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RDC-Combat du siècle Ali-Foreman (30 octobre 1974): la mémoire immortelle du «Rumble in the Jungle» de Kinshasa

Peinture «The Rumble in the Jungle 2019» par Mickaël Molinié.
Peinture «The Rumble in the Jungle 2019» par Mickaël Molinié. 

Le 30 octobre 1974, à Kinshasa (capitale de l’ex-Zaïre, actuelle RDC), avait lieu le combat de boxe de tous les superlatifs entre le champion du monde des lourds George Foreman et l’icône Mohamed Ali. À Aubervilliers, au club Boxing Beats, l’exposition « The Rumble in the Jungle » raconte cet affrontement hors du commun.

On l’a appelé « le combat du siècle », un surnom déjà utilisé avant et souvent repris depuis. Pour Mobutu Sese Seko, président du Zaïre de 1965 à 1997, c’était « un cadeau au peuple zaïrois et un honneur pour l’homme noir ». Don King, sulfureux homme d’affaires au passé lourd et artisan de l’événement, lui a trouvé le titre idéal, celui qui reste dans les mémoires et traverse les générations : « The Rumble in the Jungle », autrement dit en français « Le combat dans la jungle ».

Don King, Mohammed Ali, Mobutu Sese Seko à Kinshasa en 1974
Don King, Mohammed Ali, Mobutu Sese Seko à Kinshasa en 1974• Crédits : Wrasse Records (compilation Zaïre 74)

Le 30 octobre 1974, au Stade du 20 mai (actuel stade Tata Raphaël) au bord du fleuve Congo, l’un des plus mythiques combats de boxe anglaise a eu lieu. L’Américain George Foreman, détenteur des ceintures WBA et WBC de champion du monde depuis un an et demi et sa victoire violente contre Joe Frazier, a affronté au Zaïre son compatriote Mohamed Ali. C’est l’histoire de ce combat que retrace l’exposition tout simplement intitulée « The Rumble in the Jungle », dans la salle Boxing Beats d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), au nord de Paris.

Un mythe africain et américain

« Ce combat, c’est plus qu’un combat. Sur tout le continent africain, et particulièrement en RDC, il a laissé une trace. C’est devenu un mythe », résume Bruno Scaramuzzino, fondateur et dirigeant du label B’ZZ qui a mis sur pied l’exposition. Amoureux de l’Afrique – il dénombre une centaine de voyages sur le continent –, le galeriste s’est investi pour donner naissance à cet hommage au combat qui a vu Mohamed Ali, déchu de ses titres en 1967 après son refus d’incorporation pour la guerre du Viêt Nam, remonter sur le trône dans un environnement aussi exceptionnel.

Et Bruno Scaramuzzino l’assure : la salle Boxing Beats d’Aubervilliers est l’endroit parfait. « C’est une salle historique de la banlieue. C’est bien, comme endroit, pour présenter une exposition sur Mohamed Ali et ses combats. Ça donne un sens supplémentaire », explique-t-il. Et Saïd Bennajem, l’homme à la tête de Boxing Beats, est « très fier » de voir sa salle garnie de tous ces souvenirs de Kinshasa 1974.

« Ali représente vraiment la boxe. Je suis très content que Bruno ait décidé de faire son exposition ici. C’est dans le sens : c’est une belle salle, il y a un portrait géant de Mohamed Ali dessiné sur les murs, il y a l’histoire des grands champions étalée sur les murs… C’est une grande fierté », nous confie l’homme qui a notamment coaché Sarah Ourahamoune, championne du monde et moult fois titrée, dont une médaille d’argent aux JO 2016.

« Un tableau de boxe montrant un KO de Mohamed Ali a un autre sens ici, à Aubervilliers, que dans les grands lieux de Paris. (…) C’est l’avenir du métier de galeriste. On aurait pu faire cette exposition dans une galerie traditionnelle, avec de grands murs blancs, une coupe de champagne, un jeudi soir avenue de Matignon… Mais je trouve que ça a plus de sens ici », renchérit Bruno Scaramuzzino.

Des trésors inédits à découvrir

L’histoire de ce Foreman-Ali (Foreman étant alors champion du monde en titre, l’usage veut que son nom soit cité en premier) est vieille de 45 années maintenant, mais elle ne s’efface pas. La disparition de « The Greatest » (« Le plus grand ») en juin 2016 ne l’altère pas. Au contraire, des décennies après, des reliques inédites ressurgissent dans l’exposition «The Rumble in the Jungle». C’est le fruit du travail de Bruno Scaramuzzino, qui a par exemple retrouvé la trace de Francis Matton.

Aujourd’hui octogénaire, celui qui fut photographe a vécu à Kinshasa et documenté la vie de la capitale pendant plus de 40 ans. Ainsi, Francis Matton a couvert les événements de 1974, et des photos jamais publiées jusqu’à présent sont à découvrir à Aubervilliers : Ali et Foreman au milieu des Kinois, Ali défiant Foreman sur le ring, Ali posant à côté de James Brown, l’un des invités du Festival Zaïre 1974

Au Boxing Beats, on peut ainsi voir des photos, des peintures, des sculptures, des vidéos, des bandes-dessinées… De multiples œuvres produites par des artistes africains – Plaz, Cheri Chérin, Dolet Malalu, Dieudonné Fokou, JC K-Bo, JC Lofenia… – et qui s’inscrivent dans la lignée de ce que fut « The Rumble in the Jungle » au milieu des années 1970. Ce fut plus qu’un simple championnat du monde de boxe. C’était l’arrivée de l’icône Ali sur la terre de ses ancêtres, où il fut accueilli comme un héros de la lutte pour les droits des Afro-Américains. C’était l’œuvre de Mobutu, désireux de redorer son image et de montrer au monde un Zaïre fort. C’était le sport-business de Don King, à coups de millions de dollars (des sommes jamais vues jusqu’alors dans la boxe).

« C’était un événement sportif, artistique, culturel et politique majeur, autour d’un mec hors du commun. (…) Tout cela a créé une aura autour de ce moment, une aura qui s’est développée, que la mémoire a transformé. C’est comme ça que se construisent les mythes », synthétise Bruno Scaramuzzino.

« C’est un devoir de remémorer ce qu’Ali et Foreman nous ont laissé »

Saïd Bennajem était encore enfant quand George Foreman et Mohamed Ali se firent face dans la nuit de Kinshasa. Leur affrontement, il le connaît bien sûr. Qui aime la boxe a forcément entendu parler du « Rumble in the Jungle ». « Parce que c’est Ali, parce que c’est Foreman, deux monstres de la boxe. Ali avec son exubérance et son histoire, Foreman le grand frappeur avec ses marteau-pilons dans les mains… On pensait que Foreman allait gagner, on le croyait imbattable. Mais Ali a eu une stratégie énorme qui a consisté à le fatiguer pendant sept rounds pour le mettre KO au huitième », raconte-t-il.

Entre le natif de Louisville, né Cassius Clay, et le peuple du pays alors connu sous le nom de Zaïre, la relation fut exceptionnelle. « Ali, bomaye ! » (« Ali, tue-le ! » en lingala), scandaient-ils à chaque apparition de l’idole. « J’adorais les Zaïrois et ils me le rendaient bien. Je n’avais jamais reçu autant d’encouragements et de témoignages d’affection. Les gens faisaient la queue dans les rues pour me voir, et j’aimais me mêler à eux, les entendre me raconter leur vie. Je passais beaucoup de temps avec eux parce que nous nous respections. Et je sais que cela mit Foreman hors de lui de constater que j’étais le champion du peuple à l’autre bout du monde », écrivait Mohamed Ali dans son autobiographie L’Âme du papillon (éditions Presses du Châtelet).

Aujourd’hui, Saïd Bennajem estime avoir « le devoir de remémorer ce qu’Ali et Foreman ont laissé à la boxe ». Peu de grands boxeurs des années 1960-1970 sont encore de ce monde. Avant Ali en 2016, Sonny Liston (1970), Jimmy Young (2005), Floyd Patterson (2006), Joe Frazier (2011) et Ken Norton (2013) sont partis. « The Greatest », décédé à l’âge de 74 ans, et « Big George », aujourd’hui âgé de 70 ans, ont contribué à l’écriture d’une grande page du noble art à Kinshasa au siècle dernier. « C’est un devoir de mémoire. Ils nous ont laissé une mission : continuer à valoriser la boxe et à former de grands champions », martèle Saïd Bennajem. « The Rumble in the jungle » s’est tenu en 1974 ; le gong final du combat sonna à la huitième reprise, mais il résonne toujours.

The Rumble in the Jungle (littéralement « La baston dans la jungle ») est un combat de boxe qui a opposé les Américains Mohamed Ali et George Foreman au Congo (RDC) en 1974 pour le titre de champion du monde poids lourds de boxe anglaise .

Contexte politique

Le combat dans un contexte de guerre froide

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Le contexte de guerre froide qui se définit à travers le monde autour des idéologies dites « de démocratie libérale et des démocraties sociales », est présent sur le continent africain[1]. Le 30 juin 1960 à l’issue de la conférence de la table ronde tenue à Bruxelles, le Congo devient officiellement indépendant et le pays devient un enjeu géopolitique. Les nations associées au pouvoir colonial belge et américain ne voient pas d’un bon œil la vision nationaliste d’un Patrice Lumumba, qui est aussi très populaire dans la communauté afro-américaine et d’un Joseph Kasa-Vubu plus fédéraliste et modéré comme président[2]. Ces personnalités tentent de donner une dignité humaine, une solidarité sociale et une sécurité sociale aux Congolais. Toutefois, dans un contexte de guerre froide, les autorités américaines et belges craignaient que l’hostilité de Lumumba envers l’Occident, dont son discours du 30 juin 1960 donnait déjà le ton, ne menace leurs intérêts, le suspectant également de vouloir se rapprocher de l’URSS.” Le 11 juillet, Moïse Tshombe, anticommuniste et proche du régime libéral colonial, déclare l’indépendance du Katanga, ce qui résulte en guerre civile, l’assassinat du premier ministre Patrice-Emery Lumumba, démocratiquement élu, par les autorités belges et américaines par le biais de la CIA[3]. Antoine Denis N’Dimina-Mougala concernant l’assassinat dit que « la monarchie belge était au courant du complot contre Lumumba […] des intentions de Tshombé et de Mobutu d’éliminer Lumumba ». Finalement l’opportunisme d’une prise de pouvoir par Mobutu est vu comme un baume, ce dernier est perçu comme un homme pouvant stabiliser cet État en déliquescence, grâce à un culte de la personnalité (« le grand léopard »). Il devient donc le père de la nation.

Authenticité et zaïrisation dans la présidence de Mobutu en vue du combat

On doit prendre le « Rumble in the jungle » dans un contexte de la politique d’authenticité du président Mobutu. Elle prend fondement en 1971 trois ans avant le couronnement du nouveau champion Mohamed Ali. Ce concept se définit comme « la recherche d’une méthode appropriée de développement adapté à un pays sous-développé »

L’authenticité pour Mobutu est une « prise de conscience du peuple zaïrois de recourir à ses sources propres, de chercher les valeurs de ses ancêtres afin d’en apprécier celles qui contribuent à son développement harmonieux et naturel. C’est le refus du peuple zaïrois d’épouser aveuglément les idéologies importées ». On peut imaginer avec cette manière de prendre le pouvoir que l’événement sportif est nécessaire pour l’avancement de la nation. De cette vision se dégage un exemple tel que le costume européen sera remplacé par l’Abacost. On change les noms, on passe du Congo au Zaïre par exemple. Dans cette perspective, le président appliquera des réformes pour émanciper la population congolaise. Le taux d’alphabétisation à cette époque est de 65 %[8], Mobutu construit un système d’éducation avec une université. On construit aussi de nouvelles routes goudronnées, on modernise les bâtiments publics, améliore l’accessibilité à l’eau potable et à l’électricité, on construit des complexes hôteliers pour les plus fortunés.

Il faut sortir l’« européen » de la culture africaine. Ils doivent retourner à leurs racines traditionnelles pour ainsi favoriser la décolonisation de la population au sein du pays. Par contre, il ne faut pas oublier la réalisation d’une construction d’un stade aux dimensions internationales pour éventuellement accueillir des éventements sportifs d’envergure. Toujours dans cet élan d’authenticité, le principe évoque l’idée du nationalisme congolais et d’autre part sur le noble héritage de l’africanité[5]. Le point culminant de son authenticité c’est son propre changement de nom : « de Joseph Désiré Mobutu, il devient Mobutu Sesse Seko Kuku Ngbendu wa Zabanga : le guerrier tout-puissant et victorieux à qui rien ne résiste »[9]. Pour Jonathan Eig « une rencontre entre deux noirs dans un pays de noir organisé par des noirs et attendu par le monde entier : voilà une victoire du mobutisme ». Bien que les habitants vivent sous le patriarcat d’un homme, « père de la nation », et sous l’hégémonie d’un parti unique, cet événement a pu réveiller une flamme d’unité autour d’un moment historique.

Décision du combat au Zaïre

Le sport devient un moyen de promotion politique, on pense aux Jeux olympiques de 1936, à Berlin sous le régime nazi, ou au combat « Thrilla in Manila » qui faisait la promotion de la politique du président Ferdinand Marcos. Le monde occidental avait une vision négative de la politique d’authenticité de Mobutu. Le président voulait effacer la mauvaise perception du contexte de l’Indépendance du Congo en 1960. On aurait pu envoyer les deux pugilistes au Kenya, ancienne colonie anglaise, ou bien au Sénégal, ancienne colonie française, on a finalement choisi le Zaïre parce qu’il y avait une très forte dichotomie entre le régime belge de Léopold II et le régime français et anglais[11]. Ce pays a été victime du pire impérialisme qui soit ; mains coupées, extraction du caoutchouc et de l’ivoire en proportions inégalées, etc.. Ce combat, c’est aussi un retour aux racines du peuple afro-américain. L’argent remis aux boxeurs passera à l’histoire, cinq millions de dollars chacun pour huit rounds dû au KO[8]. Le prix des billets était d’environ 2 000 dollars[8] et plus pour ce combat légendaire selon les organisateurs.

Contexte culturel du combat

Panafricanisme de l’évènement et fête Amérique/Afrique

La couverture médiatique est importante pour comprendre la diffusion du panafricanisme. L’hebdomadaire panafricaniste Jeune Afrique couvre tout du combat, tout comme le journal de Côte d’Ivoire Fraternité Matin[7]. On pouvait lire sur les murs « Président Mobutu grâce à ce combat de boxe, Kinshasa deviendra pour un moment la capitale du monde entier »[12] ; Kinshasa est promue « capitale des noirs » le temps d’une soirée.

Mohamed Ali s’inspire des dires de Marcus Garvey et de William Du Bois sur cette idée d’un nationalisme noir et d’un retour aux racines africaines. Il se dit « africain » et, dans ce contexte, s’il était le « gentil », le « méchant » était forcément Foreman. Le grand George Foreman, ne sachant pas que le chien était associé au régime colonial[7], avait amené son animal de compagnie. Même sa tenue vestimentaire pouvait laisser penser qu’il n’avait pas l’Afrique à cœur, il était vêtu à l’occidental d’une salopette en jean et portait une casquette. Ali le couvrait d’injures en prétendant qu’il était associé au pouvoir belge.

Accomplissement de plusieurs années de préparation, Mobutu et le promoteur Don King tentent d’ériger avec ce combat un sentiment nationaliste à une époque où les États-Unis rencontrent d’importants problèmes de société liés à la ségrégation raciale et aux droits civiques. Le promoteur Don King établira dans le cadre du combat de grandes festivités autour des arts des diasporas africaines. Des noms comme James BrownB. B. King et Lloyd Price sont chargés de propager la fierté noire. L’Amérique latine s’invite aussi avec Celia Cruz, qui revendique un lien très fort avec son afro-cubanité. Pour compléter cette liste d’artistes ayant contribué aux soirées d’avant combat, on compte Miriam Makeba et Hugh Masekela, tous deux exilés d’Afrique du Sud et actifs contre l’apartheid[7].

Vêtement africain et relation à l’Afrique avant le combat

L’idée du promoteur est de faire de l’ensemble de l’événement une extension du Festival des arts nègres lancé en 1966 par le poète et président Senghor dans la capitale sénégalaise Dakar[7], ou du concert Soul to Soul de 1971 au Ghana. Le combat en serait le point culminant.

Un élément central est l’emploi par Mohamed Ali des vêtements comme symbole marqué de son appartenance africaine. Habillé de tenues locales, utilisant souvent le pagne imprimé et le wax adopté par l’Afrique de l’Ouest, le boxeur du Kentucky choisi pour le combat « un peignoir blanc en basin damassé décoré de bandes tissées de fil indigo et blanc provenant d’Afrique de l’Ouest ». Il y a aussi sa ceinture dont les extrémités sont « embellies d’un travail de perle caractéristique du peuple Kuba du Zaïre », comme le mentionne Claude Boli dans son livre Mohamed Ali. Passant du temps dans les rues avec les jeunes, organisant des rencontres pour parler du combat, Ali est adulé, les gens criant sur son passage « Ali bomayé ! Ali Bomayé ! », soit « Ali tue le, Ali tue le ! ». Son engagement dans la lutte contre la ségrégation et son refus d’aller se battre au Viêt Nam sont des raisons pour lesquelles les Africains l’adorent. En peu de temps, Muhammad Ali, séducteur hors pair, doué pour les déclarations fracassantes, s’attire la sympathie du public.

Fierté envers le combat et envers Mohamed Ali

Pour Mohamed Ali, ce combat est plus qu’un simple combat de boxe, c’est un événement transcendant, comme une renaissance. En apprenant quelques mots en lingala, la langue nationale du Zaïre, le boxeur de Louisville permet à ses habitants de penser que le monde les regarde. Comme le mentionne l’article paru dans l’édition de Jeune Afrique du 9 novembre 1974 « l’enjeu était autrement plus important et le Zaïre a démontré à cette occasion sa capacité d’organiser à la perfection une compétition sportive du plus haut niveau ». Pour les Zaïrois, c’est le retour d’une fierté oubliée, pour les nations africaines et américaine, le combat représente une certaine forme de réconciliation, un espoir qui permet aux Africains de passer à une phase d’autodétermination politique, culturelle et économique.

Le combat du 30 octobre met en lumière une Afrique fière et contemporaine, la retransmission télévisée est disponible partout dans le monde. Le New York Times estime avant le match que cinquante millions de personnes devraient le visionner en direct, et que de 300 à 500 millions le regarderont en différé[15]. Plus de 80 000 spectateurs assistent au combat, dont environ 40 000 Zaïrois, mais pas Mobutu, qui craint pour sa sécurité. À la victoire de Mohamed Ali, les Zaïrois sortent dans les rues, chantant et criant « Ali, Ali, Ali ! ». À cet instant, le Zaïre est dans l’Histoire, il est ancré dans la réalité historique parce que ce combat a transcendé le sport.

Ce combat est un capital culturel comme le disait Bourdieu. Il est parvenu à « briser ce qu’il pouvait briser dans la citadelle du racisme ».

Déroulement du combat

Le combat, organisé par Don King, est rendu possible par l’offre de cinq millions de dollars faite au champion et au challenger par le dictateur Mobutu Sese Seko qui souhaite ainsi faire la promotion de son pays. L’annonce du combat a lieu le 20 mai 1974.

Les deux champions s’entraînent tout l’été à Kinshasa, Ali faisant notamment de longues courses le long du fleuve Congo afin de parfaire son endurance. L’affrontement est initialement prévu le 25 septembre mais est repoussé, Foreman devant soigner une coupure au-dessus de l’œil[16],. Le combat se déroule à 4 heures du matin (il peut ainsi être diffusé en direct à la télévision américaine à 22 heures) le 30 octobre 1974, à Kinshasa, dans le stade du 20 mai contenant près de 100 000 spectateurs dont la majorité crie en lingala « Ali bomaye ! » (« Ali tue le ! » en français).

Ali, dont le meilleur coup est le jab et dont le principal atout est la mobilité, reste la majeure partie du combat dans les cordes (l’équipe de Foreman accusera les soigneurs d’Ali d’avoir distendu les cordes quelques minutes avant le combat mais l’arbitre Zack Clayton a vérifié leur tension) et surprend Foreman en lui envoyant dans les premiers rounds plus de directs du droit que du gauche. La garde haute, encaissant avec douleur les coups violents du champion et rebondissant contre les cordes, Ali trouve le moyen d’épuiser Foreman et de l’obliger à combattre plus de cinq rounds. À bout de souffle, le visage tuméfié par les coups d’Ali, Foreman tombe KO au 8e round se relevant une seconde trop tard. Mohamed Ali reprend ainsi son titre dix ans après son premier combat contre Sonny Liston.

Par Nicolas Bamba (RFI)/Wikipédia

angelo Mobateli

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