Les infirmiers et administratifs du secteur de la santé de la province du Maniema (Est de RD Congo) et de la ville de Kinshasa sont en grève généralisée depuis mercredi 9 juin 2021.
Selon la ronde effectuée au Maniema, plusieurs structures sanitaires sont restées vides sans personnels soignants et administratifs en santé. Ces porteurs des blouses blanches ont décidé de déclencher une grève généralisée pour hausser leur ton afin que des solutions soient trouvées à leurs revendications.
Selon le délégué syndical du personnel de santé non-médecin et administratif, leur corps revendique : l’alignement des agents non primés ; la mise en œuvre de certains protocoles signés entre cette catégorie d’agents et le ministère de la santé publique ; l’exécution stricte des crédits budgétaires selon les catégories prévues par la loi des Finances de 2021 ; la scission du ministère actuel en deux, un pour les médecins et pour les non-médecins.
« Ça va aller comme ça, chaque ministère aura son budget à part, comme ça comme les médecins sont beaucoup privilégiés par notre ministère de la santé qu’ils aient leur ministère et un autre pour nous », a conclu Kibondo Omari Cyprien.
Le mouvement de grève s’étend sur plusieurs provinces.
Kinshasa : grève des infirmiers et administratifs des hôpitaux publics
Les infirmiers et agents administratifs des hôpitaux de l’Etat à Kinshasa sont en grève de trois jours depuis mercredi 9 juin. Ces agents réclament le paiement et l’augmentation des salaires et primes non encore perçus ainsi que l’octroi des numéros matricules aux nouvelles unités.
Pas d’entrée ni de sortie de corps dans certaines morgues de Kinshasa
La clinique Ngaliema à Kinshasa
Certains hôpitaux publics de Kinshasa n’acceptent pas de recevoir les corps des personnes décédées dans leurs morgues. D’autres refusent carrément de faire sortir les dépouilles enregistrées avant la grève des infirmiers et des agents administratifs, qui est à son troisième jour, vendredi 11 juin.
Depuis mercredi 9 juin 2021, les hôpitaux publics de Kinshasa sont en grève. Infirmiers et agents administratifs réclament des primes de risque, l’engagement des nouvelles unités et une amélioration des salaires pour ceux qui les perçoivent déjà.
Parmi ceux qui observent ce mouvement, on compte le personnel des morgues.
« A la morgue on a interdit la sortie et l’entrée des corps. Bon, nous attendons jusqu’à ce que le gouvernement réponde », explique un infirmier de la Clinique Ngaliema.
Vendredi 11 juin 2021, au centre hospitalier d’Etat de Ngiri-Ngiri, c’est une scène inhabutuelle.
Une famille s’est présentée à la morgue du Centre hospitalier d’Etat de Ngiri- Ngiri, avec corbillard, bus de locations pour le cimetière et le nécessaire pour apprêter le corps.
Impossible de récupérer la dépouille de leur être cher, les portes de la morgue sont cadenassées, aucun agent en vue.
« Tout y est. Le corbillard est là, on a tout acheté, on est venu ici pour prendre le corps et aller enterrer, on arrive ici on nous dit qu’il n’y a pas moyen parce qu’il y a grève. Qu’est-ce qu’on a à avoir avec cette grève ? Nous qui avons fait nos dépenses pour la veillée mortuaire, nous devons refaire ça encore aujourd’hui ? Et qui va payer ça », s’indigne le frère de la défunte.
Une autre famille qui a perdu un de ses membres mercredi 9 juin a circulé avec le corps du défunt dans plusieurs morgues pour finalement être accepté dans celle du camp Kokolo, visiblement pas touché par ce mouvement.
La situation est la même à la Clinique Ngaliema et dans d’autres hôpitaux publics.
Les familles plaident pour qu’une solution rapide soit trouvée aux revendications de ce personnel, afin que la situation soit décantée au niveau des morgues
Avec RO/Adjany Bingila (Correspondant à Kindu)
congo-press.com (MCP)