Plus de 7,7 millions de personnes, soit environ 10 % de la population de la République démocratique du Congo, sont actuellement en situation de « déficit alimentaire considérable et de malnutrition aigüe à des taux élevés » a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) lors de la conférence de presse hebdomadaire de la MONUSCO, mercredi 4 octobre 2017 à Kinshasa.
Et pourtant, note cette agence des Nations unies, avec ses 80 millions des terres arables, la RDC est en mesure de nourrir deux milliards de personnes. Ce pays vit donc un véritable contraste car pourvu de « terres immensément fertiles » mais hébergeant des « populations affamées ».
Conséquence des années de guerre et de conflits armés
Pour OCHA, le principal facteur de cette pauvreté alimentaire ne relève pas de la perte de fertilité des terres congolaises encore moins de ce que les populations s’orientent vers une autre activité, voire les conséquences néfastes du changement climatique. Mais il est bien la conséquence des années de guerre et de conflits armés qui se déroulent en RD Congo.
En effet, depuis des années, les accrochages entre l’armée nationale et les groupes armés ou entre les groupes armés ainsi que les conflits intercommunautaires poussent des populations paysannes à délaisser leurs terres pour sauver leurs vies et celles de leurs proches.
Ce scénario qui n’a pas cessé de se répéter, du nord au sud de l’est du pays, vient de s’étendre au centre de la RD Congo avec la dernière crise dans les provinces du Kasaï, une zone historiquement épargnée des violences armées, contribuant ainsi à augmenter fortement le nombre des personnes malnutries dans ce pays.
OCHA en conclut qu’aussi longtemps que les conflits, les violences pousseront des villages entiers à se déplacer, la crise nutritionnelle congolaise, malgré toutes les expertises techniques mobilisées et les opportunités agricoles, restera une réalité pour de nombreuses années.
OCHA rappelle qu’au mois de juillet 2017, l’ex-chef de l’action humanitaire de l’ONU alors en visite en RD Congo, Stephen O’Brien, affirmait que « la meilleure solution à la crise humanitaire congolaise est la paix ».
OCHA en déduit que « la paix est aussi la meilleure solution à la crise nutritionnelle qui frappe plus de 10 %de la population congolaise ».
APA/CR