Du 05 au 10 juin 2000, la ville de Kisangani a vécu des jours sombres et macabres. En effet, pendant six jours, les armées rwandaise et ougandaise se sont affrontées sur le sol Boyomais et n’ont laissé que désolation et larmes. Ces affrontements ont causé plus de 1000 morts parmi les civils dont des enfants et des femmes; environs 3000 blessés graves; plusieurs dégâts matériels graves notamment la destruction de la centrale hydro-électrique de la Tshopo, rapportent plusieurs rapports des droits humains. Vingt et un (21) ans après, la justice n’a jamais été dite aux victimes.
Le mouvement citoyen, conscience Congolaise pour la paix (KOPAX), se pointant au tour du Dr Denis Mukwege, hausse le ton. “Nous ne saurions oublier cette barbarie ignoble car nos blessures sont encore fraiches”, a déclaré la structure citoyenne Kopax, ce samedi 05 Juin 2021, depuis le cimetière des six jours.
Dans sa déclaration, KOPAX argure que 21 ans après, rien n’est toujours fait en termes de justice, de réparation et d’indemnisation de la part de ces États envahisseurs qui ont semé la terreur et la désolation.
Selon ce mouvement, menant au tour de Mukwege des plaidoyers ayant trait aux droits de l’homme, le Gouvernement congolais paraît “impuissant” à contraindre l’Ouganda à réparer les torts qu’il a fait subir à toutes les familles victimisées par cette guerre.
En ce qui concerne le Rwanda, KOPAX déclare que “l’armée du Rwanda a semé la terreur, pillé les ressources naturelles et causé la mort sur notre sol, c’est un silence assourdissant qui s’observe du côté des autorités congolaises. Ainsi, le président du Rwanda, Paul Kagame, peut nier, dénigrer le peuple congolais, afficher des positions négationnistes par rapport aux crimes commis en RDC et contre notre peuple, sans que cela ne suscite une réponse ferme et argumentée de la part des autorités congolaises, sans engager des poursuites contre ce pays et sans exiger de lui des réparations pour les dommages subis.”
Un Tribunal pénal international pour la RDC
KOPAX postule qu’il serait judicieux d’œuvrer dans le sens de la création d’un Tribunal Pénal International pour le Congo, en vue d’une véritable justice réparatrice et pour la construction d’une paix durable.
“Eu égard à ce qui précède, nous membres Kopax Kisangani, ensemble avec toutes les victimes de la guerre dite de 6 jours, réitérons notre appel à la Communauté Internationale, afin qu’elle œuvre à la création d’un Tribunal Pénal International pour le Congo afin de juger tous les crimes commis en RDC entre 1993 et 2003 ainsi que les crimes commis de 2003 à ce jour.” peut-on lire dans la déclaration.
Au gouvernement congolais, KOPAX appelle à l’accélération du processus judiciaire au niveau de la Cour Internationale de Justice pour que l’Ouganda procède à la réparation des préjudices causés en RDC notamment pour crimes de guerre, crimes de pillages et crimes contre l’humanité.
Et bien plus, “qu’il procédé de toute urgence à l’application des recommandations du rapport Mapping. Ceci permettra notamment de juger certains nationaux impliqués dans ces crimes odieux et qui sont à ces jours intouchables et occupent de hautes fonctions dans les institutions nationales.”, a souligné Jordan Saidi Atibu, coordonnateur de KOPAX dans la Tshopo.