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Qui est derrière le G13? Jean-Pierre Muongo fixe l’opinion sur la démarche de ce groupe qui œuvre en faveur des réformes électorales en RDC

Par Congo Réformes

Dans une interview accordée au journaliste Oscar Bisimwa du média en ligne congoreformes.com, ce lundi 1er septembre dans son bureau huppé à l’étage d’un somptueux immeuble au cœur du centre d’affaires de Kinshasa, Jean-Pierre Muongo, un des acteurs qui forment le groupe des 13 personnalités oeuvrant pour les réformes électorales a balayé d’un revers de la main le qu’en-dira-t-on qui s’échafaudait au sujet d’une prétendue main noire qui téléguiderait et financerait les activités du G13.

” Je pense que vous avez vu le profil des gens qui forment le Groupe de 13. Y avez-vous vu quelqu’un qui soit incapable de se payer un billet d’avion? Il n’y a personne derrière nous au plan organisationnel moins encore au plan financier. Chacun paie son billet quand il s’agit d’aller en provinces, chacun utilise sa voiture pour les déplacements à Kinshasa et aux environs. C’est ce que nous avons convenu et c’est ce que nous faisons. On n’est pas ici à la recherche de l’équilibre, ni de pouvoir, ni de rien du tout, on veut simplement améliorer le fait que nous devons préparer les élections de 2023 qu’il n’y ait pas de prétexte ni de faux fuyant pour dire que nous pouvons être en retard parce qu’on n’a pas vu avant. Nous sommes dans une démarche citoyenne pour pouvoir faciliter la tâche à la préparation des élections de 2023, pour qu’il n’y ait pas de violence et que cette culture que nous avons eue de passation de pouvoir puisse s’améliorer et se pérenniser et projetter notre Congo dans son développement”.

DES RÉFORMES IRRÉVERSIBLES

“Tirant les les leçons des 3 cycles électoraux précédents, il est d’une impérieuse importance de réformer notre système électoral pour améliorer le déroulement des scrutins qui profilent à l’horizon”, indique Jean-Pierre Muongo.

Le G13 a, dit-il, proposé un cahier des charges aux acteurs majeurs pour obtenir un consensus minimal sur 4 points:

  1. La CENI: doit-elle continuer à fonctionner dans sa composition actuelle, dans la mesure où elle comporte en elle-même les contradictions qu’on trouve au parlement. Les conflits opposition-majorité qui se vivent au parlement se vivent aussi dans cette institution voulue neutre, autonome et indépendante. Faut-il conserver cette configuration héritée d’un système choisi pour stabiliser l’après guerre et rassurer les ex belligérants ? Cette question doit être tranchée.
  2. La loi électorale : en plus de l’organe, il est important de se mettre d’accord sur les règles de jeu. Il y a plusieurs questions dans la loi électorale qui méritent d’être revisitées dans l’intérêt de la démocratie. Il y a la question des élections (indirectes) des Sénateurs et des Gouverneurs sur lesquelles pèsent des doutes sérieux de corruption. Il y a aussi la question des suppléants. Il faut voir comment la suppléance devient une question qui transforme le parlement en des affaires familiales. Il y a toute une série de choses à changer dans la loi électorale ;
  3. La programmation : on ne peut pas comme on a fait en 2018, chercher l’argent à 6 mois des élections. Il faut commencer à préparer et savoir d’où viendra l’argent de l’organisation des élections. Il faut que la CENI ne soit pas un outil dont on se rappelle quand il y a élection et quand l’élection est passée on l’oublit, et tout ce qu’on a acheté comme matériel soit gaspillé.
  4. La constitution : pour apporter des réformes profondes, il va falloir toucher à la constitution. Il faut un consensus pour arriver à modifier la constitution, dans le respect des principes établis par la loi-mère.

RENCONTRE AVEC JOSEPH KABILA ?

Pour Jean-Pierre Muongo, la rencontre avec le président Joseph Kabila est imminente. Elle comporte une double signification, d’abord en tant qu’autorité morale de la plus grande force politique du pays (le FCC) mais aussi en tant qu’ancien président de la République.
“Nous ne pouvons pas imaginer ne pas le mettre sur notre agenda. Nous avons démandé une audience et nous attendons que nous soyons fixés s’il va nous recevoir ou s’il enverra une délégation pour nous recevoir, mais de toutes manières la conjonction du consensus est très importante aussi bien pour la majorité que pour l’opposition. Nous ne voulons pas faire une démarche qui serait perçue comme si nous voulions faire quelque chose des uns contre les autres mais plutôt les uns avec les autres pour que la qualité des élections engendre la qualité des élus et qu’il n’y ait pas de contestation.

À QUI SERONT REMIS LES CONCLUSIONS ?

Le G13 a rencontré les animateurs des institutions à l’entame de ses consultations. Il compte évidemment les voir à nouveau pour en dévoiler les conclusions, rapporte l’ancien DG de l’OCPT.
“La plupart des réformes, si pas toutes, doivent être traduites par des initiatives parlementaires, dans le but de soutenir, d’enrichir, d’accompagner toutes les actions engagées dans le cadre des réformes préconisées”.

Le G13 se veut une force de propositions, qui, dans une approche prospective, vise à restaurer un climat favorable à la sérénité lors des débats parlementaires voulus républicains sur les réformes électorales.

Jean-Pierre MUONGO et le Journaliste Oscar BISIMWA après l’entrevue

Oscar BISIMWA

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