JPalais du peuple à Kinshasa, siège du parlement de la République démocratique du Congo.
La plate-forme des confessions religieuses invite les députés à examiner minutieusement la proposition de la loi Lutundula, relative à l’organisation de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), actuellement sous examen à l’Assemblée nationale. Les hommes de Dieu se sont exprimés ainsi dans une déclaration publiée mercredi 21 avril 2021 à Kinshasa.
Les confessions religieuses déclarent suivre « avec beaucoup d’intérêt » les discussions à la Chambre basse du Parlement, autour de la proposition de loi de Christophe Lutundula. Ils encouragent les députés à traiter ce dossier avec beaucoup de sérieux, en tenant compte des attentes de la population, exprimées plusieurs fois par les organisations de la société civile. Les députés nationaux devraient éviter de défier la population au nom de la majorité numérique dans l’hémicycle.
Dans cette déclaration notamment, les élus nationaux sont appelés à faire diligence afin de permettre aux composantes de finaliser le processus de désignation des membres du Bureau de la CENI :
« La finalité des réformes attendues d’urgence dans ce domaine est de renforcer les mécanismes légaux susceptibles de garantir l’indépendance, la neutralité et l’impartialité de la CENI de façon à rassurer tous les compétiteurs électoraux de la crédibilité des élections de 2023. »
La plate-forme des confessions religieuses propose notamment l’option de la liberté des composantes à choisir leurs représentants à la CENI.
DÉCLARATION DE LA PLATEFORME DES CONFESSIONS RELIGIEUSES SUR LA LOI ORGANIQUE DE LA CENI
Kinshasa, mercredi 21/04/2021
1.La Plateforme des Confessions Religieuses suit avec beaucoup d’intérêt les échanges commencés au niveau de l’Assemblée Nationale sur la proposition de Loi du Député Christophe Lutundula relative à l’organisation de la CENI.
2.Nous encourageons les Députés Nationaux à traiter ce dossier avec beaucoup de sérieux, en tenant compte des attentes de la population exprimées plusieurs fois par différentes organisations de la société civile et à conclure dans le meilleur délai afin de permettre aux composantes de finaliser le processus de désignation des membres du bureau de la CENI.
3.C’est une occasion propice pour nous de rappeler que la finalité des reformes attendues d’urgence dans ce domaine c’est de renforcer les mécanismes légaux susceptibles de garantir l’indépendance, la neutralité et l’impartialité de la CENI de façon à rassurer tous les compétiteurs électoraux de la crédibilité des élections de 2023.
4.Pour y parvenir, l’enjeu majeur reste la minimalisation de l’influence politique sur la centrale électorale. Ceci est revenu dans les rapports de la quasi-totalité des composantes de la société civile qui ont abordé la question des reformes électorales en termes de dépolitisation de la CENI. C’est ce qu’a bien perçu le Chef de l’Etat, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo qui, dans l’esprit du consensus de Sun City, a fermement promis d’œuvrer en faveur d’une CENI tenue par la société civile.
5.En vue d’atteindre les objectifs assignés, pour la désignation des membres de la CENI, nous encourageons l’option de la liberté des composantes à choisir leurs représentants à la CENI. En cas de manque de consensus dans une composante, nous proposons que le bureau de l’Assemblée désigne trois personnalités indépendantes compétentes pour des bons offices dans un délai limité. Car l’Assemblée Nationale ne peut pas à la fois désigner et entériner.
6.À propos de l’organisation de la CENI, nous encourageons, à la place de COPEC, la mise en place d’une commission, avec une représentation paritaire des trois composantes, pour assurer le suivi et le contrôle de la CENI par une évaluation technique périodique.
7.Compte tenu du rôle capital que joue le Secrétariat Exécutif National de la CENI, il convient que ce soit régi par la Loi plutôt que de le laisser sous la dépendance totale du Président de la CENI.
8.Nous attendons un grand changement dans la composition du bureau de la CENI où l’idéal serait que tous les membres soient issus de la société civile. Le minimum serait un bureau avec une répartition paritaire. Il convient d’éviter à tout prix un bureau contrôlé par une famille politique.
9.Pour la Plénière, nous demandons que les partis politiques désignent leurs représentants parmi les personnalités indépendantes qui n’ont pas participé aux activités des partis politiques les cinq dernières années.
10.Le financement des élections reste la prérogative du Gouvernement. Les autres sources aussi nécessaires soient-elles restent secondaires.
11.La bonne réception des réformes en cours est un grand facteur pour l’apaisement des élections en 2023. C’est pourquoi nous appelons les Députés Nationaux au sens de responsabilité. Qu’ils évitent à ce stade de chercher à défier la population au nom de la majorité numérique dans l’hémicycle.
12.Puisse la Sagesse Divine habiter les uns et les autres pour l’avènement d’un Congo nouveau.
POUR LA PLATEFORME DES CONFESSIONS RELIGIEUSES