Le président d’Ensemble pour la République s’est exprimé pour la première fois au sujet de cette initiative législative qui écarte de la course à la présidence de la République les candidats qui ne sont pas nés de père et de mère congolais.
« Il s’agit clairement d’une ligne rouge. Si elle [loi Tshiani] venait à être ne serait-ce que programmée pour être débattue au Parlement, nous quitterions la majorité [Union sacrée] », a déclaré Moïse Katumbi dans une interview accordée à Jeune Afrique.
La loi Tshiani, endossée depuis par le député de l’Union sacrée, Nsingi Pululu, porte sur la modification de la loi sur la nationalité. Elle exclut toute possibilité à un Congolais né d’un parent étranger de briguer la magistrature suprême.
« Je ne peux pas accuser le pouvoir en place. Mais, je peux accuser une partie de l’Union sacrée, parce que ce projet de loi est porté par un député issu de ses rangs. La RDC de 2021 n’a pas besoin d’une loi comme celles qui furent votées en Afrique du Sud dans les années 1940. Notre pays ne s’honorerait pas à être le seul au monde à adopter un texte raciste, ségrégationniste et inconstitutionnel », a ajouté Moïse Katumbi, né d’un père juif et d’une mère congolaise et dont les ambitions pour la présidentielle de 2023 n’est que secret de polichinelle.
« Si une telle loi venait à s’appliquer, indique-t-il, cela signifierait que demain, concrètement, des jeunes Congolais ne pourraient pas prétendre aux plus hautes fonctions bien qu’étant compétents et méritants. Cela porte un nom : le racisme. »
Moïse Katumbi appelle le président Tshisekedi à « sonner la fin de la récréation », face à cette proposition de loi déposée il y a plus d’un mois, au bureau de l’Assemblée nationale.
Par Socrate Nsimba (DC)