Jeune Afrique a pu consulter mercredi 3 mai 2017 le rapport de la commission ad hoc sur la décrispation politique en RDC adressé fin mars au président Kabila. Un document confidentiel qui recommande entre autres le retour en « homme libre » de l’opposant Moïse Katumbi au pays. En voici les raisons.
Sur 29 pages, la commission épiscopale ad hoc sur la décrispation politique en RDC (CEDP), revient sur les cas emblématiques de deux opposants congolais, Moïse Katumbi et Jean-Claude Muyambo, poursuivis dans un litige immobilier qui constitue en fait, selon les évêques, un procès politique.
Entre le 25 janvier et le 16 février 2017, les six membres de la CEDP – Mgrs Félicien Mwanama (évêquee de Luiza), Nicolas Djomo (évêque de Tshumbe), Fidèle Nsielele (évêque de Kisantu) ainsi que l’abbé Symphorien Lopoke, Me Chris-Cicéron Bakuma (avocat conseil de la Cenco) et Godefroid Manzala (procureur général émérite) – ont échangé avec les différentes institutions et personnalités intervenues dans les dossiers concernés. Ils ont été à Lubumbashi où se trouve l’immeuble au cœur de la querelle, puis Kinshasa, Bruxelles et Paris. Qu’ont-ils trouvé ?
De « graves irrégularités »
Après ces entretiens et une analyse approfondie des dossiers, la commission mise en place par les évêques catholiques a relevé de « graves irrégularités tant dans la cause et l’objet du litige que dans la forme du droit ».
La commission pointe notamment le « montage du dossier judiciaire contre M. Moïse Katumbi Chapwe ». Alors que ce dernier a été notamment condamné à trois ans de prison pour usage de faux dans le litige immobilier l’opposant à un citoyen grec, les membres de la CEDP ont découvert une incohérence dans la chronologie des faits imputés à l’opposant
« Moïse Katumbi est parti en exil en 1997 (…), soit près d’une année avant la date de signature de l’acte de vente en question, mais aussi il est revenu au pays en 2003 (…), soit plusieurs mois après le 25 avril 2002, date à laquelle le conservateur [des titres immobiliers] affirme que le vendeur et l’acheteur ont comparu devant lui à Lubumbashi », soulignent-ils.
JA/CR