois. Car, le passeport congolais passe pour l’un des plus chers au monde : il coûte au minimum 100 dollars américains. Ce qui est onéreux pour un pays dont l’habitant vit en moyenne d’un dollar par jour. Sans oublier de longues démarches à mener pour l’obtention d’un passeport en République démocratique du Congo dans le délai.
Il convient de rappeler que le problème d’identité s’est aggravé en République démocratique du Congo depuis le 17 mai 1997, lors de l’avènement de l’AFDL à Kinshasa, où toutes les cartes d’identité de la deuxième République ont été détruites.
Même s’il faut reconnaitre que cette situation date de longtemps, mais on sait que lors de la deuxième République, la population zaïroise de l’époque avait une carte d’identité de la couleur verte, en matière plastique. Appeler parfois « Accordéon ». Cette carte a été éditée vers le début de l’année 1970, suivie d’une autre carte biométrique expérimentée à Kinshasa. Cette dernière n’a pas connue le succès et était donc passée dans les oubliettes.
Mais avant et après l’indépendance, le Congolais avait un livret d’identité. C’est grâce à ce document officiel que les autorités de l’époque arrivaient à contrôler les mouvements migratoires internes.
Le rôle d’une carte d’identité dans un pays est de permettre d’identifier les nationaux et les distinguer d’avec les étrangers. Elle est un élément-clé de la sécurité d’une nation.
Par Delphin Bateko M.