* Dès lors qu’on quitte la force de la loi pour la loi de la force, l’image du pays se trouve ternie.Divorce FCC-CACH! Le trinôme est depuis, dimanche 6 décembre 2020, dans tous les débats dans les rues de Kinshasa, après le discours du Président Félix Tshisekedi, annonçant ouvertement la rupture avec son ancien partenaire. Le mariage étant rompu, chaque conjoint range dorénavant ses clics et ses clacs, sans trop vouloir faire bonne contenance. Les textes sont mis en sourdine. Moralité, l’opinion assiste impuissante à une épreuve de force entre le camp Félix Tshisekedi et celui de son prédécesseur Joseph Kabila.
Dans ce rapport physique très engagé, le CACH entend ne rien laisser à son ex-allié FCC. Bien au contraire, les Tshisekedistes se montrent désormais déterminés à prendre le contrôle de toutes les institutions du pays.
De son côté, le FCC joue à la défensive et n’accepte pas du tout voir le Président Félix Tshisekedi et sa famille politique, se donner les gants de la crise actuelle.
Les incidents observés depuis ces deux jours (lundi 7 et mardi 8 décembre 2020) au Palais du peuple, siège du Parlement, sont une illustration parfaite d’une chienlit qui rappelle le capharnaüm des années 1960 et 1965.
DES DEGATS COLLATERAUX QUI TERNISSENT L’IMAGE DU PAYS
Que des députés nationaux (CACH ?) s’offrent en spectacle et vandalisent la salle des Congrès, que des partisans d’un bord politique désacralisent le siège du Parlement…l’explication, la motivation, le prétexte sont bien trouvés : « C’est la politique » !
En même temps, des bruits de plus en plus persistants, faisant état de la corruption, du débauchage des députés nationaux aux fins de constituer une nouvelle majorité parlementaire, se propagent comme une trainée de poudre dans les couloirs de l’hémicycle.
Ici aussi, le même raccourci est emprunté : « C’est de la politique » !
Eh oui, la politique bien de chez nous !Cependant, si politiquement toutes les intriques actuelles peuvent se comprendre, il s’avère que personne ne semble se soucier des dégâts collatéraux subséquents à la confusion actuelle.
Au cas où les rumeurs sur l’achat des consciences des députés nationaux qui circulent dans le public, s’avéreraient fondés, d’aucuns infèrent que c’est l’image du pays qui se trouve littéralement ternie.
A la suite des actes de déprédation perpétrés le lundi 7 décembre par des députés nationaux dans la salle des Congrès du Palais du peuple, on se demande quelle opinion la RD Congo donne d’elle à l’étranger.
Autrement dit, quelle est l’image que le pays de Félix Tshisekedi envoie auprès de ses partenaires extérieurs, au moment où ce dernier s’apprête à prendre la présidence de l’Union africaine dès l’année prochaine ?
Pas plus tard que mardi 8 décembre 2020, des vidéos très largement partagées sur les réseaux sociaux, ont montré un groupe de députés nationaux dont certains ont été facilement identifiables, tonner sur des Officiers généraux de la Police nationale congolaise (PNC), dans l’enceinte même du Palais du peuple.
On a aussi vu les mêmes élus, avec un zèle outré, engueuler des policiers commis à la sécurisation du siège du Parlement.
Où va donc le pays ? Quelle image de la RD Congo que ses élus (ivres du lait?) envoient en dehors des frontières nationales ?
LA TRANSHUMANCE À COUP DE BILLETS VERTS ?
Transhumance ! L’euphémisme est bien en vogue dans le parler très courant de l’acteur politique actuel congolais, à défaut de dire plus simplement « débauchage ».
Et, quand certains analystes dénoncent cette pratique, leurs contradicteurs, à bras raccourcis, rétorquent : « C’est la formule très régulièrement utilisée par le régime Kabila » !
Dès lors, la question qui se pose est celle de savoir si la même antivaleur dénoncée avec autant de frénésie par le passer, doit se transformer en vertu cardinale parce que profitant au même dénonciateur.
Toujours est-il qu’il n’existe pas de crime parfait. À tous égards, l’appel à la création d’une Union sacrée pour la nation, lancé le 23 octobre 2020 par le Président Félix Tshisekedi, a le mérite d’être un véritable bal de chauves.
À ce jour, on parle sans le moindre filtre, de la corruption des députés nationaux. Rien d’étonnant, dans un pays comme la RD Congo où le politique a très mauvaise réputation d’être un personnage si vénal, toujours manipulable prêt à outes les compromissions. Il suffit de lui mettre quelques billets de dollars américains dans la poche de sa veste, pour qu’il change subitement de camp ou d’opinion.
Des « honorables » déshonorés ? Et, justement au sujet de la fameuse transhumance, des sources persistent et signent que les transhumés ne l’ont pas été parce que convaincus par le discours. Ils n’en ont pourtant cure. Partant, on a cru avoir mis des garde-fous pour sécuriser le déplacement des parlementaires en pleine législature.
Hélas ! Rien n’est fait. Tout le monde sait de quelle manière les choses se passent. En tout cas, pas à coup de conviction ou de discours.
Par Grevisse KABREL (FDA)