Plusieurs centaines d’étudiants en colère ont manifesté jeudi 5 août 2021 à Kinshasa contre un projet d’augmentation de leurs frais de scolarité, finalement suspendu face à une situation qui menaçait de dégénérer, a constaté une équipe de l’AFP.
« On s’attendait à devoir payer un solde de moins de 100.000 francs congolais (50 dollars) pour l’année, mais en arrivant ce matin on a vu qu’ils avaient affiché 300.000, sans raison, sans motif », s’emporte Sheila, 24 ans, étudiante en géographie à l’Institut supérieur pédagogique (ISP) de la Gombe, quartier central de Kinshasa abritant ambassades et sièges des institutions.
« Nous avons des parents impayés, on va prendre ça où? », s’indigne aussi Fabrice, étudiant en mathématiques à l’ISP, pendant qu’un de ses camarades rappelle avec amertume que le président congolais Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo, « prône la gratuité de l’enseignement ».
Les affiches annonçant la hausse des « frais académiques » ont été arrachées et les étudiants révoltés ont interpellé leur ministre de tutelle, qui leur a finalement assuré qu’ils paieraient cette année le même montant que l’année dernière.
« Nous sommes très contents », a commenté un étudiant après avoir quitté un amphithéâtre surchauffé où a été annoncée la nouvelle.
Le ministre a dit d’appliquer l’ancien tarif, « on va l’appliquer », commentait après la bataille la directrice de l’ISP, Emilienne Akonga.
Mais, il va devoir « trouver une solution avec les enseignants » qui, eux, espéraient que cette augmentation permettrait d’améliorer leur rémunération, notoirement insuffisante d’un bout à l’autre de la République démocratique du Congo (RDC).
Avec La Libre Afrique/AFP