Le Plan national de relance agricole (PNRA) est chiffré à 4,4 milliards USD pour une durée de trois ans.
Ce plan a été présenté par le ministre de l’Agriculture, Jean-Joseph Kasonga, le 19 juin 2019 Plusieurs objectifs sont poursuivis par ce plan autour de quatre axes, à savoir :
-Primo, valoriser les intrants agricoles et l’encadrement des ménages du secteur agricole grâce à une subvention pour une agriculture moderne.
-Secundo, à travers le projet PNRA, le ministère de l’agriculture veut promouvoir les cultures vivrières dans tout le pays. Il s’agit notamment, de cultures du maïs, de riz, du manioc et de haricot. Il y a aussi les produits agricoles essentiellement consommés par la population congolaise.
-Tertio, Le PNRA prévoit également de redynamiser les programmes agricoles nationaux. Avec un coût de 60.910.848 $USD, qui n’est pas compris dans le PNRA.
-Quarto, selon le ministre, ce projet vient relever les défis du secteur agricole notamment dans la lutte contre l’insécurité , la malnutrition et dans la réduction de manière significative de la pauvreté de la population rurale.
C’est ainsi que le ministre a suggéré aux membres du gouvernement, l’obligation de mettre à la disposition des ménages agricoles des intrants agricoles, des engins motorisés et accessoires dont environ 2.000 tracteurs.
Le Gouvernement congolais est déterminé à redynamiser la production agricole des paysans. Il s’apprête à renforcer son intervention visant à leur offrir la possibilité de produire plus et porter cette production sur les marchés intérieurs de consommation.
LA RDC ET LA BAD ENGAGÉES À CRÉER DES ZONES AGRICOLES SPÉCIALES
Le président congolais Félix Tshisekedi et le patron de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwimi Adesina, ont annoncé, le 18 mars 2019, la création des zones spéciales d’agro-industrialisation impliquant des investisseurs privés pour le développement des milieux ruraux en RDC.
« L’agriculture est un secteur qui va régler plusieurs problèmes. Nous allons travailler pour booster le secteur en créant des zones spéciales agricoles dont le but est de favoriser l’agro-industrie pour atteindre l’autosuffisance alimentaire en très peu de temps », a déclaré le président Tshisekedi.
« Je ne compte pas toujours sur nos minerais (…), même si je ne peux pas cracher sur ce secteur. Les mines nous ont créé beaucoup de problèmes. Il faut diversifier notre économie. Le secteur agricole va régler beaucoup de problèmes comme la malnutrition grâce à ces zones spéciales agricoles », a ajouté M. Tshisekedi.
Le projet vise à disséminer les zones spéciales d’agro-industrialisation près des lieux de production agricole. Ces zones seront dotées d’infrastructures énergétiques, de transport et de communications pouvant favoriser la transformation locale des produits agricoles, a expliqué Akinwimi Adesina, président de la BAD.
« Les pays qui font l’exportation des matières premières sont toujours pauvres, par contre ceux qui développent les chaînes de valeurs par la transformation de leur production deviennent riches », a expliqué M. Adesina.
Les deux personnalités n’ont pas donné la date du lancement effectif de ce projet ni la hauteur des financements qui seront mobilisés.
S’adressant aux investisseurs privés présents dans la salle d’une conférence, M. Adesina les a invités à s’impliquer dans ce projet soutenu par la BAD et qui a comme objectif prioritaire de financer la création locale de la valeur ajoutée en développant les chaînes de production desdites valeurs.
« L’agro-business représentera 1.000 milliards de dollars d’ici à 2030. Si vous ne vous engagez pas dans l’agro-industrie, les autres viendront tout prendre », a-t-il averti.
Quant aux réformes, le président Tshisekedi a considéré que « pour rassurer des investisseurs sérieux et non les véreux, il faut gagner le combat acharné contre la corruption » et « simplifier la fiscalité » en vue d’influer sur le climat des affaires.
BUDGET 2021 : LE SECTEUR AGRICOLE BÉNÉFICIE DE 28,6 MILLIONS USD D’INVESTISSEMENTS PUBLICS SUR RESSOURCES PROPRES
Le secteur de l’agriculture devra continuer son calvaire en 2021, faute de financement nécessaire. Entre temps, le pays continue de dépenser plus de 2 milliards USD pour importer des produits vivriers.
Il est donc étonnant que le Gouvernement ne s’empresse pas à faire de l’Agriculture une priorité.
En 2021, moins de 30 millions USD d’investissements publics sur ressources propres sont prévus pour le secteur de l’Agriculture pourtant d’une importance capitale.
Pour l’exercice 2021, la loi des finances prévoit de dépenser pour l’agriculture 48 144 152 088 CDF (23,144 millions USD) d’investissements sur ressources propres et 11 472 532 381 CDF (5,550 millions USD) d’investissement sur transfert aux provinces et ETD, soit un budget total 28,694 millions USD en termes d’investissement, à injecter dans le secteur agricole de la République démocratique du Congo.
Il faut noter que les 23,144 millions d’investissements sur ressources propres sont destinés à plusieurs acquisitions, notamment :
- l’acquisition des semences agricoles et produits agroalimentaires ; l’acquisition d’équipements agro-sylvo-pastoraux ;
- Acquisition des mobiliers et équipements des bureaux électroménagers ; Acquisition d’équipements de transport pour le Programme Volontariste Agricole (PVA);
- Acquisition d’équipements de transport pour l’administration centrale (24 jeeps) et les Inspecteurs Provinciales (26 Pick-up) ;
- Construction d’édifice et bâtiments ; Réhabilitation et réfection d’ouvrages et édifices.
Pour ce qui est des fonds d’investissement sur transfert aux provinces et ETD venant du Gouvernement central, ils serviront essentiellement à la relance des activités agricoles en provinces.
Entretemps, les investissements sur ressources extérieures sont estimés à 85 226 475 018 CDF (41,231 millions USD) dans les prévisions budgétaires 2021 et sont destinés principalement au Projet d’Appui à la réhabilitation et à la relance du secteur agricole (PARRSA).
De manière globale, les fonds qui seront investis au sens propre dans le secteur de l’Agriculture en République Démocratique du Congo sont de l’ordre de 69,925 millions USD dont 28,694 millions USD sur ressources propres et 41,231 millions avec des financements des partenaires extérieurs.
Signalons par ailleurs que l’ensemble du budget alloué au ministère de l’Agriculture est évalué à 227 094 519 250 CDF (109,866 millions USD) pour toutes ses dépenses dont 44 091 475 707 CDF (21,331 millions USD) pour les rémunérations des agents et 30 352 488 045 CDF (14,684 millions USD) pour le fonctionnement courant du ministère.
Comparé au budget 2021 de la République Démocratique du Congo arrêté à 6,9 milliards USD, le budget réservé à l’agriculture représente à peine 1,59%, soit moins de 2%.
Du côté des exploitants agricoles, des voix s’élèvent pour dénoncer cette politique qui a tendance à ne pas promouvoir le secteur d’activités agricoles, ouvrant ainsi la voie à des importations massives.
Par Agnès Kayembe/Olivier Kamo (Zoo Eco)/CR