Militaires FARDC avec un lance roquettes, Sud Kivu, 2006.
Le commandant de la 3e zone de défense, général Yav Irung, a lancé lundi 26 juillet 2021 un dernier appel à tous les groupes armés locaux et étrangers, encore actifs dans sa zone de responsabilité au Sud-Kivu, à déposer les armes et à se rendre aux FARDC.
Cet appel a été lancé dans un communiqué lu à la presse de Bukavu par le capitaine Nestor Mavudisa, porte-parole de la 3e zone de défense.
« Le commandant de la 3è zone de défense vient de lancer un dernier appel à tous détenteurs illégaux d’armes de guerre à pouvoir les déposer sans condition et qu’ils se rendent aux forces de sécurité et de défense. Le communiqué et l’appel concernent tous les groupes armés qui se trouvent encore actifs dans le secteur de la 3e zone de défense, que ce soient les groupes armés étrangers que les groupes armés locaux », a déclaré le capitaine Mavudisa.
Dans ce communiqué, le général Yav Irung demande « à l’ensemble de la population, de la 3e zone de défense, de dénoncer tous les renégats qui détiennent encore ces armes afin qu’ils soient traqués partout où ils se cacheraient ».
Le communiqué précise également qu’il y a un service de réinsertion mis en place pour les miliciens qui accepterons de déposer les armes.
Ceux qui ne voudrons pas obéir, en revanche, seront traqués et désarmés de force conformément à la constitution, mais aussi à l’ultimatum lancé par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, « qui veut la pacification du territoire national. Ceux qui ne vont pas déposer les armes seront assurément traqués. Et c’est pour bientôt », menace-t-il.
Pour le capitaine Nestor Mavudisa, cette mesure est prise en vue de rétablir la paix et restaurer l’autorité de l’Etat dans la région.
Près d’une cinquantaine de groupes armés encore actifs
Les éléments d’un groupe d’autodéfense populaire de Lemera dans les moyens plateaux d’Uvira, à Mulenge, Sud-Kivu année 2012.
Près d’une cinquantaine de groupes armés locaux et étrangers opèrent dans la province du Sud-Kivu. Les plus actifs sont signalés dans les territoires d’Uvira et de Fizi-itombwe. Plusieurs parmi eux n’existent plus après le décès de leur commandant ou seigneur de guerre. C’est le cas de Bede, Simuzizi et Karakara dans la plaine de la Ruzizi et la chefferie de Bafuliiru. Radio Okapi présente la cartographie des groupes armés dans la partie Sud de la province du Sud-Kivu.
Selon des sources au sein des services de sécurité, les groupes armés les plus virulents et actifs sont présents sur l’axe Bijombo et Minembwe. Il s’agit notamment des groupes Gumino et Twirwaneho.
Le groupe Twirwaneho est dirigé par le colonel déserteur des Forces armées de la RDC (FARDC), Michel Makanika, avec un effectif estimé à quelques centaines d’hommes localisés dans le groupement Balala Nord, en territoire de Fizi.
Sur le même axe Bijombo-Minembwe, l’on retrouve aussi des combattants dits Maï-Maï notamment les Maï-Maï Mulumba basé à Mimbililo, et le groupe Ebwela à Kipupu, indiquent les mêmes sources.
Tous ces groupes sont accusés de plusieurs exactions dans la zone dont les pillages des habitations, les vols de bétails, l’érection des barrières illégales, de tueries et les déplacements forcés des populations civiles, d’après des témoignages dans la région.
Par ailleurs, sur l’axe Baraka, on y retrouve le groupe Yakutumba basé dans les forêts de Hewa Bora, de Ngandja ainsi que vers Kilembwe.
Biloze Bishambuke, c’est un autre groupe armé localisé à Milimba, dans le territoire de Fizi. Alors que les groupes Kijangala et Buhirwa sont déployés sur l’axe plaine de la ruzizi et la chefferie de Bafuliiru, précisent ces sources.
Elles ajoutent que, la plupart de ces groupes armés locaux d’Uvira, Fizi et Itombwe attendent le programme national DDRC-S du gouvernement annoncé en début de cette année par le chef de l’Etat lors de son premier passage à Goma au Nord-Kivu.
Au-delà des groupes armés locaux, Uvira, Fizi et Itombwe regorgent des forces négatives étrangères, selon les services habilités. Des combattants rwandais du CNRD, ex-FDLR, et des rebelles burundais notamment ceux du FNL, le MRP ABARUNDI, et le RED TABARA, d’après eux.
Avec RO