Laurent Gbagbo poursuit son séjour à Kinshasa. L’ancien président ivoirien a rencontré mardi 6 juillet 2021 à Kinshasa ses anciens camarades et ex-prisonniers de la Cour pénale internationale (CPI). Au total, six Congolais parmi lesquels d’anciens chefs de guerre ont été conviés à ces retrouvailles.
C’est un Laurent Ggagbo détendu et tout sourire qui a reçu ses invités dans sa suite du luxueux Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa. L’ancien chef de guerre Germain Katanga, libéré après plus de dix ans aux mains de la CPI pour complicité de crime contre l’humanité, Mathieu Ngudjolo, poursuivi au sujet du massacre de Bogoro en Ituri, finalement acquitté en décembre 2012, étaient présents, tout comme les autres anciens détenus Floribert Ndjabu, Pichou Iribi et Fidèle Babala, tous aujourd’hui libres.
Pendant plus de deux heures, ils ont ressassé des souvenirs du quartier pénitentiaire de la CPI, dans la prison néerlandaise de Scheveningen. Il y a d’abord eu des anecdotes, des moments inoubliables, comme les cours de piano que l’ancien président donnait à certains détenus comme Floribert Ndjabu. Il y a eu aussi des souvenirs des parties de Scrabble qui pouvaient s’éterniser certains après-midi, se rappelle pour sa part Thomas Lubanga,ému.
À côté de la compagne de Laurent Ggagbo aussi présente dans la pièce, ils se sont souvenus également de ces longues procédures de la CPI, des périodes qu’ils considèrent comme des moments d’injustice. S’est ensuivie une discussion critique sur la mécanique de la justice internationale. Fidèle Babala a par exemple souligné le côté « politique et humiliant » des procédures de la CPI. Puis chacun a exprimé le souhait de se retrouver très prochainement.
Aucun message politique…
Du côté du Front populaire ivoirien, on évoque un moment fraternel, nourri par des liens très fort noués pendant des années difficiles passées loin de leurs proches. Et s’ils ont eu une discussion critique sur le mécanique de la justice internationale, le directeur de la communication du FPI Frank Anderson Kouassi affirme qu’il n’y avait aucun message politique a destination de la CPI dans cette rencontre, seulement un échange d’opinions personnelles.
Mais ce séjour congolais de Laurent Gbagbo répondant à l’invitation de Jean-Pierre Bemba pourrait aussi s’inscrire, selon le politologue ivoirien Sylvain Nguessan, dans une logique panafricaine. En se plaçant dès son retour à la vie politique auprès de l’ex-rebelle congolais, il reprend ses habits de leader soucieux de son image a l’échelle continentale.
Avec le correspondant de RFI à Kinshasa, Patient Ligodi