La grève des médecins est effective, lundi 12 juillet 2021, dans les hôpitaux publics de Ngaba, Lemba et Matete, des communes situées dans le district de Mont-Amba à Kinshasa. Seuls les cas d’urgence extrême sont pris en charge par quelques médecins qui sont restés présents dans les établissements de santé.
La majorité des médecins, a-t-on appris des médecins directeurs, ont regagné leurs maisons avant 10 heures. Ils ont manifesté dans l’enceinte de leurs hôpitaux avant de disposer.
De l’hôpital général de référence de Ngaba, à celui de Matete, en passant par les hôpitaux publics de Lemba, le constat est le même. Le service minimum est de stricte observance.
Les patients qui se pointent sont pour la plupart pris en charge par les infirmiers. Même les services de dépistage, de vaccin et de prise en charge Covid-19 sont concernés par cette grève.
« La grève des médecins commence aujourd’hui. Nous sommes donc en service minimum. Seule la riposte Covid-19 continue à fonctionner. Mais il se fait que nous sommes en rupture des vaccins et autres intrants depuis près d’une semaine. Nous attendons de nous approvisionner au niveau de la Zone de santé« , a déclaré Dr Gérôme D, abordé dans l’enceinte de l’hôpital général de référence de Matete.
Après un préavis donné au gouvernement, les médecins des services publics de l’Etat entrent en grève ce lundi 12, à l’appel du Syndicat National des Médecins du Congo ( SYNAMED).
Grève des médecins : effective à l’Equateur, pas au Sud-Kivu
Hôpital général de référence de Wangata dans la ville de Mbandaka
La grève déclenchée par les syndicats des médecins est effective depuis ce lundi 12 juillet, à Mbandaka et l’arrière-province de l’Equateur. Cependant, le mouvement n’a pas encore débuté au Sud-Kivu.
Dans les hôpitaux et centres de santé publics de l’Equateur, un service minimum est organisé jusqu’à nouvel ordre, a indiqué à Radio Okapi, Dr. Adrienne Limba, secrétaire exécutive provinciale adjointe, chargée de l’administration et des finances, au sein du SYNAMED (Syndicat national des médecins) a l’Equateur.
Pendant ce temps, dans la province du Sud-Kivu, la grève des médecins n’est pas encore totalement effective dans la plupart des formations médicales. Les médecins doivent attendre les résolutions de l’assemblée générale de ce lundi 12 juillet, pour décider de l’arrêt ou non de travail.
L’évolution de la situation dépendra des directives issues de cette assemblée générale, estime le Dr Baudoin Manwa, secrétaire exécutif provincial du Syndicat des médecins du Congo/Sud-Kivu, (SYMECO) :
« Le mot d’ordre de grève qui a été décrété, évidemment, il devait être suivi. Mais, nous avons reçu un message du bureau exécutif national à travers le banc syndical regroupant les différents syndicats de médecins, qui a parlé de la réunion qui s’est tenue ce samedi entre le banc syndical et le gouvernement. Ce dernier s’engageant à pouvoir honorer les différentes promesses qu’il a toujours formulées et que donc la suite dépendrait de l’avis des médecins auxquels on a demandé de pouvoir se réunir en assemblée générale ».
Pour Dr Baudoin Manwa, c’est l’avis des médecins qui sera suivi, jusqu’à ce que le gouvernement tienne ses promesses.
« Je crois que les tous premiers que nous venons de voir sur notre bloc (bloc opératoire, NDLR), ce qu’ils insistent à ce que la grève ait lieu jusqu’à ce que le gouvernement puisse honorer ses promesses », a-t-il précisé.
Selon les modalités pratiques communiquées par ce syndicat, cette grève lancée ce 12 juillet sera évaluée le vendredi prochain.
Entre-temps, une commission gouvernement-banc syndical a été mise en place pour examiner les revendications des médecins.
L’évaluation prévue dans 4 joursMédecins du Bureau Exécutif National du Syndcat des médecins du Congo (SYMECO), lors du point de presse sur le préavis de grève.
Les médecins du secteur public ont entamé ce lundi 12 juillet une grève, après celle des infirmiers, décidée au mois de juin dernier. L’évaluation de la dite grève est prévue dans quatre jours.
Les médecins reprochent au gouvernement le non-respect des requêtes proposées, notamment la suppression de l’impôt sur le revenu professionnel (IPR) prélevé sur la prime de risque professionnel.
Selon docteur Tantan Kalubi Mulamba, syndiqué du SYNAMED, le gouvernement ne respecte pas ses engagements.
Mise en place d’une commission
Le gouvernement a échangé dimanche 11 juillet avec le banc syndical des médecins. Les deux parties envisagent de trouver des solutions à court, moyens et long termes.
« A l’expiration du préavis de grève lancé par les médecins des hôpitaux publics et sur instruction du Premier ministre, il a été décidé de mettre en place la commission qui va devoir examiner les revendications des médecins, en termes des solutions concrètes à trouver à court, moyen et long terme. Et en contrepartie, le gouvernement de la République demande aux médecins des hôpitaux publics de reconsidérer la position d’aller en grève. Il va de soi, en tant que banc syndical, nous nous engageons à amener l’information auprès des médecins qui auront à décider de l’option finale à prendre », a déclaré le Dr Juvénal Muanda secrétaire général du Syndicat des médecins du Congo (SYMECO).
Cette commission aura pour tâches, notamment d’actualiser le projet d’ordonnance présidentielle de promotion au grade de médecins résidents, chefs cliniques et généraux. Elle va aussi examiner la question relative à l’admission des médecins nouvelles unités sous statut et l’inscription sur les listes de paie de nouvelles unités et des médecins qui sont matriculés, mais qui ne sont pas payés.
Les médecins plaident pour la reconsidération de l’impôt sur le revenu professionnel (IPR) prélevé sur la prime de risque professionnel mais aussi de réactivation des rubriques immunisées de la rémunération, notamment le transport et le logement qui devront être payés aux médecins.
« Il est question aujourd’hui que les médecins se réunissent en urgence pour porter en temps utiles, porter à la connaissance de l’autorité du gouvernement de la République, l’option qui sera levée par les médecins. Nous avons toujours l’impression d’être écoutés. Mais c’est dans la mise en place des options levées que se pose le problème », a rappelé le Dr Juvénal Muanda.
Avec Orly-Darel Ngiambukulu(7sur7)/RO