
Les projets agricoles sont quasiment à l’arrêt dans le pays. Depuis le début de cette année, ni le gouvernement Congolais sur ses ressources sur fonds propres, ni les partenaires extérieurs, n’ont financé des projets du secteur agricole. Un paradoxe inexplicable alors que la RDC veut réduire la facture des importations, notamment des produits alimentaires de base.
Le gouvernement de la République démocratique du Congo n’a décaissé aucun rond pour financer les projets agricoles pendant les six premiers mois de l’année 2021, renseignent les états desuivi budgétaire de la Direction générale des politiques et programmation budgétaire, structure du ministère du Budget.
En effet, rien n’a été décaissé sur la rubrique Investissements sur Ressources Propres du gouvernement en faveur du secteur agricole. Sur les 24 072 076 044 FC (11,645 millions USD) destinés aux Investissements sur Ressources propres du gouvernement dans les projets agricoles du ministère de l’Agriculture pour les six premiers mois de cette année, rien n’a pu être décaissé. Autant dire que le gouvernement central n’a déboursé aucun rond depuis le début de cette année pour investir dans l’Agriculture en RDC.
Il en est de même des partenaires extérieurs qui n’ont pas déboursé les fonds prévus pour financer des projets agricoles durant les six premiers mois de cette année. Sur les 45 235 576 253 FC (21,884 millions USD) qui devraient être décaissés pendant les six premiers mois de l’année 2021 pour la rubrique Investissements sur Ressources Extérieures, aucun dollar n’a été donné au ministère de l’Agriculture pour mettre en œuvre des projets agricoles en coopération avec les partenaires extérieurs.
La quasi-totalité des fonds décaissés pour le ministère de l’Agriculture au cours des six premiers mois n’a servi que pour les rémunérations à hauteur de 23 608 441 509 FC (11,421 millions USD) sur des prévisions linéaires de 23 279 661 882 FC (11,262 millions USD), soit un taux d’exécution de 101%.
Pourtant, le ministre de l’Agriculture, Désiré N’Zinga Birihanze, veut mettre tout en œuvre pour que son secteur redevienne un domaine pourvoyeur des richesses et d’emplois comme l’avait déclaré le Premier ministre, Sama Lukonde, lors de son discours programme.
« Mon Gouvernement mettra un accent particulier sur la revanche du sol sur le sous-sol, c’est-à-dire sur l’agriculture. Il ne s’agira plus de ne compter que sur le seul secteur minier ou pétrolier. L’agriculture doit redevenir le premier secteur pourvoyeur des richesses et d’emplois dans notre Pays ».
Le gouvernement, réuni en Conseil des ministres le vendredi 11 juin 2021 par visioconférence, a fait le constat selon lequel la République Démocratique du Congo exporte 95% de produits primaires et moins de 5% des produits manufacturés alors que ses principales importations comprennent au moins 70% des produits manufacturés et 25% des produits de première nécessité. Ceci implique des investissements massifs notamment dans le secteur agricole pour produire des aliments de première nécessité.
La FAO plaide pour l’augmentation du budget pour l’agriculture afin de faire face à « l’insécurité alimentaire »
Le Représentant résident du FAO en RDC, Aristide Ongone Obame, lors de l’atelier sur la mise en œuvre de la politique agricole commune régionale de la SADC à Kinshasa, le 24/09/2019.
Vingt-sept millions de congolais sont victimes de « l’insécurité alimentaire ». C’est ce qu’a révélé, l’organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
C’était au cours d’un échange vendredi 1er octobre 2021, avec le président du Sénat.
Pour le représentant pays de FAO, au regard des statistiques alarmantes de la malnutrition en RDC, une « politique agricole » et un « financement adéquat » sont plus que nécessaires.
La FAO propose à cet effet, « l’augmentation urgente du budget alloué à l’agriculture en 2022 ».
« Nous sommes à peu près à 27 millions de personnes qui sont en insécurité alimentaire. C’est un chiffre beaucoup trop élevé qui est pratiquement inacceptable. Donc, il faut absolument qu’il y ait des politiques, qu’il y ait des cadres mais surtout qu’il y ait un financement conséquent pour nous accompagner dans ce secteur », a déclaré Astride Ongone Obane, représentant pays de la FAO.
Cette organisation recommande notamment l’adhésion du parlement de la RDC à l’alliance des parlementaires de la CEEAC :
« On a fait allusion aux alliances parlementaires pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Tous les pays pratiquement de la CEEAC ont déjà mis en place ces alliances parlementaires pour la sécurité alimentaire et je suis venu exhorter le président du Senat à faire tout ce qui est à son pouvoir pour que, cette alliance soit mise en place. Surtout que nous avons reçu une lettre du président de l’assemblée nationale qui nous a demandé entend que FAO d’accompagner la RDC » a conclu, Astride Ongone Obane.
Le président du Senat a salué la démarche de la FAO et suggère la création des banques agricoles. Il a notamment promis l’implication de sa chambre pour l’augmentation du crédit alloué à l’agriculture
Avec Deskeco/RO