Azarias Ruberwa, ministre d’Etat et ministre de la Décentralisation dit n’avoir pas été concernée « ni de près ni de loin » par l’installation d’un bourgmestre en fonction depuis 2018. Il répondait lundi 19 octobre 2020 à l’Assemblée nationale, à l’interpellation du député Muhindo Zangi. Celui-ci lui reproche l’installation du bourgmestre de la commune rurale de Minembwe au Sud-Kivu, amplifiant ainsi la tension communautaire et les soupçons de Balkanisation de la RDC.
« Pour ce qui est de la balkanisation, il s’agit d’une accusation sans fondement. Je ne me reconnais ni de près, ni de loin dans ce concept », a affirmé Azarias Ruberwa.
Il parle d’une simple coïncidence entre leur mission de caravane de la paix conduite par le ministre de la Défense et cette installation du bourgmestre effectuée par le gouvernement provincial, après le départ de la délégation venue de Kinshasa.
« Dans tous les cas, à mon égard, il s’agit d’une pure invention. Il n’y a pas eu de députés nationaux, ou des ministres au niveau national, qui soient partis pour l’installation du bourgmestre, ils n’ont pas procédé à l’installation, à moins d’extraire le terme coïncidence de la race humaine », a expliqué Azarias Ruberwa.
Il a fait remarquer que le sujet de l’interpellation porte sur une matière qui relève légalement et constitutionnellement de la province.
« Ma mission était nationale, et je l’ai exécutée en âme et conscience. Il n’est pas juste qu’un ministre que je suis au niveau national réponde des actes posés en présence du gouverneur, par le ministre compétent qui a la question dans ses attributions », a poursuivi le ministre Ruberwa.
L’installation en septembre 2020 des animateurs de la commune rurale de Minembwe (Sud-Kivu) a suscité moult réactions négatives de la part des personnalités et organisations, mettant en cause la viabilité de cette nouvelle entité.
En réaction à cette situation, le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, a annoncé la mise sur pied d’une commission des experts scientifiques non originaires avec mission de retracer toutes les limites du territoire de Fizi, au Sud-Kivu. Ces experts vont travailler avec l’appui des autochtones.
MONUSCO : «MINEMBWE, POUR NOUS, EST UN TERRITOIRE CONGOLAIS »,
« Minembwe, pour nous, est un territoire congolais », a affirmé mercredi 14 octobre 2020, le porte-parole de la MONUSCO, Mathias Gillman, lors de la conférence des Nations Unies. Il a appelé les Congolais et les communautés, qui vivent côte-à-côte à Minembwe et sur les hauts-plateaux à apprendre à vivre ensemble.
« Comme beaucoup d’autres territoires congolais, malheureusement, Minembwe a des problèmes liés à la cohabitation de différentes communautés. La situation est toujours tendue », a déclaré Mathias Gillman.
Il a indiqué que la mission de la MONUSCO est «de mettre hors d’état de nuire les groupes armés, les milices qui continuent à s’en prendre à la population. »
« Et nous essayons en parallèle de renforcer les mécanismes de dialogue et de faire en sorte que les communautés qui vivent à Minembwe et autour de Minembwe puissent se réconcilier », a ajouté le porte-parole de la MONUSCO.
Selon lui, il est très important pour la Mission onusienne de comprendre que « ce n’est pas nous qui allons faire la paix à Minembwe et autour. »
« Ce sont les Congolais eux-mêmes, ce sont les communautés qui vivent côte-à-côte à Minembwe et sur les hauts-plateaux qui doivent apprendre à vivre ensemble, dans la paix, dans l’harmonie pour ensuite pouvoir s’engager sur la voie d’un développement socio-économique », a conseillé Mathias Gillman.
Concernant le programme DDR annoncé par le président congolais Félix Tshisekedi lors de son dernier séjour à Goma, le porte-parole de la MONUSCO a salué l’approche communautaire préconisée par le Chef de l’État.
Il a aussi appelé le gouvernement à continuer ses efforts pour rendre d’abord effectif la démobilisation et le désarmement des combattants.
Par RO