Neuf civils ont été tués dans deux provinces de l’Est de la République démocratique du Congo, dans des attaques dont l’une est attribuée au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF), a-t-on appris vendredi 16 juillet 2021 de sources militaire et locale. Dans la nuit de jeudi à vendredi, « des ennemis ADF ont tué par balles cinq personnes, quatre hommes et une femme, et ont brulé douze maisons », a déclaré à l’AFP Kakule Kalunge, chef de la cité de Kalunguta dans le territoire de Beni (Nord-Kivu, est).
« Parmi les personnes tuées, figure le président du réseau des organisations de la société civile, dont la mort a poussé les habitants à quitter la cité », a regretté M. Kakule.
Kalunguta est située à 27 km de Beni, dans le territoire du même nom. Des membres des milices Maï-maï (groupes d’auto-défense constitués sur une base communautaire) cantonnés dans la cité en attente de leur démobilisation ont poursuivis les assaillants dans la jungle.Plus au nord, dans le territoire d’Irumu dans la province voisine de l’Ituri, une attaque meurtrière dans la même nuit a « occasionné la mort à nos quatre compatriotes », a déclaré à l’AFP le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri. Les assaillants n’ont pas encore été identifiés, a ajouté cette source.
À l’origine des rebelles musulmans ougandais, les ADF ont fait souche depuis près de 30 ans dans l’est de la RDC, d’où ils n’attaquent plus depuis longtemps l’Ouganda voisin.
Les ADF sont le plus meurtrier parmi la centaine de groupes armés actifs dans l’Est congolais: ils sont accusés de massacres de civils ayant fait au moins 6.000 morts depuis 2013, d’après un bilan de l’épiscopat congolais.
Depuis avril 2019, certaines attaques des ADF sont revendiquées par l’organisation djihadiste État islamique via ses canaux habituels sur les réseaux sociaux. L’EI désigne le groupe comme faisant partie de sa « Province d’Afrique centrale » (Iscap en anglais).
En mars 2021, les États-Unis ont placé les ADF sur la liste des « organisations terroristes » affiliées à l’EI. Dans plusieurs messages, des combattants rebelles se sont réclamés de l’EI.
Avec La Libre Afrique/AFP