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Coup d’État au Mali: l’Afrique devrait tourner le dos à ces pratiques

Coup d’état au Mali: l’Afrique de l’Ouest condamne le putsch et isole le pays

Le soir de mardi 18 août 2020 a eu lieu le renversement du président malien Ibrahim Boubacar Keïta et de son Premier ministre par des « militaires putschistes ».


Le président IBK était dans son deuxième mandat. Il lui restait encore deux ans. La contestation dans la rue devait-elle aboutir nécessairement au renversement de l’ordre républicain?
Dans l’affirmative cela reviendrait à voir l’armée française renverser le président Macron lors des manifestations des gilets jaunes qui ont duré beaucoup plus longtemps et ont été plus violentes que celles de l’opposition malienne ces dernières semaines.


Je ne suis pas certain qu’en faisant table rase d’un mandat présidentiel en cours l’armée malienne ait agi dans l’intérêt du pays. C’est un coup d’état, et les putchs ne peuvent être justifiés dans un contexte où le pouvoir est légitime.

Certes il y a une situation économique et sociale difficile au Mali, une situation sécuritaire dramatique avec la partition de fait du pays dont moitié nord est occupée par les groupes djihadistes, mais aussi et surtout une tension politique exacerbée entre le pouvoir et l’opposition sur fond de manifestations dont la répression a causé des victimes.

Cela est bien entendu déplorable et il fallait des sanctions et des réparations. Mais le coup d’État était-il la solution ?
Je suis très réservé là-dessus. En Afrique on aime le symbole du pouvoir qui tombe, des ministres humiliés, leurs biens pillés. Ça flatte une forme d’instinct revanchard populaire. Mais après ?

Les nouveaux maîtres tombent fatalement sous le charme du pouvoir, s’engraissent rapidement et on retombe dans les mêmes travers.
On tourne en rond. Bien souvent les coups d’État sont un frein à l’épanouissement de la démocratie et de la bonne gouvernance.

. Là où un dialogue ou des concertations franches pourraient permettre de trouver des solutions positives…
L’Afrique devrait tourner le dos à ces pratiques et commencer à asseoir véritablement une culture de l’alternance démocratique.


Par Me Charles KABUYA

Oscar BISIMWA

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