Le professeur Freddy Matungulu Mbuyamu Ilankir, président du parti Congo Na Biso (opposition), est d’avis que « la sélection du candidat commun de l’opposition après débats entre les concurrents permet à notre population de suivre et de s’impliquer dans le processus ».
« C’est manifestement l’option la plus démocratique des deux. C’est mon option préférée. D’un autre coté, la désignation par consensus du porte-étendard de l’opposition serait de la responsabilité exclusive des chefs des partis et regroupements politiques, excluant toute participation du public. En bon démocrate, je ne cautionnerais pas une telle approche », affirme-t-il dans sa « Tribune » parvenue à Congoreformes.com.
En réponse à la question de savoir si « la méga plateforme électorale composée de l’UDPS et Alliés, MLC et Alliés, CNB/SYENCO, UNC et Alliés et ENSEMBLE, travaille à la mise en place d’une candidature unique de l’opposition ; si c’est possible et comment pense-t-il y arriver », Freddy Matungu explique :
En nous imposant le scrutin présidentiel à un seul tour, l’amendement constitutionnel de 2011 a porté un coup dur à la démocratie dans notre pays. Le Chef de l’Etat peut ainsi être élu avec moins de 20 pourcent des suffrages exprimés. Une vraie aberration. Cette forfaiture doit être balayée. Pour ce faire, le rétablissement des deux tours de la présidentielle sera une réforme prioritaire de mon administration si le peuple congolais accepte de me hisser à la magistrature suprême le 23 décembre prochain.
En attendant, l’Opposition qui a bien appris les désastreuses leçons de ses divisions en 2006 et 2011 sait qu’elle ne pourra que difficilement gagner la prochaine présidentielle si elle y va en ordre dispersé. Consciente que l’union fait la force, elle est déterminée à fédérer les énergies et stratégies électorales de ses membres pendant les prochains mois dans le double objectif de reconquérir la présidence de la République et obtenir à l’Assemblée nationale la majorité lui permettant de diriger le gouvernement.
Il s’agit d’arracher l’imperium à la kabilie défaillante pour remettre la Nation sur la voie d’une gouvernance de progrès, de lutte efficace contre la pauvreté. Pour relever ce défi avec succès et redonner confiance et espoir à la population congolaise meurtrie, les partis de l’opposition savent qu’ils doivent travailler ensemble, la main dans la main.
Dans ce cadre, la méga plateforme électorale de l’opposition doit notamment s’accorder sur la procédure de sélection de son candidat-président unique. Deux options sont actuellement en discussion. Primo : le choix du candidat opéré au terme d’une série de débats entre les candidats déclarés et, secundo : la désignation du candidat par consensus entre les chefs des partis et regroupements politiques concernés.
La sélection du candidat commun après débats entre les concurrents permet à notre population de suivre et de s’impliquer dans le processus. C’est manifestement l’option la plus démocratique des deux. C’est mon option préférée. Ainsi que l’a démontré la récente expérience de l’UDPS, les débats entre concurrents peuvent s’organiser sans grands frais à Kinshasa ou à l’extérieur du pays. D’un autre coté, la désignation par consensus du porte-étendard de l’opposition serait de la responsabilité exclusive des chefs des partis et regroupements politiques, excluant toute participation du public. En bon démocrate, je ne cautionnerais pas une telle approche.
Angelo Mobateli