Du poulet abattu sur le marché de Kinshasa, décembre 2010
La Fédération des entreprises du Congo (FEC) appelle à l’arbitrage du Premier ministre afin de trouver une solution concertée liée à la nécessité de baisser les prix des produits de première nécessité tel que décidé au dernier conseil des ministres. Dans une correspondance adressée vendredi 25 juin 2021 au ministre de l’Economie nationale, son administrateur délégué parle plutôt d’une imposition d’une structure des prix qui ne prend pas en compte les couts justifiés par des pièces comptables. Kimona Bononge dénonce une approche de l’administration de l’économie qui viole une disposition légale relative à la liberté des prix et à la concurrence.
Dans cette correspondance, la FEC estime que le ministre de l’Economie nationale a fait des annonces, en date du 24 juin 2021, qui dénotent, selon elle, une volonté affichée d’imposer une structure unique des prix des biens de première nécessité à tous les importateurs pour la simple raison qu’ils ont refusé d’apposer leur signature sur le procès-verbal (PV).
A en croire cette source, ce procès-verbal contenait des résolutions qui ne prenaient pas en compte la réalité d’exploitation et le contexte du climat des affaires en RDC. Kimona Bononge, Administrateur délégué de la FEC souligne que sa structure est consternée par cette attitude.
Il dénonce cette approche de l’administration de l’économie qui, manifestement viole une disposition légale, relative à la liberté des prix et à la concurrence, en ce que les prix des biens et des services sont librement fixés par ceux qui en font l’offre, bien entendu, sous réserve du contrôle a posteriori.
L’Administrateur délégué de la FEC fustige par ailleurs les menaces proférées à l’endroit des dirigeants des entreprises pour les contraindre à appliquer une structure des prix qui, selon lui, ne tient pas compte de la vérité des prix, alors que les éléments supposés élagués pour alléger ladite structure, constituent des charges réelles d’exploitation.
Ci-dessous la décision du gouvernement réuni en Conseil des ministres vendredi 25 juin 2021 sur la question des prix des produits alimentaires importés.
IV.2. De la situation des produits surgelés d’importations vendus sur le marché à Kinshasa
Sur la même lancée, le Ministre de l’Économie Nationale également a fait le point sur les concertations similaires avec les opérateurs du secteur des produits surgelés dans le but de nettoyer la structure des prix de ces produits de grande consommation pour aboutir au
« prix juste ».
Sur base des éléments recueillis et des déclarations faites par les opérateurs économiques ainsi que les informations obtenues sur le lieu d’approvisionnement en Namibie, l’analyse faite au niveau du Ministère de l’Économie Nationale a répertorié au moins 36 éléments irréguliers non incorporables dans les structures des prix qui les surchargent sensiblement et amenuisent par conséquent le pouvoir d’achat de la population.
Les calculs faits par le Ministre de l’Économie Nationale élaguant toutes les incohérences n’ont fait l’objet d’aucune contestation par les opérateurs du secteur lors des concertations. Les prix suivants devraient être appliqués pour les produits importés sur le marché de Kinshasa :
- Cuisses de poulet: moins de 10 USD par carton de 10 kilos contre 21 USD pratiqué (soit 4 200 CDF le kilo) ;
- Poulet entier : autour de 10 USD par carton de 10 kilos contre 28 USD pratiqué (soit 5 600 CDF le poulet) ;
- Côtes de porc : autour de 15 USD par carton de 10 kilos contre 22,70 USD pratiqué (soit 4 540 CDF le kilo) ;
- Chinchards 16+ : autour de 17 USD par carton de 30 kilos contre 42,90 USD pratiqué (soit 2 860 CDF le kilo).
En considération de ce qui précède, les mesures suivantes ont été arrêtées par le Gouvernement :
- L’application des prix issus des concertations entre le Ministre de l’Économie Nationale et les opérateurs économiques du secteur des produits surgelés ;
- Une mission urgente sera dépêchée en Belgique auprès de la société PLUVERA en vue de vérifier les valeurs FOB des volailles exportées à destination de la RDC ;
- La levée des barrières routières irrégulières qui surchargent les prix des produits de première nécessité ;
- La rationalisation des prélèvements parafiscaux dans la structure des prix des produits de première nécessité ;
- La redynamisation du Comité de suivi des prix des produits de première nécessité pour un suivi de proximité ;
- L’application scrupuleuse de la règlementation sur les services habilités à exercer aux frontières conformément au Décret-Loi en vigueur ;
- L’extension des travaux de rationalisation des structures des prix aux autres denrées alimentaires produits localement.
Le Conseil des Ministres a également approuvé ce dossier.
Avec RO/ACP