Un ancien officier de haut rang de la rébellion hutu rwandaise des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) a été arrêté par des hommes armés dans l’Est troublé de la République démocratique du Congo, a-t-on appris vendredi 4 juin 2021 de sources concordantes.
« Augustin Nshimiyimana, ex-chef adjoint des renseignements des FDLR/FOCA a été arrêté dimanche dernier dans une église à Ngungu dans le territoire de Masisi », a déclaré à l’AFP un porte-parole de ce mouvement rebelle.
M. Nshimiyimana « participait à une cérémonie de baptême des enfants » dans cette cité où il vivait avec sa femme, a-t-il indiqué sous couvert d’anonymat.
L’arrestation a été menée par « des hommes armés en tenue de l’armée régulière venus avec 6 motos. Après son arrestation, ils sont partis avec Augustin Nshimiyimana », a-t-il précisé.LIRE AUSSI :Les FDLR nient leur implication dans l’attaque mortelle contre l’ambassadeur Attanasio en RDC
Le colonel Augustin Nshimiyimana était le commandant adjoint des FDLR chargé des renseignements de 2012 à 2019, avant de faire désertion.
L’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa, Vincent Karega , a de son côté affirmé sur Twitter que « les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) ont capturé un grand colonel (Mr Augustin Nshimiyimana) des forces génocidaires FDLR en maquis en RDC ».
« Vive l’État de siège pour la paix en RDC et dans la région des Grand Lacs« , s’est-il réjoui.
La province du Nord-Kivu comme celle de l’Ituri voisine sont placées sous le régime de l’état d’urgence depuis le 6 mai par le président congolais Félix Tshisekedi.
Le chef de l’État a proclamé cette mesure exceptionnelle pour une période de 30 jours (renouvelable) pour venir à bout des groupes armés qui sévissent dans ces régions frontalières du Rwanda et de l’Ouganda.
L’annonce de l’arrestation d’ Augustin Nshimiyimana a été relayée à Kigali par le quotidien rwandais The New Times.
Vendredi 4 juin 2021 matin, l’armée congolaise n’avait pas encore communiqué sur cette affaire.
Les FDLR, en lutte contre le régime de Kigali, sont l’un des nombreux redoutables groupes armés qui menacent et s’en prennent au quotidien aux civils dans l’est de la RDC.
Certains des fondateurs des FDLR ont participé au génocide des Tutsi en avril-juillet 1994 au Rwanda (800.000 morts), avant de se réfugier dans l’est de la RDC, déstabilisant durablement la région.
Leur chef Sylvestre Mudacumura a été tué dans le Nord-Kivu en septembre 2019.
Avec VOA/AFP