Après un mois et trois semaines, les victimes des pluies torrentielles de décembre 2020 à Mbanza-Ngungu gardées à la morgue de Nsona-Nkulu
ont été portées en terre au cimetière Mwakasa. Fort émoi.
La plaie déjà bâillante de Miadzikila s’est encore ravivée. Sous le hangar de la morgue de Nsona-Nkulu, il découvre 18 cercueils. Sept sont ceux de ses membres de famille : six filles et un garçon. Un mur s’était écroulé sur eux. »C’est une douleur de ma vie que je ne saurais décrire. C’est choquant ! Il ne me reste qu’une fille », larmoie-t-il. Sur une photo, les visages de ses enfants.
Emoi
Les 2 et 3 décembre 2020, deux pluies torrentielles ont détruit notamment des maisons à Mbanza-Ngungu. Dix-huit personnes sont mortes. Devant le cercueil de sa fille, un parent craque. »La revoir dans ce cercueil, c’est renouveller ma douleur. Je regrette que son inhumation arrive tard », pleure-t-il. Ces pleurs sont contagieux. Des habitants de leurs quartiers comparaissent avec eux. D’autres qui ne comprennent pas avoir perdu plusieurs membres de familles d’un trait attribuent cela à des sorciers.
A la morgue, c’est aussi des instants de prières, des chants…
Non urbanisés, certains quartiers de Mbanza-Ngungu sont un danger pour les habitants. »Oui nous avons des problèmes de logement, oui nous voulons devenir propriétaire, c’est un droit légitime. Mais nous devons savoir que la nature à ses caprices, elle est plus forte que nous les hommes. Là où nous devons construire nos maisons, là où nous devons acheter nos parcelles doit être bien choisi », a conseillé le gouverneur.
Le gouvernement provincial a pris en charge les obsèques. Atou Matubuana, le gouverneur et des députés provinciaux ont accompagné les dépouilles mortelles au cimetière Mwakasa, leur dernière demeure.
»Merci papa gouverneur mais aussi à tous ceux qui nous ont aidés. Pour nos frères disparus, reposez en paix », a souhaité le représentant des familles endeuillées.
Par Jean-Luc Kissakanda (Infobascongo)