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RDC : spectre de la guerre civile sur Kinshasa

* Un groupe de miliciens, estampillé “Gardiens de la paix et volontaristes Fatshi”, en formation militaire, démantelé hier au quartier Kingabwa de Limete.* “L’UDPS qui a un Président de la République peut-elle encore entretenir une milice ?”, s’interroge en guise de réaction Augustin Kabuya.La Police nationale congolaise (PNC), a démantelé jeudi 27 août 2020, sur ordre de la haute hiérarchie, un groupe d’inciviques au quartier Kingabwa de Limete. Après un échange de tirs avec des éléments de la PNC, vingt-trois de ces personnes ont été arrêtées. C’est ce que renseigne le Commissaire divisionnaire adjoint de la Police ville de Kinshasa, Sylvano Kasongo, dans un communiqué dont la copie a atterri jeudi 27 août 2020 à la rédaction de Forum des As.

Dans ce même communiqué, le Commissaire provincial de la Police de Kinshasa annonce la poursuite des enquêtes pour retrouver le reste de la bande et les commanditaires de cette entreprise d’atteinte à la sureté de l’Etat. Toujours en termes de bilan de cet affrontement à l’arme à feu, la radio Top Congo FM qui a livré la même information, a fait état d’un officier de la PNC grièvement blessé. Ce dernier serait dans un état critique.

Cependant, en attendant les résultats de ces enquêtes policières, la radio Top Congo FM le même média indique que ces jeunes gens âgés de 20 à 35 ans, appartiennent à un mouvement nommé “Gardiens de la paix et volontaristes Fatshi”.

“Ces personnes seraient recrutées par un membre de la Maison civile du Président Félix Tshisekedi, pour une formation militaire dans une concession privée, située à l’entrée Iveco au quartier Kingabwa”, précise notre consœur qui cite une source officielle ayant requis le sceau de l’anonymat.Côté UDPS, on dément tout soutien du parti à ce réseau criminel. “Vous pensez que l’UDPS qui a un Président de la république peut encore avoir une milice propre à elle”, s’est interrogé le secrétaire général du parti au pouvoir, cité par le site d’information infoslive.cd.

Selon ce site, Augustin Kabuya a renvoyé la balle dans le camp du Commissaire provincial de la Police ville de Kinshasa, afin d’éclairer la lanterne de l’opinion, quand bien même ce dernier n’aurait pas décliné l’identité des 23 éléments de la bande arrêtés hier. “Jusqu’à quand les gens vont chercher à nous diaboliser, à ternir notre image et celle du Chef de l’Etat”, s’est encore interrogé Augustin Kabuya, cité par le même média.

NON A LA “LIBANISATION” DE KINSHASA

L’heure est grave. Et même très grave. Ce qui s’est passé jeudi 27 août 2020 au quartier Kingabwa de la commune de Limete est loin d’être considéré comme un banal fait de société.

Bien au contraire. Il s’agit, aux yeux de plus d’un observateur, d’une situation qui doit cristalliser l’attention des dirigeants du pays.

D’où viennent ces miliciens ? Subsidiairement, qui les a recrutés et pour quelle finalité? Voilà, un échantillon du questionnement qui résume la problématique centrale de cette affaire.

D’ores et déjà, d’aucuns pensent que ce qui s’est passé hier jeudi au quartier Kingabwa, laisse planer sur la ville de Kinshasa, le spectre d’une guerre civile que personne ne souhaiterait. On parle aujourd’hui d’un groupe labellisé “Gardiens de la paix et volontaristes Fatshi”.

Qu’adviendra-t-il donc dans les jours à venir? Peut-être un autre groupe de miliciens recrutés et formés en réponse au premier. Dans une mégalopole comme Kinshasa, avec au bas mot 10 millions d’habitants, une aventure de cette nature ne peut que porter des germes d’un véritable carnage.

Azu propre comme au figuré, les Kinois de Kingabwa ont quelque peu assisté jeudi, à un épisode du drame que vivent presqu’au quotidien, leurs compatriotes de Beni dans le Nord-Kivu ou de Djugu dans la province de l’Ituri.

La RD Congo, pays post-conflit, ne mérite-t-il pas mieux que des agendas belliqueux, motivés par un ressentiment mal pensé ? En tout cas, rien ne saurait justifier des agissements qui inscriraient le pays sur le triste schéma du Liban.

Par Grevisse KABREL (FDA)

Oscar BISIMWA

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