
Le président ougandais Yoweri Museveni a réitéré mercredi 8 septembre 2021 sa volonté d’intervenir militairement dans l’est de la RDC pour y combattre la rébellion d’origine ougandaise ADF. Il a même affirmé que les discussions étaient en cours avec Kinshasa dans ce sens. En RDC, l’annonce a été prise avec méfiance.
Le député Juvenal Munubo, membre de la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, a été parmi les premiers à se prononcer sur les propos du président ougandais chez nos confrères de France 24. Il estime que le contexte ne s’y prête pas et rappelle que la Cour internationale de justice a condamné l’Ouganda pour violation de la souveraineté territoriale de la RDC et violation des droits de l’homme entre 1998 et 2003.
Le député estime donc qu’il ne faut se limiter qu’aux échanges des renseignements avec l’Ouganda comme avec d’autres pays voisins. Il plaide plutôt pour une solution plus locale avec la dotation des plus de moyens à l’armée congolaise ainsi que l’amélioration des relations civilo-militaires.
De son côté, l’internationaliste Martin Ziakwau Lembisa fait remarquer le fort ancrage local des combattants ADF qui opèrent aujourd’hui en collaboration avec certaines milices Maï-Maï.
Pour éradiquer ce groupe, il faut, dit-il, plutôt davantage impliquer les communautés locales.
Les autorités congolaises, elles, affirment qu’à ce stade il n’est question que d’échanges de renseignements. D’abord sur le plan sous-régional, par le biais de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs à travers notamment Le Pacte dit de Nairobi signé en 2006 ; ensuite au niveau bilatéral – la dernière réunion de haut niveau entre les deux pays s’est déroulée à Beni, il y a deux mois.
Avec le correspondant de RFI à Kinshasa, Patient Ligodi