
La République Démocratique du Congo est considérée comme le château d’eau douce africaine, son fleuve, ses affluents, ses rivières et ses lacs constituent un abreuvoir exceptionnel. Ce potentiel extraordinaire lui donne un avantage comparatif quant à sa capacité à offrir l’au potable à la population, 83% des citoyens congolais n’ont pas accès à l’eau potable.
La Société civile environnementale de la RDC (SOCIEV-RDC), que dirige Patrick Bourgeois Bakwa, ne cesse d’exprimer la nécessité pour les décideurs de s’impliquer dans la recherche des voies et moyens afin d’améliorer la desserte en eau potable aux Congolais.
« Les réseaux de la REGIDESO sont mal entretenus depuis l’époque coloniale. Dans plusieurs provinces de la RDC, la plupart d’outils ont vieilli. Privés de l’eau potable par la REGIDESO, plusieurs foyers recourent à l’eau des rivières pour boire, cuisiner et se laver », déplore-t-elle.
Lors du 28ème anniversaire de la célébration de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars de chaque année, le président de la SOCIEV-RDC, Patrick Bourgeois Bakwa, avait exhorté le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, à mettre à la disposition de la Régie de distribution d’eau (REGIDESO), des moyens conséquents devant lui permettre de desservir de l’eau potable à tous les Congolais pour leur épanouissement et leur mieux-être.
« La signification de l’eau pour les populations, sa véritable valeur et la manière dont nous pouvons mieux protéger cette ressource vitale » étant le thème de cette Journée mondiale de l’eau, la SOCIEV-RDC soutient que le gouvernement de la République doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour améliorer le cadre de vie des populations congolaises.
Elle l’appelle, par ailleurs, à assurer une desserte de qualité en eau potable. D’où, cette préoccupation doit devenir la priorité des priorités de l’action du gouvernement.
« Que la REGIDESO dote tous ses abonnés de compteurs sur lequel les index seront régulièrement prélevés afin qu’il soit facturé réellement ce qui est consommé et sensibilise les utilisateurs des robinets publiques qui laissent couler l’eau nuit et jour, cas des camps militaires et places publiques », recommande la SOCIEV-RDC.
Le 6ème objectif du développement durable (ODD) vise l’accès à l’eau salubre et à l’assainissement, dans la mesure où il influence la réalisation d’autres objectifs, dont ceux qui portent sur la santé.
Ainsi, sur recommandation de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED), l’Assemblée générale de l’ONU avait adopté la résolution A/RES/47/193 déclarant le 22 mars 1993, première Journée mondiale de l’eau.
Outre sa célébration annuelle, la Journée mondiale de l’eau sensibilise à la situation de plus de 2,2 milliards de personnes qui vivent sans accès à l’eau salubre.
Un taux de desserte en eau potable largement inférieur à la moyenne africaine
Si l’Objectif du millénaire pour le développement (OMD) Eau prévoyait le doublement du taux d’accès à l’eau potable entre 2000 et 2015, la RD Congo est loin du compte avec un taux de desserte de 26% contre 60% en moyenne en Afrique, qui devrait passer à seulement 38% en 2015.
Face à l’augmentation rapide des populations en zones urbaines et périurbaines il faut trouver des solutions novatrices, accessibles aux pauvres. Les 18 et 19 novembre 2013, le Gret a organisé un atelier sur les mini-réseaux d’eau à Kinshasa (RDCongo), dans le cadre du lancement de l’étude visant à «promouvoir l’expansion des réseaux d’alimentation d’eau potable et des bornes fontaines en RDC».
Pour combler leur besoin en eau potable, les populations pauvres dans ces milieux pré et périurbains ont parfois développé leurs propres initiatives avec l’assistance d’ONG et de bailleurs et il existerait aujourd’hui 500 mini-réseaux, construits pour la plupart ces cinq dernières années. Lors de l’atelier de lancement de l’étude, le Gret a présenté son expérience dans trois autres pays sur la gestion de l’eau dans les petites villes (Sénégal, Cambodge et Madagascar) et prôné un suivi des réseaux comme condition essentielle pour leur gestion et leur régulation.
Par Angelo Mobateli/Gret.org