
Au moins vingt-cinq civils ont été tués jeudi 31 decembre 2020 dans la région troublée de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo, dans une nouvelle attaque attribuée aux membres du groupe armé d’origine ougandaise Forces démocratiques alliées (ADF), a-t-on appris vendredi 1er janvier 2021 de sources locales.
« Hier (jeudi), on a constaté le passage de l’ennemi ADF. C’est en les poursuivant que l’armée a retrouvé au moins 25 corps de civils tués, surpris dans leurs champs le jour du réveillon de nouvel an », a déclaré Donat Kibuana, administrateur du territoire de Beni.
« Des gens se sont rendus dans leurs champs pour préparer le réveillon de nouvel an, les ADF les ont récupérés l’un après l’autre. Le bilan est d’au moins trente morts »,a de son côté déclaré Bravo Mohindo Vukulu, président du réseau d’organisations de la société civile de Tingwe, lieu du massacre situé à 8 km d’Eringeti-centre.
« On avait alerté nos forces qu’il y a eu passage des ADF de l’est vers le nord-est d’Eringeti. Elles n’ont pas réagi rapidement », a déploré M. Mohindo Vukulu.
Les ADF sont des rebelles musulmans ougandais installés dans l’Est de la RDC depuis 1995. Depuis lors, leur recrutement s’est étendu à d’autres nationalités et ils se sont mélangés à la population locale. La milice est accusée par les autorités congolaises et les Nations unies d’être responsable du massacre de plus de 1.000 civils dans la région de Beni depuis 2014.
Ils n’attaquent plus l’Ouganda voisin depuis des années, vivant de trafics dans la forêt dense autour de Beni, où ils se sont installés.
Il s’agit du groupe armé le plus meurtrier (plus de 800 morts en un an) parmi les dizaines qui sont encore en activité dans les deux provinces du Kivu.
Depuis avril 2019, plusieurs de leurs attaques ont été revendiquées par « l’État islamique – Afrique centrale ». Les ADF, de leur côté, n’ont jamais revendiqué aucune action.
Par La Libre Afrique/AFP