
Plus grand pays d’Afrique subsaharienne, avec une superficie équivalente à celle de l’Europe de l’Ouest, la République démocratique du Congo (RDC) est dotée de ressources naturelles exceptionnelles. Outre sa richesse en minerais (cobalt et cuivre notamment), le pays dispose d’un grand potentiel hydroélectrique, de vastes terres arables, d’une formidable biodiversité et abrite la deuxième plus grande forêt tropicale au monde.
Cependant la pauvreté reste très répandue en RDC : le pays se situe au troisième rang mondial pour le nombre de pauvres et la situation s’est encore aggravée à la suite de la pandémie de COVID-19.Selon les estimations, 73 % de sa population, soit 60 millions de personnes, vivait avec moins de 1,90 dollar par jour en 2018 (niveau fixé comme seuil de pauvreté international). Ainsi, près d’une personne sur six en situation d’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne vit en RDC.
Situation politique
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, fils de l’opposant historique de la RDC, Etienne Tshisekedi, a remporté l’élection présidentielle de décembre 2018. Il a succédé à Joseph Kabila, qui dirigeait le pays depuis 18 ans, lors de la première transition pacifique dans l’histoire du pays.
À la suite de la mise en place par le président Tshisekedi d’une nouvelle alliance politique baptisée « Union sacrée », l’ancien Premier ministre et le président du Sénat ont démissionné en janvier et février 2021. Le 15 février, après avoir pris la présidence tournante de l’Union africaine, M. Tshisekedi a nommé un nouveau Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, qui depuis 2019 dirigeait la Gécamines, l’entreprise minière nationale. Un nouveau gouvernement devrait être formé en avril.
Situation économique
La croissance économique de la RDC qui atteignait 4,4 % en 2019, avant la pandémie de COVID-19, a chuté à 0,8 % en 2020, selon les estimations de la Banque mondiale. Principal moteur de la croissance, l’industrie minière a progressé de 6,9 % en 2020 (contre 1 % en 2019) à la faveur de la vigueur de la demande chinoise. En revanche, les autres secteurs économiques se sont contractés de 1,6 % (alors qu’ils avaient progressé de 5,7 % en 2019) à la suite des restrictions de déplacement liées à la pandémie, des freins à l’activité commerciale et de la limitation des dépenses publiques. La consommation privée et les investissements publics ont reculé respectivement de 1 % et 10,2 % en 2020.
Le déficit du compte courant s’est creusé pour atteindre 4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020 et n’a été que partiellement financé par des entrées de capitaux, ce qui a entraîné une baisse des réserves de change.
Face à la pandémie, le gouvernement a dû engager d’importantes dépenses, alors même que les recettes ont diminué en raison de la baisse de l’activité économique et du recours prolongé à des mesures d’allégement fiscal. Cette situation a entraîné une aggravation du déficit budgétaire qui a atteint 1,9 % en 2020. Pour trouver des fonds, le gouvernement a d’abord eu recours aux avances de la Banque centrale (BCC) jusqu’en avril 2020, puis il a sollicité le soutien d’urgence du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque africaine de développement (BAD). Les autorités ont également accru la dette intérieure et accumulé des arriérés. En conséquence, l’encours total de la dette publique extérieure et intérieure a augmenté en 2020, pour atteindre respectivement 15,9 % et 8,9 % du PIB.
Bien que la RDC ait engagé des réformes pour renforcer la gouvernance de la gestion des ressources naturelles et améliorer le climat des affaires, le pays se classe au 183e rang sur 190 pays dans le rapport Doing Business 2020, et les principaux indicateurs de gouvernance restent médiocres.
Situation sociale et enjeux de développement
Le 7 février 2021, le virus Ebola a réapparu à Butembo, dans la province du Nord-Kivu, où une précédente épidémie avait été vaincue en juin 2020. Au 30 mars 2021, 12 cas avaient été confirmés dans quatre provinces : Biena, Butembo, Katwa et Musienene. Au total, quatre décès et quatre guérisons ont été enregistrés. La RDC avait officiellement annoncé la fin de la 11e épidémie d’Ebola le 18 novembre 2020, avec un bilan de 55 victimes pour 119 cas confirmés.
Par ailleurs, des mesures ont été prises dès le 10 mars 2020 pour contenir la propagation de la COVID-19. Au 1er avril 2021, plus de 28 000 cas avaient été confirmés, majoritairement à Kinshasa, alors que 23 des 26 provinces étaient touchées par la pandémie.
La RDC se classe au 175e rang sur 189 pays dans l’indice de développement humain 2020, même si l’on estime que certains indicateurs se sont légèrement améliorés entre 2018 et 2020. L’indice de capital humain de la RDC s’établit à 0,37, en dessous de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne qui se situe à 0,40. Cela signifie qu’un enfant né en RDC aujourd’hui ne réalisera à l’âge adulte que 37 % du potentiel productif qu’il aurait pu atteindre s’il avait bénéficié d’une scolarisation complète et de conditions de santé optimales durant ses premières années de vie. En moyenne, un enfant congolais bénéficie de 9,1 années de scolarisation, ce qui correspond toutefois à seulement 4,5 années de scolarité corrigées en fonction des acquis (estimations de 2020). En outre, 43 % des enfants de RDC souffrent de malnutrition.
Avec Banque Mondiale Info